Jan De Brabanter : un homme des fédérations et de diplomatie

14 octobre 2024 par
Era Balaj

Après 13 ans en tant que Secrétaire Général de l'UEB chez BECI, Jan De Brabanter passe le relais. Retour sur un parcours qui a façonné le monde des affaires bruxellois et affirmé la voix des entreprises.

Bruxellois et fier de l’être, Jan De Brabanter a dédié sa carrière à la représentation des entreprises au sein de diverses fédérations. Après 20 ans au service des Brasseurs Belges et 6 années dans le secteur graphique, il devient Secrétaire Général de l’Union des Entreprises de Bruxelles chez BECI en juillet 2011. Un rôle qu’il occupera pendant 13 ans.

Reconnu pour sa capacité à fédérer et à apaiser les tensions, il a guidé BECI à travers des enjeux économiques et politiques majeurs tout en défendant les intérêts des entreprises. Aujourd’hui, Jan laisse derrière lui une carrière marquée par l’écoute, la diplomatie et une empreinte sur la scène économique et entrepreneuriale bruxelloise.

S'il passe officiellement le flambeau, le (ex-)Secrétaire Générale gardera toujours un pied chez BECI, et restera un soutien pour son équipe, prêt à faire entendre la voix des entreprises.

Après toutes ces années, quel regard portez-vous sur votre parcours ?

Avant d’être un homme du milieu des affaires, je suis surtout un homme de fédérations. Ces 13 ans chez BECI ont été les meilleurs de ma carrière, et je ne dis pas ça, car j’y ai passé mes dernières années ! Ce qui a fait l'attractivité d'une fonction comme secrétaire général chez BECI, c’était de ne pas savoir ce qu’on ferait au jour le jour, mais de savoir qu’on aurait tout de même un agenda bien rempli ! BECI touche à tous les secteurs, et c'est ce qui m'a occupé et enthousiasmé pendant ces années, même si cela n’a pas été toujours facile, je dois l’avouer.

Y a-t-il un moment ou un projet qui a marqué votre carrière, durant ces 13 années chez BECI ?

Je suis arrivé en 2011, et en décembre de cette année, il y a eu une sixième réforme de l’État fédéral. J’ai très vite été impliqué dans la négociation sociale, car à ce moment-là, le poids des organisations régionales devenait important. La partie UEB de BECI devait s'occuper de plusieurs compétences qui n'existaient pas avant. J’ai alors essayé d'organiser au mieux le rôle de BECI, afin d'assurer la représentation et l’intérêt des entreprises.  Aujourd’hui, je suis très content de terminer mes fonctions à une période où la politique risque de changer la donne au niveau de la gestion de la Région de Bruxelles-Capitale.

De quoi êtes-vous particulièrement fier ?

Je pense avoir contribué à la crédibilité et au bien-être des entreprises, notamment via leur représentation chez Brupartners. J'ai été deux fois, plus de 4 ans, président de Brupartners, ce qui a signifié que nous [BECI] étions en première ligne et le premier contact en ce qui concerne les décisions du gouvernement. Je pense avoir contribué à la paix sociale. Tout ce que j'ai fait, c’était dans l’intérêt de nos entreprises et du monde entrepreneurial. Pour donner un exemple, si nous nous sommes battus pour que la 5G puisse s'installer à Bruxelles, ce n'est pas seulement pour contenter les opérateurs de télécommunication, mais bien pour éviter que le monde économique s'écroule.

À votre avis, comment le rôle de Secrétaire Général évoluera-t-il dans les années à venir avec Lisa Isnard, actuelle Directrice du cabinet bruxellois de l’économie à la barre ?

Je suis tout à fait confiant. Nous avons déjà travaillé avec Lisa dans des moments très difficiles par le passé. Lorsque nous avons été confrontés à la crise sanitaire, Lisa, en tant que cheffe de cabinet, a pris ses responsabilités. Ensemble, nous avions vraiment réussi à aider les entreprises individuelles. Non seulement pendant la crise du Covid-19, mais aussi lors de la crise énergétique qui a suivi. Là, j'ai très bien compris que non seulement nous avions affaire à un cabinet qui avait évidemment un agenda politique, mais qui reconnaissait tout à fait l'intérêt de travailler avec les milieux économiques pour sauvegarder la prospérité, la valeur, et l'économie bruxelloise.

Quel conseil lui donneriez-vous pour ce poste-là ?

Je crois qu'elle n'a pas de conseil à recevoir, même si je resterai disponible non seulement auprès de Lisa, mais également de Thierry – Geerts, CEO de BECI –. Elle connaît bien la complexité institutionnelle de Bruxelles et saura à quel moment prendre les bonnes décisions. Cependant, il faut aussi garder en tête que BECI doit choisir ses combats, Lisa devra choisir les endroits où il faudra être présent, mais je pense qu’elle fera un bon suivi de cette stratégie.

Si vous deviez résumer votre bilan en quelques mots, quelle empreinte pensez-vous avoir laissée chez BECI ?

J’ai été un « soldat », non d’une armée mais plutôt d’un peloton. J’ai été un « pion » important et présent là où il le fallait, en conciliant les intérêts de toutes et tous. Cela n'a pas toujours été facile, mais j’ai joué la carte de la diplomatie. D’ailleurs, je pense que les gens qui me connaissent savent que je peux rester très gentil et à l’écoute. En revanche, lorsqu'on marche trop sur les pieds des entreprises, je peux me fâcher et ne pas laisser passer le dossier. C’est aussi l’une des qualités de BECI. J’ajoute que pendant toute ma carrière, les portes me sont restées ouvertes. Lorsque j’ai sollicité des institutions ou des cabinets de ministres, ils ont toujours compris que BECI posait les bonnes questions et était prête à collaborer, même lors des objections, parfois très fermes, que nous avions.

Que pouvons-nous vous souhaiter pour la suite ?

Tu me parles comme à un pensionné [rires] ! Je resterai très proche de ce qui vit et de ce qui se fait à Bruxelles, même si je n'ai plus le pouvoir d'y intervenir. En revanche, je ne veux certainement pas être « une belle-mère » pour Lisa, et je ne dirai jamais, même dans 10 ans, « de mon temps, c’était mieux ! »  Au contraire, je pense qu’il y a vraiment un bel avenir pour BECI, pour l'entrepreneuriat, ainsi que pour l'économie à Bruxelles. Comme le dit Thierry Geerts : parfois les Américains se demandent si la Belgique n’est pas la capitale de Bruxelles. Eh bien, c’est parfois vrai ! Je resterai Bruxellois et fier de l'être et fier d'avoir été un interlocuteur modestement important dans la vie économique bruxelloise.

 

Era Balaj 14 octobre 2024
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