De start-up à scale-up, pour poursuivre sa croissance, chaque projet a besoin de financement. Tax shelter, crowdfunding, growfunding… Ces solutions alternatives apportent chacune leur pierre à l’édifice, mais encore faut-il choisir la bonne en fonction des besoins.
Pour lancer son entreprise ou son projet, il faut des idées, un business plan, une stratégie, de l’énergie, et surtout une bonne dose d’oxygène. Et dans le monde entrepreneurial, l’oxygène, c’est souvent l’argent. Si les banques ont longtemps tenu le rôle de sherpa financier, de nouvelles options plus accessibles émergent aujourd’hui. Tax shelter, crowdfunding, growfunding… ces solutions alternatives permettent de voir le financement autrement, plus collectif, plus engagé. Mais comment elles fonctionnent, et pourquoi sont-elles en train de changer la donne ?
Tax shelter : le combo win-win
Pour les start-ups belges, le tax shelter a tout d’une rampe de lancement. Introduit pour encourager l’investissement dans les jeunes entreprises, ce mécanisme fiscal permet aux particuliers d’investir dans une start-up tout en bénéficiant d’une réduction d’impôt jusqu’à 45%. Selon le Service Public Fédéral de l’Économie, cette réduction peut également s’appliquer aux scale-ups (entreprises en forte croissance), avec une diminution fiscale de 25% du montant investi.
En clair, il fonctionne comme un appel à partenaires gagnant-gagnant : l’entrepreneur·e récupère des fonds pour développer son activité tandis que l’investisseur·euse voit sa facture fiscale fondre. Ce système crée une dynamique qui rassure les deux camps. Toujours d’après le SPF Économie, le tax shelter s’étend à divers secteurs, dont le commerce, l’information et la communication, le domaine culturel, ainsi que les activités spécialisées, scientifiques et techniques.
Crowdfunding : le financement participatif
Avec le crowdfunding, il ne s’agit plus de convaincre une banque ou un·e investisseur·euse, mais de rassembler une communauté autour d’une idée. Grâce aux plateformes en ligne, les entrepreneur·es peuvent mobiliser des fonds de trois façons.
- Le don : pour soutenir un projet sans attendre de contrepartie ;
- Le prêt participatif (crowdlending) : un prêt remboursable, avec ou sans intérêt ;
- La prise de participation (crowdequity) : les contributeur·rices deviennent actionnaires du projet.
Une campagne de crowdfunding permet aussi de tester son projet auprès d’un public, d’engager sa communauté et de créer un buzz positif.
Growfunding ou le civic crowdfunding
Le growfunding, c’est la petite sœur engagée du crowdfunding. Ici, on finance des projets porteurs de sens : initiatives sociales, cafés zéro déchet, espaces culturels de quartier… Ce modèle associe les collectes de fonds à un engagement social et local.
Aussi appelé civic crowdfunding, il se distingue également par le matchfunding, une collaboration entre des entreprises et des campagnes de growfunding. Les sociétés font appel à ces plateformes pour soutenir des projets à impact social et local. En retour, elles gagnent en visibilité et renforcent leur programme RSE (responsabilité sociétale des entreprises).
La chaîne de restaurants Exki et l’investisseur Extensa sont des exemples de matchfunding. Ces deux entreprises ont collaboré avec la plateforme Growfunding.be pour financer la coopérative sociale PermaFungi. Cette initiative recycle le marc de café pour produire des champignons à Bruxelles, tout en créant des emplois et en contribuant à la transition écologique. Leur objectif est de créer un impact social et environnemental en intégrant les jeunes dans le marché du travail et en recyclant.
Le financement public
En parallèle des solutions privées ou collaboratives, des options de financement public existent également pour soutenir les entreprises. Plusieurs dispositifs peuvent être mis en place : subventions, avances récupérables ou encore primes dédiées à l’innovation et à la création d’emplois. Ces aides publiques sont particulièrement utiles au démarrage d’une activité ou dans la phase de croissance.
Elles permettent aux entreprises de réduire leurs risques financiers, de sécuriser leurs projets et parfois d’obtenir plus facilement des prêts bancaires. Des programmes comme RISE UP ou OPEN UP ou Finance&invest.brussels à Bruxelles, par exemple, apportent des solutions en fonction des besoins des entrepreneur·es.
En conclusion
Chaque solution, qu’il s’agisse du tax shelter, du crowdfunding ou des aides publiques, permet aux entrepreneur·es de sécuriser leurs projets tout en minimisant les risques. Évidemment, il existe une multitude d’autres options, du microcrédit aux business angels, en passant par les incubateurs et les fonds régionaux.
Choisir un modèle de financement, n’est pas uniquement une question d’argent, bien qu’il y contribue en très grande partie. Il s’agit d’une façon pour les entrepreneur·es de poser les premières pierres d’un projet, de le faire connaître et de le tester. En somme, les sources de financement alternatives reflètent une nouvelle façon de penser l’entrepreneuriat. Plus accessibles, plus collectives, elles permettent à des idées prometteuses de voir le jour et de grandir.