En mai dernier, Beci a emmené une délégation d’entreprises belges prospecter au Canada. Cette mission économique a remporté un franc succès avec, déjà, des projets de collaboration concrets. À l’heure de l’économie 2.0, on peut pourtant se poser la question de l’utilité de telles missions… Ont-elles encore une plus-value ? Avis d’expert et de participants.
« Cette mission économique a été organisée dans le cadre de la mise en œuvre du Ceta », commence Sybille Motte, International Trade Advisor chez Beci. En effet, ce traité de libre-échange entre la Belgique et le Canada ouvre de nouvelles opportunités aux entreprises belges. « Par ailleurs, la Mission d’État belge organisée au Canada a amené beaucoup de visibilité sur la Belgique et nous voulions surfer sur cette vague pour aider des PME, des TPE et des indépendants souhaitant développer leurs activités au Canada. »
En collaboration avec CanCham et la CCI Wallonie, Beci a donc emmené 15 entreprises en mission de prospection. Parmi elles, des entreprises issues des secteurs ferroviaire, pharmaceutique, mobilité urbaine, horeca, événementiel, propriété intellectuelle… « La diversité des entreprises était un réel atout, d’autant qu’elles étaient issues de toutes les régions du pays», assure Sybille. La délégation belge a passé trois jours à Montréal et deux jours à Québec. « Nous nous sommes limités au marché francophone car c’était celui-là qui présentait le plus d’attrait pour les participants. »
Au programme, de nombreuses plages horaires dédiées aux rendez-vous B2B organisés par nos attachés économiques et commerciaux au Canada (principalement des représentants de l’Awex, de Bruxelles Invest & Export, de Québec International et Montréal international) entrecoupées par des activités de groupe : une réception à la résidence du consul général de Belgique à Montréal, un événement de networking avec les Belges implantés au Canada, ou encore une rencontre avec des avocats d’affaires canadiens.
Pour Sybille, la clé d’une mission économique réussie est sans aucun doute la préparation : « Plus la mission est préparée, plus elle est porteuse de résultats ». Et avec cette mission, Beci a voulu innover. C’est ainsi que des rencontres virtuelles sur Skype ont par exemple été organisées préalablement au voyage. Chaque entreprise avait 15 minutes avec chaque partenaire pour se présenter individuellement, parler de vive voix et préciser ses attentes. « Apprendre à connaître les participants avant leur venue était vraiment un plus pour nos partenaires sur place », assure Sybille.
À l’heure de l’économie 2.0, on peut toutefois se poser la question de l’utilité des missions économiques. Aujourd’hui, des coordonnées des attachés commerciaux à celles des ambassades ou des cercles d’affaires, tout est sur internet !
Et Sybille d’expliquer : « Un voyage de prospection, ça demande beaucoup de préparation et d’organisation. Se greffer à une chambre de commerce, c’est profiter de tous ses contacts et s’assurer que le voyage sera porteur de résultats. Par ailleurs, la dynamique de groupe est aussi un atout : en plus des rencontres faites sur place, ces missions permettent aussi de nouer des relations avec d’autres entreprises belges. Enfin, toute la logistique est prise en charge par la chambre de commerce. Il n’y a plus qu’à se laisser porter. Pour des entrepreneurs qui ont la tête dans le guidon c’est vraiment l’idéal. »
L’avis des participants
« Nous avons fait de belles rencontres et pu nouer des contacts intéressants. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en participant et au final tous les rendez-vous qui avaient été organisés pour moi étaient vraiment très pertinents avec de belles possibilités de collaboration. »
Vinciane Morel de Westgaver, Business Director & Partner chez Vo Event
« Mon carnet de rendez-vous sur place était bien rempli et j’ai rencontré des gens très intéressants. J’ai eu des contacts de grande qualité avec des décideurs ayant débouché sur plusieurs perspectives de collaboration concrètes qui me ramèneront au Canada cet automne. Je me suis par ailleurs vraiment nourri des échanges avec les autres participants. »
Thierry Delperdange, Manager chez Coaching & Développement