Formation du gouvernement : les négociations doivent maintenant produire des résultats

16 novembre 2024 par
Formation du gouvernement : les négociations doivent maintenant produire des résultats
BECI

Chaque jour, nos entrepreneurs et chefs d’entreprise ressentent l’impact de la stagnation politique. Depuis 160 jours, nous attendons un nouveau gouvernement fédéral. Depuis 160 jours, nos responsables politiques négocient dans les mêmes cercles, sans progrès visibles. Pendant ce temps, la situation économique continue à se détériorer : les commandes continuent à baisser, notre compétitivité est mise sous pression par des coûts salariaux élevés et des prix de l’énergie en forte hausse, et l’incertitude quant à l’avenir grandit de jour en jour. En cette période économique tumultueuse, nous avons besoin d’un gouvernement fédéral qui mette rapidement en œuvre des réformes structurelles et les mesures d’économie nécessaires, et qui équilibre le budget.

Dans nos entreprises, nous le constatons tous les jours : le climat économique se détériore, les clients hésitent à passer des commandes, nos coûts salariaux et énergétiques augmentent, nos marges d’exploitation se dégradent, ce qui pèse sur les investissements futurs, nous perdons en compétitivité et la croissance de la productivité est trop faible. Nos collaborateurs en ressentent tout autant les conséquences : l’incertitude et l’agitation s’amplifient sur le lieu de travail et la confiance des travailleurs est inférieure à la normale. La crise n’est plus un concept abstrait ; c’est une menace réelle qui affecte les décisions d’investissement et met en péril à la fois les emplois et la prospérité future. Nous avons besoin d’urgence d’un gouvernement fédéral stable qui soutiendra durablement la reprise économique et préviendra des dommages supplémentaires.


La Belgique n’est pas seulement confrontée à des défis internes. La situation géopolitique est loin d’être stable, avec l’intensification de la concurrence économique entre de grandes puissances telles que les États-Unis et la Chine. La tension entre ces géants économiques affecte les marchés au niveau mondial, et la Belgique est également concernée. Notre dépendance au commerce international nous rend vulnérables. Dans ce contexte, l’absence d’un gouvernement fédéral fort est malvenue, particulièrement à l’heure où le débat sur un New Industrial Deal bat son plein au sein des instances européennes. Un gouvernement capable d’anticiper et de réagir aux développements internationaux est crucial pour défendre les intérêts des entreprises belges en ces temps incertains.


La situation budgétaire des pouvoirs publics ne laisse aucune marge pour une attitude passive et attentiste. Tandis qu’elles luttent contre l’augmentation des coûts, nos entreprises sont également confrontées à de nouvelles réglementations de plus en plus complexes qui, même si elles sont souvent bien intentionnées, poussent encore leurs coûts à la hausse. La combinaison de l’accroissement des charges et des lourdeurs administratives sape la performance des entreprises. Il est urgent d’adopter une politique qui insuffle de l’oxygène au secteur privé, pour que nous puissions nous concentrer sur ce qui compte vraiment : la croissance durable, la productivité et l’emploi. À défaut, il sera pratiquement impossible de maintenir nos entreprises en bonne santé. 


La Belgique a donc besoin d’urgence d’un gouvernement de réforme qui ose prendre des décisions courageuses mais nécessaires. Les notes qui circulent ces dernières semaines constituent une base suffisante pour une formation rapide du gouvernement. Il convient à présent de s’atteler à un programme de réformes efficace qui relance le moteur économique et stimule l’entrepreneuriat dans ce pays plutôt que de le taxer davantage. 


En tant qu’organisations d’employeurs, nous appelons le monde politique à faire preuve de responsabilité et de détermination. Il en va de la confiance dans notre pays, dans nos entreprises et dans l’avenir de nos travailleurs.

René Branders, président FEB

Pieter Timmermans, CEO FEB

Rudy Provoost, président Voka

Hans Maertens, CEO Voka

Pierre Mottet, président AKT

Fréderic Panier, CEO AKT

Annick Hernot, présidente Beci

Thierry Geerts, CEO Beci

A Bruxelles aussi...

Les enjeux sont tout aussi essentiels en Région bruxelloise. La situation politique doit donc se débloquer le plus rapidement possible.

Cinq fois capitale et Région à part entière, Bruxelles est le poumon économique de notre pays avec 18% du PIB belge produit sur le territoire régional. Avec ses 35.000 entreprises actives, elle constitue le premier bassin d’emplois du pays. Mais les défis sont énormes : dualisation croissante de la société, taux d’emploi toujours trop faible (63,7%) et déficit budgétaire avec un risque d’emballement de la dette.

Les entreprises bruxelloises attendent la constitution rapide d’un Gouvernement et un signal clair du politique. En effet, pour déployer leur activité sur le territoire régional, elles ont besoin d’avoir un cadre dynamique, efficace et prévisible. Sans quoi, nos entreprises ne peuvent continuer de faire rayonner notre capitale.

Formation du gouvernement : les négociations doivent maintenant produire des résultats
BECI 16 novembre 2024
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