La génération Z aux rayons X

16 novembre 2020 par
BECI Community

Nés fin des années ’90 avec un ordinateur dans les mains, on les appelle aussi les « Digital Natives » ou la génération C pour « communication, collaboration, connexion et créativité ». Mais qui sont ces jeunes travailleurs ? Radioscopie de cette génération qui débarque dans les entreprises.

 

Génération Z, qui sont-ils ?

L’autonomie avant tout. Autonomie, flexibilité, créativité, esprit d’équipe, ambition… Voilà les qualificatifs qui ressortent lorsqu’on interroge des experts sur les qualités des jeunes au travail. « C’est une génération qui est ambitieuse, qui a envie de grimper la hiérarchie et qui s’en donne les moyens. Ils sont très motivés, ne comptent pas leurs heures et apprécient le travail en équipe », explique Isabelle Marchal, Managing Director chez Teampower. « L’un des autres points forts de cette génération est sa capacité d’adaptation. Ces jeunes sont polyvalents, ils s’assument et sont super à l’aise avec les personnes plus âgées. Par ailleurs, l’inclusion et la diversité (de genre, de nationalité, de couleurs, de religion…) sont totalement innées chez eux », ajoute Barbara Claeys, directrice de l’ECS, école supérieure de communication. Un autre point fort est que cette génération va être dans l’autoformation, et ce, tout au long de sa carrière. Margaret Denis, Director Culture, Change management & Digital Workplace Transformation chez Proximus, confirme : « Par rapport à leurs compétences, même si ces jeunes travailleurs qui débutent n’ont forcément pas encore beaucoup d’expérience, ils disposent déjà de nombreux acquis, certainement au niveau de la technologie. »

 

Une génération motivée donc, mais qui a quand même aussi ses défauts. « Ils sont aussi assez impatients et manquent parfois d’attention dans leur travail », illustre Isabelle Marchal. Et Barbara Claeys de confirmer : « Ils sont dans l’immédiateté et ne vont donc pas toujours assez en profondeur dans leur travail. Ils connaissent bien leurs droits, mais ont une légère tendance à oublier qu’ils ont aussi des obligations. Ils sont aussi très directs, avec comme pendant d’être très (trop ?) cash avec les autres. » « Personnellement, ce côté ‘sans filtre’, c’est quelque chose que j’apprécie. Cela stimule la diversité en entreprise. Le côté très direct des jeunes nous permet aussi de nous remettre en question et de nous développer, notamment au niveau du numérique », nuance Margaret Denis. « La liberté spatio-temporelle dans leur travail est aussi un critère qui ne se négocie plus pour eux, et le Covid a encore donné un coup d’accélérateur à cela. Pour les entreprises, cela implique d’adapter leur vision de l’organisation du travail, d’être dans la confiance et de réussir à faire cohabiter quatre générations au travail qui n’ont pas les mêmes attentes », ajoute Cindy Dewitte, Human Resources Director chez Multipharma.

 

Le respect, ça se gagne !

La génération Z ne fait pas de compromis et entretient un rapport compliqué à l’autorité. Exit le management vertical, la génération Z prône l’égalité. Et Barbara Claeys d’expliquer : « Les jeunes de la génération Z ont besoin d’un management participatif, basé sur l’intelligence collective. Pour eux, on n’impose pas. On échange, et le respect, cela se gagne. Ils vont davantage respecter quelqu’un pour ses compétences, son expérience ou son attitude au travail que parce que c’est leur responsable. Ainsi, ils peuvent avoir plus de respect pour un collègue que pour leur N+1. » « Ces jeunes travailleurs ont besoin de beaucoup d’autonomie, au niveau par exemple des horaires, du télétravail, du contrôle social… Mais ils ont aussi besoin d’un modèle et d’être encadrés sans être dirigés. Leur responsable doit adopter une position de leader ou de mentor plutôt que de chef », ajoute Isabelle Marchal. « L’empowerment est en effet très important. On définit le cadre, l’objectif à atteindre, mais après on laisse les travailleurs, y compris les plus jeunes, y travailler de façon autonome », complète Margaret Denis.

 

Un nouveau point d’attention pour les managers est que cette génération, qui est connectée en permanence, court plus de risques de souffrir de stress que les précédentes. Si leurs managers voient qu’ils ne ‘coupent’ jamais avec le travail, qu’ils restent connectés et travaillent à toute heure du jour et de la nuit, ils doivent tirer la sonnette d’alarme », met en garde Cindy Dewitte.

 

Quelle place pour la génération Z en entreprise ?

Forts de ces constats, la question de savoir si ces jeunes ont encore leur place et s’ils peuvent être heureux en entreprise se pose. Pour Barbara Claeys, la réponse est clairement oui. « Les grandes entreprises, et surtout les marques, font encore rêver les jeunes. Par contre, pour les garder, celles-ci vont devoir s’adapter. Plus aucun jeune ne veut travailler dans une entreprise vieillissante, où rien ne bouge et où ses idées ne se concrétisent jamais. Mais personnellement, je vois cela comme une chance pour les entreprises de se dynamiser, de s’engager éthiquement et de continuer à séduire les consommateurs de demain. »

 

Par ailleurs, pour Cindy Dewitte, les grandes entreprises peuvent aussi séduire ces jeunes par leur caractère stable. « Cette génération étant née durant une période de récession, le salaire et la stabilité sont deux critères très importants dans le choix de leur employeur. Ils ont une conscience aigüe de la valeur de l’argent, mais aussi de l’effort à fournir pour le gagner. Toutefois, entre attirer et garder les jeunes, il y a une différence. Si le travailleur n’a pas d’autonomie, qu’il n’a pas de possibilités d’évolution, que les relations avec sa hiérarchie ne sont pas enrichissantes… il ira chercher mieux ailleurs. » « S’ils ont un bon management, ces jeunes peuvent tout à fait encore s’épanouir en entreprise. On voit toutefois que cette génération a vraiment soif d’entreprendre, ce sont plus des ‘intra-preneurs’ que des salariés », précise Isabelle Marchal.

 

Entre intra-preneur et entrepreneur

La génération Z accorde une attention particulière à l’entrepreneuriat. Un jeune sur deux envisage de créer sa propre entreprise ou de travailler comme indépendant à un moment donné. En effet, la génération Z, c’est aussi une génération pour qui tout est possible. Grâce à Internet, le monde entier est à portée de clic et toute personne ayant un projet ou un talent peut le concrétiser. « Ces jeunes sont très ambitieux, sûrs d’eux et ont envie de faire des carrières ‘explosives’. Ils veulent avoir des responsabilités, prendre les choses en main et n’ont pas peur de travailler par ‘essai-erreur’ jusqu’à obtenir le résultat attendu. Comptent aussi beaucoup sur leur réseau – souvent international – pour réussir, presque plus que sur leur diplôme », assure Cindy Dewitte. « Quand ils croient dans leur projet, ils vont jusqu’au bout et pour eux rien n’est impossible. Les génaration Z voient d’autres gens y arriver et se disent que dès lors eux le peuvent aussi. Ils ont une grande volonté d’entreprendre », conclut Barbara Claeys.

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BECI Community 16 novembre 2020
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