[interview]
L’essor des commandes à emporter
Depuis un an, nos vies ont été complètement changées par la situation sanitaire. Le télétravail et la fin des sorties nous ont obligés à cuisiner tous les jours et pour chaque repas. La lassitude et le manque d’idées nous ont rapidement poussé à saisir notre smartphone et à “nous faire plaisir”, en commandant des plats dans les restaurants du coin.
Cette tendance ne date pas de l’année passée. Le marché des takeaways est en plein essor. Les coursiers inondent les rues, chargés d’innombrables commandes, et de nouveaux types de restaurants apparaissent sur les applications, les “dark” ou “ghost kitchens”, des restaurants qui ne font que de l’emporter.
Qui dit commandes à emporter dit… déchets
Le problème, c’est que ces commandes se font toujours dans des contenants jetables.
Oui, certains sont biodégradables, recyclables ou compostables. Mais les conditions pour remplir ces normes sont trop peu présentes chez les particuliers et les taux de recyclage ou compostage sont donc bien trop faibles. Dès lors, ces contenants restent des déchets non valorisés et ne solutionnent pas ce problème, tout en faisant gonfler les coûts des restaurateurs (car oui, ils sont chers).
Certains restaurants tentent de lancer une gamme de contenants réutilisables mais les difficultés de stockage et de logistique sont régulièrement un frein. Les contenants jetables sont donc la solution pratique et facile pour le restaurateur.
Comment éviter ces déchets ?
Actuellement, il existe peu de solutions alternatives, la première reste de commander directement au restaurant et d’amener avec vous vos propres contenants, ce qui limite beaucoup certaines possibilités.
Cependant, de nouvelles solutions arrivent petit à petit. Celles-ci proposent un réseau de contenants réutilisables qui vous permettent de commander au restaurant et d’y recevoir vos plats dans des contenants consignés. De cette manière, vous évitez les déchets de vos commandes et vous participez à un nouveau réseau en économie circulaire.
Swap.Eat ? Qu’est ce que c’est ?
Swap.Eat est une nouvelle solution de contenants réutilisables pour les plats à emporter à Bruxelles. Vous payez une caution directement au restaurant, fixée actuellement à 5 euros, et recevez votre repas dans un de leurs contenants. Après l’avoir dégusté, vous pouvez ramener vos contenants dans un point de collecte, étant des supermarchés et/ ou magasins locaux (Färm, Delhaize, Vegasme…) afin d’y récupérer vos cautions sous forme de bon d’achat.
En plus de cela, Swap.Eat propose une offre à direction des entreprises, pour créer le lien entre les bureaux et les restaurants travaillant en zéro déchet afin d’éliminer les déchets produits par les lunchs d’entreprise.
Qui est derrière Swap.Eat ?
Swap.Eat est porté par trois jeunes entrepreneurs diplomés de Solvay, Lucas, Diego et Max. L’idée leur est venue lors d’un cours d’entrepreneuriat et, après avoir validé le modèle sur le papier, ils ont rejoint un incubateur, le Start.Lab, pour continuer à définir leur modèle.
Quelles sont les valeurs de Swap.Eat ?
La première valeur de Swap.Eat est évidemment l’écologie. Elle se retrouve au centre de chacune des prises de décisions afin de minimiser l’impact environnemental au maximum.
Ensuite, les entrepreneurs sont persuadés qu’écologie peut rimer avec économie si on trouve le bon modèle. Dès lors, ils proposent leur solution à moindre coût pour les restaurateurs.
Enfin, l’universalité leur tient à cœur. Un projet comme Swap.Eat aura un énorme impact lorsqu’un grand nombre de consommateurs sera convaincu. Leur solution se doit donc d’être pratique et facile pour tout le monde.
À propos de l’auteur
Maximilien Loiseau, co-fondateur de Swap.Eat