Au printemps dernier, EY publiait son baromètre annuel de l’attractivité de l’Europe. A l’époque, 9 cadres sur 10 s’attendaient à une diminution ou à un report des projets d’investissement en 2020 en raison de l’impact de la crise du coronavirus. Six mois plus tard, malgré le deuxième confinement, une nouvelle enquête menée par EY montre que les investisseurs étrangers se montrent un peu plus optimistes. À noter que la Belgique se maintient dans le Top 5 des pays européens les plus attractifs, puisque 23 % des personnes interrogées pensent qu’il s’agira d’un des pays qui parviendra à attirer le plus d’investissements étrangers en 2021.
Quel est le sentiment des investisseurs étrangers à l’égard des perspectives à plus long terme pour l’Europe de l’après-Covid-19 ? Pour le savoir, EY a interrogé 109 cadres opérant au niveau international dans 14 secteurs durant le mois d’octobre. Ces entretiens montrent que même si les investissements étrangers devraient fortement chuter en 2020 et 2021 en raison de l’incertitude générée par la crise du coronavirus, les investisseurs semblent clairement plus optimistes qu’en avril quant à l’attractivité de l’Europe pour les trois prochaines années.
En octobre 2020, seuls 42 % des cadres actifs au niveau international s’attendent à une nette diminution des projets d’investissement étrangers en Europe, alors qu’en avril 2020, ce chiffre s’élevait encore à 66 %. Toujours en octobre, davantage de cadres estiment que les investissements vont soit augmenter en 2020 (10 % contre 0 % en avril), soit se maintenir (17 % contre 11 %). Par contre, un nombre plus important d’entreprises disent qu’elles vont probablement reporter leurs projets d’investissement prévus en 2020 (32 % contre 23 % en avril).
L’optimisme des investisseurs ne s’arrête pas là. Si l’on se projette dans 36 mois, moins d’entreprises anticipent de la volatilité que durant la première vague de la pandémie (de 55 % en avril à 41 % en octobre). En outre, bien plus d’entreprises s’attendent à ce que l’activité normale reprenne une fois que les économies seront relancées (près du double, de 24 % en avril à 41 % en octobre). Les personnes interrogées sont par ailleurs un peu moins nombreuses à avoir une vision pessimiste et à s’attendre à une modification fondamentale négative du climat commercial mondial (de 21 % en avril à 17 % en octobre).
Beaucoup moins de projets de relocalisation
Cette anticipation du retour vers le « business as usual » se voit également dans d’autres indicateurs. En avril, seuls 2 % des cadres ne prévoyaient pas de modifications de leurs chaînes d’approvisionnement. En octobre, on constate une sérieuse augmentation de ce pourcentage, qui arrive désormais à un tiers. Pour refléter cette évolution, un nombre nettement inférieur d’entreprises envisagent une relocalisation ou une délocalisation de proximité (37 % en octobre, venant de 83 % en avril).
« Il paraît clair que de nombreuses entreprises préféreraient éviter des réorganisations coûteuses et perturbantes à l’heure actuelle. L’Asie montre des signes précoces de redressement, et les multinationales vont y maintenir leur présence pour le moment. Pourtant, certaines entreprises pourraient rapatrier certaines activités critiques en Europe, pour atténuer les risques de perturbations à l’avenir, mais il faudra du temps et des incitants avant que ces décisions ne génèrent des investissements massifs en Europe », souligne Marie-Laure Moreau, partner chez EY Belgique.
Il est intéressant de noter que beaucoup moins d’investisseurs étrangers pensent que les plans de relance nationaux à eux seuls pèseront de manière importante dans leurs futures décisions. Il y a là un contraste frappant avec l’enquête précédente (32 % en octobre, contre 80 % en avril). Les investisseurs sont maintenant soucieux de s’assurer que la sécurité au travail est garantie avant tout. C’est particulièrement le cas pour les secteurs où les collaborateurs sont les plus vulnérables.
La Belgique toujours dans le Top 5
Les pays qui ont à la fois l’envergure et la force du marché des capitaux pour assurer de nouvelles opportunités d’investissement exercent une certaine attractivité. Cette observation est corroborée par le fait que les trois plus grandes économies d’Europe (l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni) sont les destinations d’investissement les plus prisées.
À noter que la Belgique parvient à tirer son épingle du jeu dans ce classement des pays européens les plus attractifs pour les investisseurs étrangers en 2021, puisqu’elle pointe à une très belle cinquième position, derrière le trio composé par l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France, et derrière l’Irlande, qui pointe à la quatrième place.