Incontournable dans le secteur de la sécurité, Securitas a établi le constat que, malgré un siège et près d’un client sur deux basés à Bruxelles, à peine 10 % de son personnel était issu de la capitale. Raison pour laquelle la société a imaginé un nouveau plan de recrutement.
À une époque où la sécurité est mise en avant et où le taux de chômage à Bruxelles avoisine encore les 15 %, vouloir amener jeunes (et moins jeunes) vers une société de gardiennage de référence, avec la garantie d’un emploi durable, a inévitablement du sens. Mais pouvoir identifier les potentiels et « placer les bonnes personnes aux bonnes places » reste un travail qui réclame une certaine minutie. Tel est celui exercé par Johan Deleuze chez Securitas, entreprise où ce manager de 44 ans officie avec passion depuis bientôt seize années. Il évoque le vaste processus d’embauche de la société, mis en place l’an dernier : « Il a nécessité des démarches qui ont pris du temps car, pour travailler le plus intelligemment possible, il a fallu nouer un partenariat ‘quadrimoteur’ win-win, réunissant Actiris, son équivalent flamand (le VDAB), Bruxelles Formation et bien sûr, Securitas. »
« Bruxelles ne manque pas de talents ! »
Convaincu par le potentiel encore large de collaborateurs bruxellois, et soucieuse de favoriser l’emploi, Securitas forme en ce moment même de futurs employés. Une formation passant par la réussite d’un examen, qui englobe un test au Selor et divers apprentissages, allant des compétences comportementales aux techniques d’auto-défense, en passant par l’apport des premiers soins, et surtout la connaissance – honorable – d’une deuxième langue (le néerlandais, mais aussi l’anglais), qui constituait jusqu’ici l’un des principaux freins d’embauche.
Cinq à dix semaines de cours sont prévues dans l’agenda des candidats, selon leur niveau. « C’est du sérieux : il faut étudier pour réussir, et donc être assidu. Mieux on est formé, mieux on aborde une carrière. Parce que l’objectif, c’est aussi d’assurer des emplois durables. Mais nous restons convaincus que Bruxelles ne manque pas de talents pour ce domaine-là », reprend M. Deleuze. Ainsi, en novembre dernier, dans une première vague de 450 candidats, seul le tiers a été invité à suivre la formation garantissant un contrat à durée indéterminée. Pour un travail réclamant intégrité, patience, vigilance et flexibilité, avec des missions allant de 3 à 12 h et une certaine souplesse dans le travail, grâce aux conventions collectives.
Grâce à ces formations, le taux de réussite s’est vu multiplié par… huit ! « Securitas, ce sont plus de 6.000 collaborateurs. Il est logique qu’on veille à représenter la société belge en général. D’avoir en quelque sorte un échantillon dans nos rangs », explique Mr Deleuze. « Selon l’âge, le sexe (le personnel féminin, grandissant, est prisé aux postes de sûreté aéroportuaire et de réception), l’origine, etc. C’est donc essentiel d’élargir au maximum le spectre, tout en continuant à dénicher les personnes les plus adéquates pour les différents postes, qu’il s’agisse d’un bâtiment fermé, de l’extérieur d’un grand magasin, d’une institution, etc… »
Notre interlocuteur tient à souligner l’apport d’Actiris dans son travail de présélection de profils, et celui de Bruxelles Formation. « L’employeur est ainsi bien épaulé pour savoir quand, qui et combien de profils il aura besoin. Idéalement, nous devrions encore mieux cibler cela à l’avenir, pour encore mieux former les gens. Notre travail, finalement, c’est surtout de la programmation et de la création de réserves de recrutement. »
Toujours plus professionnel, surtout depuis la loi sur la sécurité privée (« loi Jambon ») entrée en vigueur en 2017, le secteur a de belles perspectives, avec 1.000 personnes engagées par an depuis 2015. Comme le confirme Mr Deleuze : « Si tout dépend du rapport que chacun a vis-à-vis de la sécurité, un agent de gardiennage apporte en général de la sérénité. Et de nouveaux marchés s’ouvrent à nous, où nous offrons de plus en plus une combinaison entre des agents et des solutions technologiques. Je songe récemment au gardiennage d’une caserne militaire, d’un parking de camions sur l’E40, etc. Nous pouvons donc être assez confiants pour les années à venir ! »