Quarantaine, maladie, contraintes parentales… Depuis le début de l’année, le recours à l’intérim est monté en flèche dans de nombreux secteurs où le télétravail n’est pas possible. Qui sont ces travailleurs intérimaires ? Et quel intérêt pour votre entreprise d’utiliser ce type de contrat ? Le point avec deux experts.
Contrats hyper flexibles, absence de préavis, maintien des droits des travailleurs…L’intérim offre de beaux avantages, tant pour les employeurs que pour les employés. « Surtout sur un marché où il est difficile de trouver des talents et sachant que les contrats à durée déterminée sont de plus en plus contraignants », commente Huber, co-fondateur de Talentsquare.
Après un fort ralentissement de l’intérim en 2020, le marché est reparti à la hausse, et ces derniers mois, la demande a littéralement explosé. Pour pallier les besoins urgents de main-d’œuvre, mais aussi en vue d’engager ensuite les travailleurs dans des contrats de longue durée.
« Engager un travailleur sous contrat intérimaire permet de s’assurer de sa motivation et de sa fiabilité » Audrey Perez
L’intérim, une passerelle vers l’emploi
«L’intérim est un tremplin vers le marché du travail à tout moment de la carrière, que l’on soit jeune diplômé ou expérimenté», explique Audrey Perez, de chez Talentsquare. Beaucoup de jeunes trouvent leur première expérience professionnelle grâce au travail intérimaire. C’est un moyen flexible de se développer personnellement et professionnellement. « Par ailleurs, une première rencontre avec une entreprise dans le cadre d’un contrat intérimaire peut même mener à un contrat fixe», poursuit-elle.
Le travail intérimaire permet également aux jeunes diplômés et demandeurs d’emploi de découvrir la réalité de terrain dans toutes sortes de domaines. De même, l’intérim peut apporter la sécurité financière à un moment où la personne ne peut ou ne souhaite pas exercer un emploi fixe.
Covid et intérim
Suite à la crise sanitaire, de nombreuses personnes ont dû mettre fin à leur activité ou ont perdu leur job et doivent se réorienter. Dans ce contexte, l’intérim est un outil important de l’activation des demandeurs d’emploi. «Le Covid a modifié les profils des intérimaires», explique Hubert. « Contrairement à certains préjugés, l’intérim n’est plus réservé aux travailleurs non qualifiés. Dans certains domaines en pénurie, on engage des intérimaires aux profils très pointus. » En effet, dans un marché du travail tendu, trouver une perle rare avec de l’expérience n’est pas toujours facile. Une solution est donc de sélectionner, via l’intérim, des travailleurs moins expérimentés et d’investir dans leur formation. «Engager d’abord un talent sous contrat intérimaire le temps de sa formation permet de s’assurer de sa motivation et de sa fiabilité», assure Audrey Perez. En effet, se tromper sur un talent peut coûter très cher à une entreprise.
Par ailleurs, les talents sont de plus en plus en quête de sens. « Là aussi, l’intérim est un outil très intéressant. Le talent peut ainsi vérifier si le job correspond à ses attentes (à sa quête de sens) et l’employeur peut tester la réelle motivation du candidat », assure Hubert.
Des intérimaires engagés?
Travailler avec des intérimaires présente donc de nombreux avantages. Notamment celui de ne devoir s’occuper de rien, puisque l’agence d’intérim s’occupe de tout. Mais c’est là, parfois, que le bât blesse, notamment en termes de taux d’engagement. Hubert développe : «Un intérimaire, qu’il travaille dans la distribution ou dans les télécoms, est finalement employé par l’agence d’intérim. Dès lors, il peut avoir du mal à se sentir impliqué dans l’entreprise où il travaille. »
Pour notre expert, une solution serait de travailler avec des agences d’intérim digitalisées. Le candidat intérimaire pourrait s’inscrire depuis son smartphone, recevoir sa mission par le même biais et signer digitalement le contrat. « En contact direct avec l’entreprise, son implication personnelle serait plus élevée. Par ailleurs, un processus digitalisé permet aussi de réduire le coût d’emploi d’un travailleur intérimaire », conclut Hubert.
« Le Covid a modifié les profils des intérimaires » Hubert Halbrecq