[Coproduction] Belle innovation dans le secteur de la construction. En février dernier, il est devenu le premier secteur belge à avoir expérimenté les housses en plastique rétractables fabriquées à partir de matière recyclée.
Le début du 21ième siècle marque la transition entre l’économie linéaire et l’économie circulaire. L’année 2018 en particulier a été décisive pour la concrétisation de l’économie circulaire. L’Union Européenne a en effet entamé la réforme d’une série de directives relatives à la gestion des déchets avec au programme, une hausse des objectifs de recyclage et une modification de leur méthode de calcul. Dans la foulée, elle a également publié une stratégie pour les matières plastiques dans une économie circulaire. Pour relever ces défis, les entreprises devront faire preuve d’une bonne dose d’innovation et d’initiatives.
La construction comme source d’inspiration
L’un des premiers pas vers l’économie circulaire dans le secteur de la construction a été franchi il y a 15 ans avec Clean Site System. Ce concept offre une seconde vie aux déchets de films et housses en plastique grâce à la logistique retour. Tout d’abord, les entrepreneurs achètent des sacs de collecte chez leur négociant en matériaux de construction. Ensuite, ils les remplissent des films et housses en plastique issus du déballage des marchandises. Une fois les sacs remplis, ils peuvent les déposer gratuitement chez leur négociant qui se charge d’en faire recycler le contenu.
Près de 6.000 entrepreneurs ont aujourd’hui recours à ce service proposé par 220 négociants en matériaux de construction répartis sur l’ensemble de la Belgique. Ce système de collecte est bien ancré dans le secteur mais il reste une grande marge d’amélioration possible.
Un potentiel de 5.000 tonnes
Les housses rétractables sont ces « coiffes » en plastique semi-rigide chauffées sur une palette afin de garantir la stabilité des marchandises pendant le transport. A l’heure actuelle, ces housses sont fabriquées à partir de matière vierge et ne sont pas réutilisées après usage. Or, chaque année, le secteur de la construction génère à lui seul 5.000 tonnes de déchets de housses en plastique.
Différents acteurs de la chaîne de valeur se sont alors réunis afin d’intégrer ces emballages dans un modèle circulaire. L’objectif ? Démontrer la faisabilité d’intégrer de la matière recyclée dans les housses rétractables.
Une expérience de terrain a réuni autour de la table les partenaires suivants :
- L’asbl Valipac en tant que facilitateur et coordinateur général ;
- Le fabricant de briques Wienerberger s’est engagé à utiliser des housses circulaires à la condition qu’elles présentent les mêmes qualités que les housses fabriquées à partir de matière vierge ;
- Total a développé le mélange de polymères adéquat qui allait pouvoir être ajouté à la matière recyclée produite par Rymoplast ;
- Oerlemans a fabriqué les housses à partir du mélange de polymères vierge et de matière recyclé ;
- La Fema et Go4Circle ont quant à eux facilité les contacts avec les négociants en matériaux de construction et les collecteurs/centres de tri.
Longue vie aux housses circulaires !
Le 15 février dernier, Wienerberger utilisait les toutes premières housses circulaires. Fabriquées à partir de 50% de matière recyclée, elles ont servi à emballer une dizaine de palettes de briques. Ces palettes ont depuis passé avec succès des tests de conformité aux normes européennes en matière de sécurité de transport.
Les premiers résultats sont prometteurs mais les partenaires du projet souhaitent encore poursuivre les recherches. Ils envisagent par exemple d’augmenter le pourcentage de matière recyclée dans le mix de polymères ou encore d’élargir les tests à d’autres qualités.
Ce projet a aussi permis de mettre en lumière les défis du modèle actuel. En effet, l’utilisation de colles, d’étiquettes et d’encres diminue la circularité des housses parce qu’ils augmentent le pourcentage de déchets. Il démontre aussi la nécessité pour les entreprises de pouvoir disposer de lignes directrices claires sur le degré de recyclabilité des emballages qu’elles utilisent.