Baromètre de Bruxelles : confiance envers le monde politique en chute libre et « non » à SmartMove

14 janvier 2021 par
Baromètre de Bruxelles : confiance envers le monde politique en chute libre et « non » à SmartMove
BECI

[communiqué de presse] 

Baromètre de Bruxelles : confiance envers le monde politique en chute libre et « non » à SmartMove

Le baromètre politique bisannuel de Beci montre un résultat historiquement bas concernant la confiance des entrepreneurs vis-à-vis du gouvernement bruxellois. Il met également en évidence le rejet de SmartMove sans accord préalable avec la Flandre et la Wallonie.

Quelle confiance vis-à-vis du monde politique ?

La confiance des entrepreneurs vis-à-vis du gouvernement bruxellois n’était déjà pas très élevée en juillet 2020 (21%). Six mois plus tard, cette confiance est en chute libre : seuls 11% des entrepreneurs sondés indiquent avoir confiance (40% sont peu confiants et 39% pas du tout) vis-à-vis du gouvernement bruxellois dans le cadre de sa gestion des problèmes actuels.
« Le résultat historiquement bas est sans nul doute la traduction de problèmes irrésolus et d’une incapacité à les surmonter de manière satisfaisante, couplée à une gestion de la crise COVID erratique, comme l’actualité a pu l’illustrer » avance Olivier Willocx, administrateur délégué de BECI. 
« Un débat fondamental est nécessaire pour savoir comment Bruxelles doit se préparer pour demain. C’est un défi que la Région ne peut relever seuleLe secteur privé est un partenaire fondamental de la reprise bruxelloiseLa prospérité économique de Bruxelles est liée à sa capacité d’être un centre d’affaires attractif. La diminution de la fiscalité régionale et communale et la simplification administrative est un impératif pour libérer l’entrepreneur de lourdeurs pénalisantes pour l’activité économique et l’emploi» analyse Olivier Willocx.
La cote attribuée par les entrepreneurs aux ministres du gouvernement bruxellois affiche une tendanceidentique : sur une échelle de 1 à 5, Bernard Clerfayt (Emploi) (2,9) et Sven Gatz (Finances) (2,7) affichent les meilleurs résultats. 
À leur suite : Rudi Vervoort (MP) (2,2), Barbara Trachte (Transition Economique) (2,2), Nawal Ben Hamou (Logement et de l’Egalité des Chances) (2,2), Pascal Smet (Urbanisme et Relations Internationales) (2) et Alain Maron (Environnement) (1,8). Elke Van den Brandt (Mobilité et Travaux publics) est la lanterne rouge (1,6).

« Non » à SmartMove sans accord avec la Flandre et la Wallonie

Avec 45,45%, la mobilité reste la préoccupation numéro 1 des entrepreneurs. C’est la première fois depuis la création du Baromètre politique en 2000 que le score passe en dessous de 50%. C’est un constat sans précédent dans le domaine de la mobilité. Depuis 2013, l’importance de la mobilité a augmenté de manière continue pour atteindre près de 80% en 2019. Cette baisse s’explique par le confinement et le télétravail de longue durée qui est encore la norme aujourd’hui.
74% des entreprises sondées répondent « non » à la question « Le gouvernement bruxellois devrait-il également instaurer le péage urbain/la taxe kilométrique s’il n’y a pas d’accord avec la Flandre et la Wallonie ? » Seuls 18% répondent « oui ».
« L’impression existe que la taxe kilométrique est de facto un impôt sur le travailce qui pourrait être un désavantage concurrentiel pour Bruxelles », explique Ischa Lambrechts, Conseiller Mobilité de BECI.
23% des entreprises interrogées ont déjà indiqué avoir des difficultés à garder leurcollaborateurs et 22% ont indiqué avoir des difficultés à trouver des candidats disposés à venir travailler à Bruxelles.
« Si SmartMove continue d’être vécu comme un impôt pour venir travailler à Bruxelles, ces chiffres sont susceptibles d’augmenter. Ce n’est pas à l’avantage de Bruxelles où 50% des emplois sont effectués par des navetteurs extérieurs à la Région. Jusqu’à présent, le gouvernement bruxellois n’a pas convaincu avec sa politique SmartMove », déplore Ischa Lambrechts.

Multilinguisme, nouvelles technologies et télétravail comme défis RH

Trouver des collaborateurs multilingues, avec 33,17% de réponses, est le défi majeur de la politique RH«Bruxelles doit se concentrer davantage sur le multilinguisme. C’est vital pour l’économie de la connaissance de Bruxelles en tant que capitale internationaleOn est encore loin du compte car la grande majorité des chercheurs d’emploi sont unilingues », analyse Olivier Willocx.
Suivent ensuite, au rang des priorités : « trouver des collaborateurs suffisamment formés aux nouvelles technologies » (27,72%) et « Mieux gérer le télétravail », avec 26%. 83% des répondants indiquent aussi qu’ils souhaitent également investir dans le télétravail à l’avenir
« Le télétravail devra bien entendu faire l’objet de discussions entre employeurs et employés. Par exemple, 23% des employeurs indiquent vouloir trouver une solution pour un équilibre entre vie privée et professionnelle. La tension entre les deux a sans aucun doute augmenté avec le télétravail. La vitesse à laquelle le télétravail a dû être mis en place depuis le début de la crise sanitaire n’a pas encore partout permis de répondre à toutes ces questions »précise Ischa Lambrechts.
Les employeurs sont largement disposés (67%) à faciliter les nouvelles habitudes de déplacement qui ont surgi pendant la crise COVID42,41% d’entre eux souhaitent faciliter les déplacements en transports publics38,84% les déplacements à vélo et 37,65% la multimodalité et la mobilité partagée.

Continuer à se développer à Bruxelles ?  

Parmi les entreprises sondées, 41,41% répondent oui à la question « Envisagez-vous dans les 12 mois qui viennent de recruter ou d’investir ? » Quant au pourcentage de réponses négatives à cette question, il s’élève à 38,38% et n’a jamais été aussi élevé depuis le lancement du Baromètre en 2013.
12,63% des employeurs interrogés répondent « oui, en dehors de la Belgique » à la question « Envisageriez-vous de déplacer à court terme ou moyen terme une partie de vos activités ?» Par rapport à juin 2020 (9,16%), il s’agit d’une légère amélioration,mais le résultat reste très bas.
« Pour croître et se développer, les sociétés bruxelloises et, plus généralement belges, ont besoin des marchés extérieurs.L’indicateur le plus significatif pour une économie ouverte est sans doute ailleurs. Chercher de la croissance à l’extérieur est un besoin vital pour l’économie bruxelloise. », conclut Olivier Willocx.

Pour voir tous les résultats du baromètre politique :

Baromètre de Bruxelles : confiance envers le monde politique en chute libre et « non » à SmartMove
BECI 14 janvier 2021
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