Lundi 29/10, le gouvernement bruxellois a répété qu’il souhaitait continuer à travailler à un rétrécissement de la E40 entre l’entrée de Bruxelles et le boulevard Reyers. Le but est de mettre cela en pratique avant mai 2019.
Pour Beci, cependant, une telle rénovation de la E40 n’est pas à l’ordre du jour, aucune analyse d’impact n’ayant encore été réalisée. « À ce jour, nous n’avons aucune idée de l’impact de cette réduction sur la circulation, la qualité de la vie dans les quartiers environnants et l’accessibilité de l’hypercentre. De plus, il n’est pas clair si la construction des boulevards urbains se fera avec les investissements nécessaires dans le domaine des transports en commun et des parkings de délestage », dit Ischa Lambrechts, Conseiller en mobilité chez Beci.
Beci préconise plutôt un test avec une voie de covoiturage pour plusieurs raisons. « Nous constatons que l’autosolisme de masse est un facteur important dans la saturation du réseau routier. En limitant le nombre de voies, on ne résout pas le problème, on ne fait que rajouter une nouvelle mesure frustrante pour le navetteur. Il est possible de mettre en place d’autres mesures pour encourager les changements de comportement, comme le fait de récompenser les covoitureurs avec une voie réservée. Cette voie pourrait également être accessible pour le transport en bus, public et privé », explique Olivier Willocx, Administrateur Délégué de Beci.
Les flux de trafic domicile-travail sont interrégionaux. « En abordant les problèmes de mobilité dans et autour de Bruxelles, il faut en tenir compte. Réduire le nombre de voies n’offre pas de solution ici non plus. Face à la réalité bruxelloise, où certaines entreprises restent difficilement accessibles par les transports en commun ou les modes de transport alternatifs, l’utilisation de la voiture reste le mode de transport favori. Le covoiturage prend en compte cette réalité, et apporte également une réponse à la sursaturation du réseau routier », explique Olivier Willocx.
L’occupation moyenne d’une voiture est de 1,39 personne. En Région de Bruxelles-Capitale, le trafic a augmenté de 7% en 15 ans. Cette augmentation du nombre de véhicules-km entre 2001 et 2015 a également entraîné une augmentation de 45% de la durée des trajets et une réduction de 5 km/h de la vitesse moyenne. Le flux de navetteurs qui viennent à Bruxelles en voiture est trop important par rapport à la capacité du réseau. En semaine, ce flux est estimé à 225 000 véhicules par jour pour une capacité de 65 000 véhicules.
« Beci est d’avis que le covoiturage pour le trafic domicile-travail est une mesure qui permettrait de réduire la pression sur le réseau routier et de sensibiliser les conducteurs à leurs habitudes de déplacement. Le partage de la voiture entraîne une augmentation du taux d’occupation, ce qui en fait un moyen de transport plus efficace. La promotion du covoiturage permet de réduire le nombre de voitures sur la route. Une diminution de 5 à 10% du nombre de véhicules aux heures de pointe permettrait de réduire de 40% la taille et la durée des embouteillages », conclut Ischa Lambrechts, Conseiller mobilité chez Beci.