La ligne de métro Albert-Bordet, reliant le sud au nord de Bruxelles, devrait voir le jour d’ici 2030. Une suite est déjà à l’étude, avec la possibilité de prolonger le métro de plusieurs stations vers le sud, à Uccle.
Pour
Laurent Schiltz, Secrétaire Général de la Confédération Construction Bruxelles-Capitale
La mise en place d’un métro au sud de Bruxelles représente un vrai plan de développement pour le futur. Nous comprenons que certains l’estiment inutile aujourd’hui, mais il faut voir plus loin. Le taux de fréquentation du potentiel métro d’Uccle est calculé en fonction de la population locale actuelle et des transports en commun existant en surface. Or, l’arrivée de stations de métro devrait entraîner l’implantation d’entreprises et des pôles commerciaux.
On néglige aussi l’impact psychologique du métro, bien plus important que celui d’un bus ou d’un tram. La combinaison du trajet train-métro est souvient mieux considérée par les navetteurs que la combinaison train-bus-tram. Certains oublient aussi le facteur prospérité. Prenons l’exemple du « Grand Paris ». Le plan est d’abord de construire des stations de métro pour ensuite attirer des nœuds économiques et des logements. Bruxelles est depuis de très nombreuses années dans un sous-investissement chronique en matière de transports en commun. C’est l’une des raisons qui ont entraîné la congestion de Bruxelles. Il était temps que le pouvoir politique envisage l’extension du métro vers Uccle.
Certains disent que c’est plus coûteux. C’est en effet plus coûteux à la construction mais beaucoup moins coûteux à l’exploitation que plusieurs lignes de trams et de bus. Sur la durée de vie du transport en commun, le métro est plus intéressant. Si on veut offrir un vrai développement économique à Bruxelles, nous devons envisager une ligne de métro au sud pour faciliter le transport.
Contre
Jean-Michel Bleus, chargé de mission à l’Arau (Atelier de Recherche et d’Action Urbaines)
L’éventuelle extension du métro vers le sud représente un certain coût. Le projet de la ligne de métro reliant Albert à Bordet est estimé à près de 2 milliards d’euros, c’est du jamais vu à Bruxelles. La construction de stations à Uccle demanderait également énormément de temps. D’autre part, le prolongement du métro à Uccle ne se justifie pas car la population n’est pas aussi dense qu’au centre-ville et il n’y a pas de véritable pôle d’activité ou noyau commercial assez important. Avec l’arrivée de la nouvelle ligne de métro reliant Bordet à Albert, cette dernière station deviendrait le terminus. Cela signifie que ceux qui empruntent le tram 4 ou 51 d’Uccle pour aller au centre-ville devront prendre une correspondance ; cela ne facilite pas les choses.
Cette éventuelle extension du métro sud signifierait la suppression d’autres lignes. Pour alimenter la fréquentation du métro, il faudrait condenser le trafic et donc enlever des lignes en surface. Cela engendrera des ruptures de charge et des correspondances. L’intérêt du métro est évidemment la rapidité pour les longs trajets l’évacuation de transports en commun en surface pour laisser plus de place pour l’automobile.
Chez Arau, nous prônons plutôt un réseau maillé avec le moins de correspondances possibles. Nous ne sommes donc pas contre le développement des transports en commun. Nous voulons des solutions plus rapides à mettre en œuvre et moins coûteuses. Nous optons donc plutôt pour la rénovation des lignes de bus et trams déjà existantes. Ce projet de métro vers Uccle est toutefois à l’étude mais il n’est pas sûr qu’il soit réalisé.