Beci s’est rendu chez Vivaqua pour découvrir son usine à Anderlecht. Construite en 2020, elle fabrique des coques pour prolonger la durée de vie des égouts bruxellois, sans avoir à les remplacer. Une première en Belgique.
Depuis 2015, Vivaqua cherchait une solution pour moderniser et réhabiliter le réseau d’égouts de la capitale, sans recourir à des chantiers lourds et coûteux. Face à l’usure des canalisations et aux contraintes budgétaires, l’entreprise belge responsable de la production et distribution d’eau potable a misé sur une alternative : produire en interne des coques en polyester renforcé de fibres de verre et de sable. Insérées directement dans les conduites existantes, elles prolongent leur durée de vie de 70 ans sans nécessiter de démolition ni de travaux de remplacement.
« C’est une nouvelle activité pour Vivaqua et une première en Belgique : une fabrique de coques pour la rénovation des égouts. C’est aussi un projet qui est responsable au plan économique, au plan opérationnel et au plan environnemental », rapporte Laurence Bovy, directrice générale.
Un savoir-faire maîtrisé de bout en bout
Construite en pleine crise du Covid et au cœur du site Vivaqua à Anderlecht, l’usine tourne à plein régime. « Nous avons pris la décision de fabriquer nous-mêmes ces matériaux qui coûtent cher », explique Olivier Broers, directeur des études, de la logistique et du laboratoire. Le processus de fabrication est minutieux : du sable, des fibres de verre et de la résine sont soigneusement assemblés, puis déposés dans des moules rotatifs calibrés à la bonne épaisseur. Chaque coque, pesant entre 250 et 300 kilos, passe ensuite par un atelier de découpe avant d’être soumise à un contrôle rigoureux. « Toutes les 100 coques, nous en détruisons une pour nous assurer qu’elles respectent nos standards de qualité », précise Olivier Broers. Une fois validées, elles sont livrées aux entrepreneur·es chargé·es de la réhabilitation des égouts.
Dans l’usine, une trentaine de collaborateur·ices se relaient pour produire jusqu’à neuf coques par jour, un rythme qui accélère la modernisation des 223 kilomètres de réseau encore à rénover. « On a déjà restauré plus de 200 km, mais il nous reste encore autant à faire », ajoute Olivier Broers.
Une industrie qui s’ancre à Bruxelles
Au-delà de l’aspect technique, ce projet répond à des défis économiques et environnementaux. Produire localement réduit les coûts d’importation et limite l’empreinte carbone. L’usine, installée sur un site déjà existant, s’inscrit aussi dans une logique d’optimisation des infrastructures. Les ouvriers et ouvrières ont été formé·es sur site : « Il a fallu tout apprendre, mettre en place une nouvelle expertise en un an et demi », rappelle le directeur du laboratoire.
Pour Beci, cette visite illustre l’importance de soutenir les entreprises qui innovent dans la gestion des services publics. C’est d’ailleurs au détour d’une rencontre organisé par Beci que Vivaqua a pu renforcer sa collaboration avec ses partenaires. Une preuve, s’il en fallait, que le dialogue entre acteurs économiques et institutionnels ouvre la voie à des solutions durables pour Bruxelles.