À l’avant-veille des élections régionales et législatives, Beci a sondé les attentes de ses membres et sympathisants. Qu’en ressort-il ? Une défiance marquée envers les gouvernements régional et fédéral, et une préoccupation toujours lancinante pour la mobilité bruxelloise. Mais aussi un intérêt certain pour la transformation digitale et une évolution des opinions sur la taxe kilométrique.
Politique : toujours la crise de confiance
Au hit-parade des ministres bruxellois, à la veille de sa retraite politique, Didier Gosuin (Économie et Emploi) prend la tête pour la première fois de la législature, alors que Guy Vanhengel (Finances) avait fait jusqu’alors la course en tête. Cécile Jodogne (Commerce extérieur) complète le trio de tête. Pascal Smet et Fadila Laanan restent les mal-aimés du classement, ce qui traduit sans doute une certaine frustration liée à leurs compétences (respectivement, Mobilité et Travaux publics pour Smet et Propreté publique pour Laanan).
Alors que la confiance des entrepreneurs était déjà faible envers le gouvernement bruxellois (14 % de « très confiants » ou « plutôt confiants » dans notre dernier sondage), elle s’effondre vis-à-vis du gouvernement fédéral, passant de 38 % à 25 % de « confiants ou très confiants » depuis notre sondage de juillet 2018. La chute de l’équipe « suédoise » est passée par là…
Les acteurs régionaux, d’Impulse à Bruxelles Mobilité
Cote de popularité des administrations bruxelloises
Impulse (Hub.brussels) | 3,01 |
Bruxelles Invest & Export (Hub.brussels) | 2,97 |
Citydev | 2,91 |
Innoviris | 2,88 |
Finance.brussels (SRIB) | 2,85 |
STIB | 2,84 |
VDAB | 2,81 |
Bruxelles Formation | 2,73 |
Actiris | 2,70 |
Bruxelles Environnement | 2,64 |
Bruxelles Mobilité | 1,82 |
Impulse reste au top des administrations bruxelloises préférées des entrepreneurs, devant Bruxelles Invest & Export : deux entités qui viennent de fusionner (avec Atrium) pour former Hub.brussels. On remarquera les cotes en hausse de Citydev (3e), Innoviris (4e) et Finance.brussels (5e), tandis que le VDAB et Actiris perdent quelques places ; un recul à relativiser car la quasi-totalité des acteurs régionaux se tiennent en un demi-point… à l’exception notable de Bruxelles Mobilité, toujours bon dernier.
Des entrepreneurs plutôt confiants
Bonne nouvelle pour Bruxelles : ses entrepreneurs envisagent moins que jamais de la quitter. À la question de la délocalisation, ils répondent « non » à plus de 60 % – score le plus élevé depuis 2013. Et s’ils devaient quitter Bruxelles, ce serait de toute manière pour rester en Belgique. L’étranger n’a plus la cote : 12,8 % seulement y songent ; un score historiquement faible. L’effet des politiques mises en place par le gouvernement Michel ?
Peut-être, mais l’effet semble moins évident quant aux intentions d’investissement ou de recrutement : seule la moitié des entrepreneurs se disent prêts à franchir ce pas ; un score en léger recul.
Priorités à la mobilité, à la simplification administrative, mais aussi… à la transformation digitale !
La mobilité reste largement en tête des priorités de nos entrepreneurs, devant la simplification administrative et la baisse de la fiscalité : c’est le même trio qu’au mois de juillet, dans le même ordre, peu ou prou dans les mêmes proportions. Incluse pour la première fois dans les thèmes proposés aux sondés, la transformation digitale pointe d’emblée à la 5e place, avec 18,5 % des réponses, ce qui témoigne certainement d’une réelle préoccupation. Le souci de sécurité, par contre, est en baisse : depuis décembre 2017, il a progressivement baissé de 21,6 % à 15,5 %.
Mobilité : la taxe kilométrique fait son chemin
C’est clair, la mobilité dans et autour de Bruxelles inquiète au plus haut point les entrepreneurs, sans doute encore traumatisés par les « anni horribiles » 2015 et 2016 (viaduc Reyers, tunnel Stéphanie, fermeture du piétonnier, sans oublier les éternels retards du RER…). Dans nos sondages, elle est – de très loin – leur première préoccupation depuis au moins trois ans. Corollaire logique : les politiques régionale et fédérale en la matière sont régulièrement éreintées, avec des scores d’insatisfaction au plus haut dans notre sondage de janvier : 88 % de « peu ou pas du tout satisfaits » vis-à-vis de l’échelon régional, 90 % vis-à-vis du fédéral. Allô, Pascal Smet ? François Bellot ?
Pas mieux pour la gestion des chantiers bruxellois, (très) insatisfaisante pour 80 % de nos sondés.
Constat remarquable : l’idée d’une taxe kilométrique fait peu à peu son chemin. Entre juillet 2017 et janvier 2019, le camp des sondés « intéressés » est passé de 38 % à 48 %. Dans le même temps, l’idée n’est plus jugée « inacceptable » que par 37 % de notre audience, contre 47 % dix-huit mois plus tôt. De même, les entrepreneurs sont désormais 65 % à juger « intéressante » la création d’un budget mobilité en entreprise.