En tant que capitale européenne et capitale de la Belgique, Bruxelles est la ville tout indiquée pour servir de pilote dans le déploiement de la 5G d’ici 2020 – un élément important de la stratégie européenne de développement économique. Pour ce faire, la révision de la norme d’émission, permettant le déploiement des futures technologies, tout en garantissant la sécurité et la santé des citoyens, est en cours. D’autres défis sont encore à relever.
En octobre, le gouvernement bruxellois annonçait le relèvement de la norme d’émission à 14,5 volts par mètre, répondant ainsi au constat du régulateur, l’IBPT, qui établit que « la norme d’émission actuelle ne permet pas d’assurer dans le futur un réseau de qualité et performant ». Toutefois, si le gouvernement entendait suivre l’avis de l’IBPT, il conviendrait de définir une norme qui garantisse une bonne couverture et élimine les « zones blanches », tout en respectant les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Dans ce contexte, la volonté affichée par Alexander De Croo, ministre fédéral des Télécoms et de l’Agenda numérique, d’ouvrir le marché belge à un quatrième opérateur mobile, n’apparaît pas comme une bonne nouvelle pour Bruxelles, ni pour les clients belges dans leur ensemble. En termes de déploiement, une telle mesure reviendrait tout simplement à annuler les possibilités offertes par la révision des normes d’émission bruxelloises. Comme le résumait le ministre-président Rudi Vervoort, « si un quatrième opérateur devait arriver, on devrait recommencer tout le débat à Bruxelles ».
Le scénario du quatrième opérateur risque donc d’hypothéquer à court terme la capacité de Bruxelles de déployer la 5G sur son territoire. Un tel scénario, par ailleurs, ne semble pas rencontrer les préoccupations du secteur, ni les intérêts des utilisateurs, globalement satisfaits à très satisfaits par la qualité et les prix offerts en Belgique par leur opérateur mobile. En revanche, une guerre des prix enclenchée par l’arrivée d’un nouvel opérateur entraînerait une baisse notable de la capacité d’investissement des opérateurs télécoms.
Alors que la Belgique doit massivement miser sur le déploiement de nouvelles infrastructures pour réaliser son virage technologique, l’idée de mettre sous pression les acteurs qui peuvent y contribuer n’est pas très heureuse. À titre d’exemple, en 2017, les trois opérateurs actifs en Belgique ont investi ensemble quelque 400 millions d’euros dans le maintien et le développement de leur infrastructure. Plutôt que de forcer l’entrée d’un quatrième opérateur, avec un coût d’infrastructure évalué à 1,3 milliard, il semble plus judicieux de baliser les investissements à réaliser avec les acteurs en place.
Mais ce n’est pas tout : la fixation d’un cadre légal et fiscal encourageant et stable pour garantir l’attractivité et la sécurité d’investissement dans la 5G est tout aussi indispensable. Ainsi, une exemption des antennes de toute taxe communale est plus que souhaitable, comme l’indique Beci dans son mémorandum La Cité du Futur et dans ses contacts avec les décideurs politiques bruxellois. Stimuler l’innovation est plus profitable que de la taxer. Assurer un réseau de qualité et performant, c’est aussi permettre l’émergence de nouveaux services en lien avec la santé, la mobilité, la sécurité, la propreté, l’environnement, la logistique et bien d’autres domaines encore. C’est permettre l’existence et le développement d’une vraie Smart City.
Télécharger le mémorandum Cité du Futur : http://go.beci.be/futur