Malgré le contexte socio-économique difficile et des perspectives de reprise qui peuvent paraître sombres, Beci, la Chambre de Commerce de Bruxelles, a constaté un phénomène de solidarité encourageant : depuis le début de la crise, une partie des consommateurs a développé le désir de soutenir les commerçants locaux qui ont payé un lourd tribut durant le confinement. En arrondissant leur addition à l’unité supérieure au moment de payer, les consommateurs peuvent apporter un soutien correspondant à une aide de 140 millions € au cours des prochains mois. Cette initiative plaît tant aux commerçants qu’aux clients.
Tandis que le déconfinement progresse, les dégâts économiques causés par la crise du coronavirus apparaissent de plus en plus au grand jour : beaucoup d’entreprises, privées de clients pendant de longues semaines, sont menacées de faillite, entraînant son lot de pertes d’emploi, pertes de revenus et de richesse.
Pour autant, même si la mesure s’apparente à une question de survie, modifier les prix n’est pas sans conséquence sur l’image et la réputation du commerçant et de ses produits ou services. Beci s’en réfère à l’expertise de Laurent David Hostyn, CEO de Pricing Pact, une entreprise qui aide à prendre de meilleures décisions de tarification. M. Hostyn appelle à la plus grande prudence et invite les commerçants à se souvenir, plus que jamais, que le lien avec le client fait partie des facteurs essentiels à la survie de l’entreprise.
C’est en discutant avec une série de commerçants et de clients que Beci et Pricing Pact ont constaté qu’une solidarité encourageante est apparue : non seulement certains citoyens préfèrent consommer plus local, mais certains se montrent aussi plus généreux au moment du paiement.
Ces gestes de solidarité méritent d’être mis en avant. D’où l’idée d’initier un système de donation en utilisant la règle de l’arrondi au moment du paiement. Ce système devrait être appliqué à un maximum de commerces. « Prenons l’exemple de trois copines sur une terrasse ensoleillée d’un bistrot à Bruxelles ou d’un client d’un salon de coiffure. Ils doivent initialement payer 22,50€ », explique Laurent-David. « Ils pourraient décider d’arrondir à 23 € et d’ainsi faire un don de 0,50 €. Le signal envoyé est fort : ‘Je comprends ta situation et je soutiens ton business’. »
« C’est une action de solidarité volontaire par laquelle les clients décident, d’eux-mêmes, d’aider à sauver leurs commerces de proximité. En agissant de la sorte, une partie des consommateurs permettraient à de nombreux petits commerces d’éviter la faillite et de se rétablir plus facilement de cette crise. La Ville de Bruxelles et les autres communes bruxelloises soutiennent cette action solidaire », explique Fabian Maingain.
Ce levier serait encore plus important si la donation était exemptée de taxes, à l’instar des pourboires du secteur Horeca, comme le propose Fabian Maingain, échevin des Affaires économiques de la Ville de Bruxelles.
Arrondir à l’unité supérieure aurait déjà un impact conséquent sur l’économie belge : on l’estime potentiellement à 43 millions € par mois (dont 4,6 millions €/mois pour la seule Région bruxelloise). Bien entendu, rien n’empêcherait un client d’aller au-delà de l’arrondi à l’unité supérieure : par exemple arrondir 53,97€ à 55€. Pour chaque commerçant, l’impact de cette initiative pourrait représenter de 100 à 1000 €/mois – montant net, si l’exemption de TVA est validée. Un véritable plus.
« Près de 30 % des commerces sont menacés de faillite, sans même compter le secteur Horeca », précise Stéphane Baudry, Covid Crisis Manager. « D’autres survivent avec une rentabilité très fragile. Ces dons constitueront une véritable bouffée d’oxygène, pulsée par un élan de solidarité général. Nous vivons une crise sans précédent et nous sommes heureux de voir toutes les initiatives solidaires qui se sont développées en quelques semaines. Continuons dans cette direction. Encourageons ceux qui en ont les moyens à soutenir leurs commerçants. »
L’initiative débutée cette semaine a déjà séduit citoyens et commerçants de tous types de secteurs : « Super initiative pour revaloriser le travail des petits indépendants qui ont beaucoup souffert durant la crise sanitaire » dit Walid, boulanger. Ou encore : « Merci de tout cœur pour cette belle initiative porteuse d’un élan positif de solidarité en faveur d’un monde meilleur » nous rapporte Carole, gérante d’une tarterie. Martine Raets, Echevine du commerce à Evere se dit, elle aussi, favorable à cette campagne et « serait heureuse d’aider les commerçants dans cette démarche. »
Pour expliquer la démarche aux clients et les encourager à faire un don, les commerçants recevront gratuitement de la part de leur commune un Kit J’arrondis comprenant un poster, un panonceau à placer près de leur terminal de paiement ainsi que des masques Sprout to be Brussels (dans la mesure des stocks disponibles).
Consultez notre page dédiée pour plus d’informations.
Avec le soutien de la Ville de Bruxelles et des différentes communes bruxelloises :