En ces temps de crise sanitaire, les cadres en entreprise ont subitement dû diriger des équipes virtuelles, sans la moindre préparation. Les responsables RH sont actuellement très sollicités pour faciliter cette transition. Randstad a établi une liste de recommandations pour mieux diriger des équipes à distance.
Randstad se spécialise dans le travail intérimaire et les services RH. L’entreprise a ses quartiers généraux à Berchem-Sainte-Agathe. Son département de ressources humaines souligne la nécessité d’un changement de style dans le management. « La réussite d’une collaboration fructueuse à distance dépend de la confiance et d’un sentiment de responsabilité partagée. »
Innover et capter des signaux
L’équipe du directeur RH Kris Berckmans prône des canaux de communication courts et des contacts réguliers. « C’est important pour préserver la motivation des gens. Pour bien faire, il faut organiser une réunion virtuelle de l’équipe chaque jour, ou du moins plusieurs fois par semaine. »
Ces réunions doivent inciter les collaborateurs à innover en continu. L’interaction et l’implication de chacun doivent éviter que les gens ne s’affalent sur leur chaise et se contentent d’un rôle d’observateur, plus encore que par le passé.
La recherche d’alternatives à une interaction en face à face requiert davantage d’attention à divers types de signaux.
« En distanciel, il faut surtout être attentif à la voix et à l’expressivité faciale. »
« Lors d’une visioconférence, soyez réceptif à un changement de vocabulaire, à la vitesse de la parole, aux intonations et aux gestes. »
« Never waste a good crisis, a-t-on coutume de dire, même si cela semble très brutal aujourd’hui. Cette formule illustre pourtant que de grands changements sont souvent le moteur de l’innovation. »
Accélération
Randstad a retenu les enseignements de Peter Hinssen, cofondateur d’Across Group, Nexxworks et Zembro. Selon cet entrepreneur, la crise sanitaire constitue à la fois un basculement et une accélération dans la relation entre les entreprises et leurs collaborateurs. « Les entreprises sont en plein stress-test numérique. Elles sont en train de découvrir si elles peuvent encore fonctionner dans un monde régi par la norme numérique. »
La nouvelle normalité réserve aux employeurs une révision de leur modèle opérationnel. Comment vont-ils évaluer la productivité de leurs collaborateurs et comment devront-ils les rémunérer ? « Le nombre d’heures de travail est une notion de l’ère industrielle. La crise a eu le mérite de mettre en évidence que c’est la productivité du collaborateur qui alimente les performances. »
M. Hinssen estime qu’en temps de crise sanitaire, les RH seront essentielles dans le processus de changement de la culture d’entreprise. « Les ressources humaines peuvent vraiment être le moteur du changement dans l’entreprise. Inspirer et motiver, voilà le moteur qui donnera aussi une nouvelle dimension aux RH. »
La crise influencera par ailleurs le futur du travail intérimaire. « Les entreprises doivent devenir plus flexibles. Une société telle que Randstad pourrait bien être un phénix, étant donné que le besoin de main-d’œuvre flexible ne cessera d’augmenter. »