« Bruxelles offre toujours un beau potentiel de développement », déclare Frank Leroy, qui préside aux destinées de la jeune banque KBC Brussels depuis le 15 septembre. Il est décidé à en renforcer encore la réputation de banque d’entreprise.
Vous voici CEO de KBC Brussels depuis quelques mois. Vos premières impressions ?
J’ai passé 12 ans hors de Bruxelles et je constate aujourd’hui une belle évolution du développement urbain et du tissu économique. J’ai trouvé chez KBC Brussels une équipe très jeune, composée surtout de jeunes Bruxellois qui connaissent et comprennent la ville. L’équipe totalise 38 nationalités et 28 langues : elle est multiculturelle et représentative de la communauté bruxelloise. Par ailleurs, notre focalisation sur Bruxelles et l’autonomie dont nous bénéficions au sein de KBC nous apportent flexibilité et rapidité dans la gestion des besoins réels, à Bruxelles.
Vous avez travaillé à Gand, Louvain et Anvers au cours des 12 années écoulées. Qu’est-ce qui différencie Bruxelles des autres grandes villes ?
L’environnement international est d’un autre niveau à Bruxelles qu’à Anvers, par exemple. Plus qu’Anvers, Bruxelles est une métropole – exotique – dans tous les domaines. Regardez le mix socioculturel, les communautés linguistiques, les facteurs économiques, la présence de l’OTAN et de l’Union européenne. Un creuset particulièrement passionnant.
Comment tenez-vous concrètement compte de la spécificité de Bruxelles ?
Nous avons une approche spécifique des expatriés, dans ce contexte international. Ces gens peuvent notamment devenir clients de KBC Brussels avant même d’arriver en Belgique. Ils bénéficient d’un encadrement numérique complet, assuré par nos experts. Nous avons aussi une démarche inhabituelle à l’égard du secteur social non marchand : les écoles, cliniques et institutions de soins de santé... Nous disposons par ailleurs d’une agence immobilière spécialisée et d’experts qui s’occupent des subventions bruxelloises, qui ne fonctionnent pas comme en Wallonie et en Flandre. Et puis, il y a notre KBC Brussels Live Center, ses 47 spécialistes qui servent les clients à distance et nos propres applis centrées sur les problèmes de mobilité à Bruxelles. Les clients n’ont plus besoin de se déplacer pour régler des problèmes.
KBC Brussels existe depuis quatre ans. Êtes-vous satisfait du chemin parcouru ?
Oui. Nous pouvons déployer notre propre stratégie de croissance. Nous avons notre propre centre de décision à Bruxelles, pour réagir très rapidement aux demandes des clients. Le cas échéant, les demandes de crédit obtiennent une réponse dans les 24 heures, un atout énorme pour les entrepreneurs. En ma qualité de CEO, je suis responsable de 400 collaborateurs, dans 29 agences. D’où ma grande proximité à l’égard des entreprises et des clients. À ce stade, nous obtenons environ 20 % des dossiers de subvention à Bruxelles et 65 % des clients de Subsidia@KBC Brussels sont des prospects. Nous faisons vraiment la différence, avec certains de nos services. Nous obtenons un excellent feed-back sur le branding, axé sur les problématiques locales, tels que les tunnels bruxellois, mais aussi sur notre multilinguisme et l’expertise présente dans nos agences, auprès de KBC Brussels Live et dans nos bureaux d’assurance.
Vous avez étudié le marketing. Comment renforcer encore la marque KBC Brussels ?
Le marketing étudié il y a 30 ans n’avait pas grand-chose à voir avec celui – numérique –d’aujourd’hui (rires). KBC Brussels est jeune. Une marque a besoin de temps pour se positionner sur le marché. La publicité et le parrainage de clubs de hockey bruxellois ont créé une identité propre, mais il est tout aussi important de se préoccuper tous les jours de nos clients et de tenir nos promesses. Les gens ne se forgent une véritable idée d’une marque qu’au travers de l’expérience pratique. La participation active aux réseaux bruxellois porte également ses fruits. Nous sommes impliqués dans de nombreuses initiatives.
Des exemples ?
Nous examinons pour le moment avec finance.brussels comment apporter notre soutien à de jeunes entreprises en phase de démarrage ou de croissance. Il y a quelque temps, nous avons aussi rencontré hub.brussels et nous collaborons avec les services de subventions. La fusion des connaissances respectives nous rend meilleurs conseillers, avec des solutions plus rapides pour le développement des entreprises. Bruxelles dispose d’une vaste communauté de start-ups. Pour un acteur financier, ce n’est pas toujours un public facile. Ces entrepreneurs ont parfois des idées fabuleuses, mais le plan d’entreprise n’est pas toujours à la hauteur. Certains souffrent de douleurs de croissance, d’autres vont à la faillite. Nous nous devons d’être fortement présents au sein de cette communauté pour aider au maximum les jeunes entreprises à se développer à Bruxelles. Nous avons donc mis au point Start it@KBC, un écosystème qui regroupe environ 630 start–ups, scale-ups, mentors et experts.
Élaborez-vous de nouvelles formules de financement sur mesure pour les jeunes entreprises en croissance ?
Nous leur proposons diverses solutions, depuis le financement classique jusqu’au crowdfunding. Nous disposons grosso modo de sept solutions de financement, en fonction de la phase que traverse l’entreprise. Nous utilisons bien sûr aussi les systèmes techniques développés dans d’autres éléments du groupe KBC. Et je citerais par ailleurs notre plate-forme de matching KBC Matchit.be, qui permet à l’acheteur et au vendeur de l’entreprise de se rencontrer discrètement.
KBC Brussels aide-t-elle efficacement les PME dans le développement de leurs projets ?
J’en suis convaincu. Tout dépend de la phase de cycle de vie que traverse l’entreprise. Nous travaillons sur mesure. Nous détenons effectivement un superbe fonds de commerce – actuellement plus d’entreprises que de particuliers. Nous bénéficions d’une bonne réputation de banque des entreprises à Bruxelles. Et dès l’instant où des spécialisations pointues s’imposent, nous faisons appel à d’autres experts.
Chaque CEO a ses propres conceptions. Quels accents souhaiteriez-vous mettre à l’avenir ?
Je continuerai d’insister sur l’accessibilité. Je souhaite que chacune de nos 29 agences dispose de la palette complète des expertises. Il faut que les clients reçoivent des réponses rapides. J’ai par ailleurs instauré une politique linguistique. Chez KBC Brussels, chacun doit atteindre un niveau minimum de bilinguisme. L’anglais est également une nécessité dans certaines de nos agences bruxelloises. Certaines agences du quartier européen emploient des collaborateurs qui parlent huit ou neuf langues. Et nous facilitons encore la communication en employant dans nos agences des Bruxellois qui habitent le quartier. L’ancrage local reste l’élément fondateur de KBC Brussels.
Frank Leroy en bref
- Originaire de Beersel.
- Il étudie la gestion d’entreprise et le marketing et obtient en 1995 un diplôme de candidature en Sciences Économiques Appliquées à la VUB.
- En 1995, il entre à la Kredietbank/KBC comme directeur d’agence à Auderghem.
- Pendant 11 ans, il est directeur d’un groupe d’agences, responsable de Woluwe-Saint-Pierre, Woluwe-Saint-Lambert, Schaerbeek, Haren, Etterbeek et Auderghem.
- Il supervise les départements crédits à Bruxelles et à Gand. Il dirige ensuite une restructuration à Louvain.
- Il est directeur régional à Anvers en 2015-2016.
- Il contribue à partir de juin 2016 à cinq grands projets RH stratégique au sein du département Corporate HR, notamment une nouvelle politique salariale, un nouveau système d’évaluation et un projet focalisé sur la numérisation et la simplification.