Budget, emploi et mobilité : ce qu’il fallait retenir du débat #2

29 mars 2024 par
Era Balaj

Face à une dette qui menace de grimper jusqu’à 19 milliards d’euros d’ici 2030, l’heure est à la mobilisation pour Bruxelles. À l’approche des élections, Christophe De Beukelaer (Les Engagés), Cieltje Van Achter (N-VA) et Sven Gatz (Open VLD) sont venus débattre sur l’avenir de la Région, chez BECI.

Les débats électoraux continuent chez BECI. Pour cette deuxième lancée, Christophe De Beukelaer (Les Engagés), Cieltje Van Achter (N-VA) et Sven Gatz (Open VLD) se sont réunis ce lundi 25 mars chez BECI. À la veille des élections de juin, les têtes de liste des partis régionaux ont pris la parole sur les enjeux qui préoccupent BECI, à savoir : l’emploi et la précarité à Bruxelles, la mobilité et l’attractivité, ainsi que l’endettement de la Région.

Pour un gouvernement plus efficace, les partis politiques rappellent qu’il doivent travailler ensemble.  Néanmoins, les avis divergent sur les façons de progresser et de procéder. Entre consensus et désaccords, que faut-il retenir de ce deuxième débat électoral ?


Bruxelles fa​ce à la dette

Vendredi dernier, l’agence de notation Standard & Poor’s a dégradé la note de la Région de Bruxelles-Capital, en raison d’une dette régionale qui ne cesse d’augmenter. Conséquence ? Si la Région décide d’emprunter à nouveau, elle pourrait rembourser son emprunt à des taux d’intérêt plus élevés. Cette situation alarme BECI, qui rappelle dans son mémorandum la menace budgétaire de taille à laquelle Bruxelles fait face et l’objectif de la contrer coûte que coûte.

Jan de Brabanter, CEO a.i de BECI s’est d’ailleurs exprimé à ce sujet sur son compte Linkedin, et a appelé le ministre bruxellois des Finances et du Budget à réagir. Le ministre bruxellois des Finances et du Budget a tenu à tempérer la situation lors du débat : « nous sommes en train de freiner la dette. » Il relativise : « même si des gens ne trouvent pas cela crédible, l’endettement de la Région va bientôt prendre fin. » Pour Sven Gatz, Bruxelles se lance dans l’une de ses meilleures années budgétaire, une position qu’elle n’a pas connue depuis 2019, soit avant le début de la crise liée au Covid-19.

Cependant, Christophe De Beukelaer n’a pas manqué de réagir face à ce constat. Selon lui, il est hors de question de se servir de la crise sanitaire comme une justification de la dette : « lorsque nous parlons de l’endettement du gouvernement, plusieurs ministres renvoient vers la crise. Alors, certes, il y a une partie qui est due à elle, mais au-delà de cela, les dépenses ont augmenté plus vite que les recettes, de manière structurelle et non conjoncturelle. » La tête de liste des Engagés remet en cause la façon dont les finances de la Région ont été investies par le gouvernement actuel.


« Si on ne met pas en garde tout le monde, rien ne se passera »


Néanmoins, les trois partis se sont accordés sur une mission fondamentale : contrôler le budget et réaliser des économies dès le début de la prochaine législature. Le représentant de l’Open VLD appelle tous les membres du futur gouvernement à être plus attentifs les années qui suivent. Il lance l’appel à tous les prochains ministres : « si on ne met pas en garde tout le monde, rien ne se passera. »


Bruxelles face au p​otentiel

Tous les ministres doivent marcher main dans la main, oui, mais comment ? Les trois invité·es de ce débat électoral se sont mis d’accord : il faut réussir à exploiter les talents. « Bruxelles a beaucoup de potentiel, et il faut activer l’emploi pour les Bruxellois », souligne Cieltje Van Achter. Afin d’y arriver, les organismes régionaux chargés de l’emploi (tels que Actiris et VDAB) doivent se mobiliser. La tête de liste N-VA demande à Actiris de revoir sa réforme et de s’impliquer davantage auprès de la population non-active.

D’après les candidat·es aux élections régionales présents à ce deuxième débat, le taux de chômage chez les jeunes est élevé à Bruxelles. Dès lors, il est nécessaire de les aider à « acquérir les codes du travail », rappelle Christophe De Beukelaer. Dans une dynamique de soutien, il propose « un chèque mentorat pour accompagner les jeunes dans leur recherche d’emploi », ainsi qu’une révision de leur rémunération, de sorte à rendre le travail plus attractif et inciter les démarches professionnelles. Les têtes de liste mettent également l’accent sur l’importance du rôle de l’enseignement dans la création de l’emploi.

Bruxelles face à l’attractivité

Dans son mémorandum, BECI a signalé l’importance de la mobilité qui joue un rôle essentiel dans l’attractivité de la Région de Bruxelles-Capitale. « Le prochain gouvernement devra faire face à de nombreux défis politiques concernant la mobilité », avertit Cieltje Van Achter. La députée met en évidence la nécessité de « se sentir en sécurité dans une ville propre » : elle recommande de renforcer la sécurité des transports en commun et d’améliorer leur propreté.

Pour Christophe De Beukelaer, « il faut procéder intelligemment et étape par étape, afin d’arriver à une ville plus apaisée. » Dès lors, il suggère de mettre en place une politique de taxe kilométrique. Autrement dit : taxer la voiture à l'usage plutôt qu'à la possession. De cette façon, « plus vous utilisez votre voiture, plus vous contribuez à la fiscalité », rapporte le candidat bruxellois des Engagés. Cette initiative est d’ailleurs partagée par Sven Gatz. Cependant, il insiste sur la volonté d’aller plus vite, et conseille de « mettre en place cette taxation kilométrique intelligente dès la première année du prochain gouvernement. »

En résumé, l’efficacité du gouvernement ne peut s’améliorer que si les objectifs suivants sont pris en compte : augmenter le taux d’emploi et développer une meilleure mobilité pour rendre Bruxelles plus attractive.

BECI continue d’encourager le dialogue actif entre les partis régionaux, pour enfin oser faire de Bruxelles une ville exemplaire et dynamique. Ce 16 avril, Bernard Clerfayt (Défi), Elke Van den Brandt (Groen), Karine Lalieux (PS) et Ava Basiri (Voor U) prennent le relais et aborderont les enjeux autour de l’entrepreneuriat et de l’avenir de Bruxelles. Inscrivez-vous dès maintenant ici

Era Balaj 29 mars 2024
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