Les entreprises en difficulté ont plusieurs options pour se redresser. Voici quelques stratégies couramment utilisées.
Introduction
C’est au responsable de l’entreprise qu’il appartient de piloter cette stratégie. Nos son avocat, ni son expert-comptable ou les consultants en tous genres ne redresseront l’entreprise.
Ils sont des aides et partenaires privilégiés pour assister le dirigeant à réaliser le meilleur diagnostic et mettre concrètement en place des solutions.
Lorsque plusieurs dirigeants dirige une entreprise, ils constituent un organe d’administration. Cependant, dans les micro sociétés, il est fréquent que le membre de l’organe d’administration soit seul. Il est alors dénommé administrateur unique et prend les décisions seul. Ces décisions sont consignées dans un registre des décisions de l’administrateur unique. Le mieux est de les reprendre au registre des inventaires qui est la mémoire vive de l’historique de l’entreprise.
Etapes de la stratégie
A. Analyse de la situation
La première étape consiste à réaliser une analyse approfondie de la situation financière et opérationnelle de l’entreprise. Cela permet d’identifier les problèmes sous-jacents et de déterminer les mesures nécessaires pour les résoudre.
Il est fréquent, pour ne pas dire constant, que les difficultés de l’entreprises proviennent des dettes court terme et de la structure de ces dettes.
Voici un exemple de bilan correct de l’entreprise qui n’appelle pas de souci financier à court terme
Exemple 1
Les fonds en banque (36.000) et en caisse (2.000) permettent largement de payer les dettes court terme (Crédit court terme (6.000) + Dette fournisseurs (21.000) + Dette fiscale (4.000) + Dette sociale (3.000) = 34.000.
B. Restructuration de la dette
Si l’entreprise est endettée, elle peut négocier avec ses créanciers pour restructurer sa dette. Cela peut impliquer la renégociation des conditions de remboursement, la prolongation des délais de paiement ou aussi la conversion de la dette en actions pour augmenter les fonds propres.
La situation favorable de l’exemple 1 n’est pas la même quand l’entreprise n’est plus à même de rembourser ses dettes court terme.
Exemple 2
Les fonds propres restent positifs Apports (30.000) + Bénéfice reporté (55.000) = 85.000.
Par contre, les fonds en banque (36.000) et en caisse (2.000) = 38.000 ne permettent plus de payer les dettes court terme (Crédit court terme (6.000) + Dette fournisseurs (21.000) + Dette fiscale (34.000) + Dette sociale (23.000) = 84.000.
Le déficit de trésorerie est strictement de 38.000 – 84.000 = -48.000. Si tous les créanciers viennent immédiatement réclamer leurs dus, l’entreprise n’aurait d’autre choix que de réfléchir à l’aveu de faillite car elle sera en cessation de paiement.
Une procédure de réorganisation judicaire (PRJ) est toutefois très possible si les créanciers maintiennent leur confiance dans l’entreprise. La seconde condition pour être en état de faillite relative à l’ébranlement du crédit ne serait pas réunie.
Avant d’envisager cette PRJ, quelles sont les autres options ?
« Quels sont les indices pour détecter une entreprise en difficultés ? »
C. Réduction des coûts
L’entreprise peut chercher à réduire ses coûts en identifiant les domaines où des économies peuvent être réalisées.
Cela peut inclure la réduction des effectifs, la renégociation des contrats avec les fournisseurs, la rationalisation des processus opérationnels, etc.
Par exemple, vérifier les abonnements téléphoniques, n’existent pas des numéros qui n’ont rien à voir avec l’entreprise ou des abonnements avec des options qui ne sont jamais utilisées ? Comparez les offres des fournisseurs de télécommunications et changer est relativement simple.
Idem pour l’énergie, le contrat est-il toujours en phase avec vos besoins réels, pouvez-vous consommer en heures creuses, changer de matériel pour consommer moins, etc.
Il est inutile de continuer à faire plaisir à vos amis en sponsorisant leurs activités sportives et culturelles pour vous rendre compte que finalement ils ne viennent pas acheter chez vous car « c’est moins cher sur internet ». De bonnes économies assurément.
Idem pour les pubs sur internet, vérifier qu’elles sont toutes rentables.
D. Diversification des activités
Si l’entreprise repose sur un seul produit ou un seul marché, elle peut envisager de diversifier ses activités.
Cela peut se faire en développant de nouveaux produits, en ciblant de nouveaux marchés ou en élargissant sa gamme de services.
Ce n’est pas parce que vous seul sur votre marché que vos produits n’ont pas vieilli et qu’ils sont devenus désuets.
Il est nécessaire de se réinventer au moins une fois tous les dix ans.
Combien de marques ont disparu sans avoir pu se réinventer réellement. D’autres proposent des produits renouveler : le concept est identique mais la technologie est très actuelle comme le polaroid.
E. Amélioration de la gestion
Une mauvaise gestion peut être l’une des causes des difficultés d’une entreprise. Elle est fréquente : «le nez dans le guidon » comme ont entend souvent » n’est pas la meilleure solution.
Prenez du recul régulièrement.
En améliorant les compétences en gestion, en administration, en renforçant la supervision et en mettant en place des systèmes de contrôle plus efficaces, l’entreprise peut accroître son efficacité et sa rentabilité.
La capacité de gestion n’a rien à voir avec les accès la profession qui ont été retiré en Flandre et à Bruxelles. Le chef d’entreprise doit régulièrement faire des choix et ce son souvent ceux-ci qui portent des conséquences à terme :
- Acheter un nouveau stock dont le prix est intéressant alors qu’il reste plein de stock similaire dans les entrepôts ?
- Etre sensible à la demande d’un travailleur qui demande un prêt lors d’une séparation alors que les échéances sociales et/ou fiscales ne sont déjà pas correctement respectées ?
- Laisser en patienter un client dont on est proche pour le paiement de ses factures alors que les fournisseurs menacent de plus livrer de suite.
- Ne pas récupérer et vendre le véhicule acheter par l’entreprise pour l’un des enfants du dirigeant alors que cette personne ne travaille pas pour l’entreprise.
- Ne pas renégocier les crédits avec le banquier, les tarifs avec les fournisseurs, les majorations avec le fisc ou l’ONSS afin d’améliorer la rentabilité qui peine et engendre des pertes de marges.
- Etc.
F. Recherche de financements supplémentaires
Si l’entreprise a besoin de liquidités pour se redresser, elle peut chercher des sources de financement supplémentaires, telles que des prêts, des investisseurs en capital-risque ou des partenariats stratégiques.
Prêts bancaires : Les entreprises peuvent solliciter des prêts auprès des banques commerciales. Cependant, il convient de noter que les banques peuvent être réticentes à accorder des prêts aux entreprises en difficulté, car elles considèrent cela comme un risque accru. Des garanties supplémentaires ou des conditions spéciales peuvent être nécessaires pour obtenir un prêt dans de telles circonstances.
➤ Investisseurs en capital-risque : Les entreprises en croissance ou ayant un fort potentiel de développement peuvent rechercher des investisseurs en capital-risque. Ces investisseurs fournissent des fonds en échange d’une participation dans l’entreprise. Ils peuvent également apporter leur expertise et leurs conseils pour aider l’entreprise à se redresser.
➤ Investisseurs providentiels : Les investisseurs providentiels, également appelés « business angels », sont des individus fortunés qui investissent dans des entreprises en difficulté ou en démarrage. Ils peuvent apporter du capital, de l’expérience et des contacts utiles pour aider l’entreprise à se redresser.
Lien vers article « Pourquoi je n’arrive pas à ouvrir le capital de mon entreprise à des
tiers? »
➤ Financement participatif (crowdfunding) : Cette méthode de financement permet à
l’entreprise de collecter des fonds auprès d’un grand nombre de personnes via des plateformes en ligne. Les contributions peuvent être faites sous forme de dons, de prêts ou d’investissements en actions, en fonction du modèle de crowdfunding utilisé.
➤ Subventions et aides de l’état fédéral ou régional : Dans certains cas, les entreprises en difficulté peuvent être admissibles à des subventions ou à des aides financières spécifiques proposées par les gouvernements ou d’autres organismes publics.
Ces programmes visent souvent à soutenir la création d’emplois, la croissance économique ou des secteurs particuliers.
https://economie-emploi.brussels/quels-subsides
➤ Partenariats stratégiques : L’entreprise peut chercher à établir des partenariats avec d’autres entreprises complémentaires. Ces partenariats peuvent prendre la forme de coentreprises, d’accords de distribution, de licences de technologie ou d’accords de marketing conjoint. Ces collaborations peuvent apporter des avantages financiers, opérationnels et commerciaux à l’entreprise en difficulté.
➤ Cessions d’actifs : L’entreprise peut envisager de vendre certains actifs non essentiels pour générer des liquidités. Cela peut inclure la vente de biens immobiliers, d’équipements ou de filiales non rentables.
Il est important de noter que chaque source de financement supplémentaire présente ses propres avantages et inconvénients, et que le choix approprié dépendra des besoins et de la situation spécifique de l’entreprise en difficulté. Une analyse approfondie et une planification financière sont essentielles pour déterminer la meilleure approche à adopter.
G. Marketing et développement commercial
Une stratégie de marketing solide et un développement commercial efficace peuvent aider l’entreprise à attirer de nouveaux clients, à fidéliser les clients existants et à augmenter ses revenus.
Sans être présent sur internet ou les réseaux sociaux, malgré la fracture numérique qui persiste avec des personnes qui ne possèdent pas internet ou de smartphone ou d’ordinateur, la promotion de votre entreprise sera difficile.
N’oubliez cependant pas que ces personnes qui subissent la fracture numérique sont aussi des consommateurs avec un pourvoir d’achat.
Adaptez votre communication à vos clients et prospects.
Conclusions
Il est important de noter que chaque entreprise est unique et qu’il n’existe pas de solution universelle pour toutes les situations. L’approche spécifique dépendra des facteurs propres à l’entreprise, de l’industrie dans laquelle elle opère et des circonstances entourant ses difficultés. Dans certains cas extrêmes, il peut être nécessaire de recourir à des procédures légales telles que la restructuration ou la faillite pour permettre à l’entreprise de se redresser.
Jean Pierre RIQUET
Juriste fiscaliste Professeur associé Ephec
Disclaimer: Le présent article n’est pas un avis ou une consultation mais une simple information. L’auteur et la rédaction veillent à la qualité et la fiabilité des informations lesquelles ne sauraient toutefois engager leurs responsabilités.
Diagnostiquez et relancez votre entreprise – rendez-vous collectifRejoignez-nous le mardi en collectif (14h00 – 16h00) ⇨ Inscriptions ⇦ |
CED Relance
ced@beci.be 02/5334090 |