Lettre ouverte à la ministre de la Mobilité Elke Van Den Brandt (Groen),
au bourgmestre de la Ville de Bruxelles, Philippe Close (PS)
à l’échevin de la Mobilité, Bart Dhondt (Ecolo-Groen)
À l’heure où l’emblématique hôtel Métropole de la place de Brouckère est contraint de fermer définitivement ses portes, certaines personnalités politiques n’estiment pas utile de concerter les employeurs et les acteurs économiques à Bruxelles.
C’est ce manque de concertation qui avait déjà causé à l’hôtel Métropole de nombreux déboires, non pas à la suite du piétonnier, mais à la suite d’une mise en application non concertée du piétonnier.
Nous comprenons parfaitement le principe de l’adaptation de l’espace public afin que les mesures de distanciation sociale puissent être respectées en zone urbaine, mais que la crise sanitaire soit le prétexte pour certains de prendre des initiatives unilatérales, en reniant la valeur de consultation et de concertation dont ils se revendiquent étonne à plus d’un titre.
À ceci s’ajoute la décision qui a été prise cette semaine de fermer le tunnel Léopold II pendant quatre mois (c’est-à-dire deux mois en plus des mois des vacances d’été initialement prévus). Le raisonnement est que la période de trafic calme est utilisée pour effectuer certains travaux pendant la journée. Que cette décision ait été prise sans consultation le lendemain de l’annonce par le Conseil National de Sécurité d’autoriser certaines entreprises à reprendre leurs activités à partir du 4 mai est tout à fait incompréhensible. Avec 80 000 véhicules par jour, ce tunnel fonctionne comme un axe de circulation important dans le trafic (inter) régional. De plus, l’utilisation des transports publics inter (régionaux) est également une préoccupation majeure des employeurs et des salariés en matière de santé et de prévention. Les masques buccaux seront obligatoires dans les transports en commun à partir du 4 mai, mais une grande partie de ces masques ne pourra pas être livrée à tous les citoyens à temps. La capacité réduite des transports publics oblige d’ailleurs à répartir le nombre de trajets. S’y ajoute que le Conseil National de Sécurité recommande l’utilisation de ses propres moyens de transport.
Cette attitude unilatérale est une rupture de confiance par nos décideurs politiques.
En cette période d’épreuve où nos entreprises et nos entrepreneurs ont besoin de tout notre soutien, Beci reste à 100% opérationnelle. Nous sommes disponibles et joignables à tout moment, et ceci également pour les ministres, les bourgmestres, les échevins et leurs cabinets.
Le sort de l’hôtel Métropole et de nombreuses entreprises en difficulté ne mérite-il pas que vous preniez au moins la peine de consulter les acteurs économiques à Bruxelles avant d’annoncer ces décisions ?
L’appel lancé par la ministre de la Mobilité Elke Van den Brandt aux 19 communes bruxelloises de revoir la répartition de l’espace public à l’avantage des piétons et des cyclistes, ou la décision de fermer le tunnel Léopold II pendant quatre mois, ne pouvait-il pas faire l’objet d’une consultation préalable ?
La zone 30 n’est pas même respectée que la priorité, tout à coup, serait de passer à une zone de 20 km/h ? Le passage des services de sécurité peut-il être garanti ? Comment organiser de manière ordonnée les transports individuels et collectifs en cette période difficile où les entreprises tentent de reprendre leurs activités ?
Ces questions méritaient un minimum de consultation. Le sort et le point de vue des employeurs ne semblent pas intéresser certains décideurs. Nous le regrettons profondément.
Jan De Brabanter
Secrétaire Général Beci
Olivier Willocx
Administrateur délégué Beci