Dans le cadre du numéro de mars de votre magazine Bruxelles Métropole, 14 dirigeants d’entreprises ont accepté de se prêter au questionnaire de Giles Daoust (ainsi qu’au coup de crayon de Pierre Kroll !).
Thierry Afschrift – Avocat fiscaliste et président de l’association Afschrift
Quel a été le ‘defining moment’ de votre vie professionnelle ?
En 1994, le jour où j’ai créé mon propre bureau d’avocats d’affaires. Mes collaborateurs sont alors devenus mes associés et nous nous sommes spécialisés dans le domaine du droit fiscal. Dans notre milieu, si l’on veut réussir, il faut très vite se trouver une niche.
Votre plus belle réussite professionnelle ?
C’est compliqué de répondre à cette question ; dans mon métier, on ne peut pas citer le nom des clients ! Je dirais que c’est le jour où on a réussi à faire acquitter un client que tout le monde considérait comme coupable. On l’a fait acquitter non pas sur la procédure, mais sur le fond parce qu’il était réellement innocent. C’était la première grande et belle victoire de la maison.
Vous sentez-vous entrepreneur ?
Je me sens tout d’abord avocat. Il se fait qu’aujourd’hui, un avocat devient automatiquement un entrepreneur. On a des clients, des collaborateurs, on doit détenir un minimum de stratégie d’entreprise. Mais je suis et je me considère fondamentalement comme avocat.
Quel est votre super-pouvoir ?
La capacité à m’adapter et à m’entourer : je n’ai jamais eu de recettes toutes faites, qui sont censées fonctionner pour tout le monde. J’essaye de proposer aux clients des solutions réalistes, créatives et qui tiennent compte de leur propre situation.
Quel est votre plus grand défaut ?
L’envie et le besoin de trop contrôler les choses ; c’est parfois difficile de déléguer.
Si vous n’aviez pas fait ce que vous avez réalisé, quel job auriez-vous souhaité exercer ?
Je serais devenu écrivain. J’aurais aimé écrire de grands romans… Aujourd’hui, j’écris des essais, des livres plus techniques, toujours dans un domaine bien précis.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
J’ai toujours aimé la philosophie ; ce sont de grands auteurs libéraux, comme Alexis de Tocqueville. Lorsqu’on les relit, on remarque à quel point des décennies, voire des siècles à l’avance, ils ont prévu des réponses à nos problématiques contemporaines.
Quel est votre livre préféré ?
Sans hésiter : « La Grève », de Ayn Rand ! C’est un essai remarquable qui défend les valeurs libérales et résume mes convictions. Il s’est vendu à 14 millions d’exemplaires aux États-Unis et est devenu l’ouvrage le plus lu par les Américains après la Bible. Publié en 1957, il n’a été traduit en français qu’en 2011.
Quel est votre film préféré ?
Une belle histoire d’amour : « Love Story », de Arthur Miller. Je suis un romantique ; c’est difficile de le montrer en tant qu’avocat fiscaliste, mais il n’y a pas que le métier dans la vie.
Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ?
Si tu veux obtenir un résultat, il faut accepter certains risques à certains moments.
Votre maxime, votre citation favorite ?
« Il faut toujours essayer d’aller de l’avant, en évitant de trop regarder dans le rétroviseur. »