La réponse à cette question est incertaine. Car, si le nombre de nouvelles start-up a augmenté en Flandre (5,4 %), en Wallonie (7 %) et à Bruxelles (4,3 %), leurs ambitions en termes de croissance internationale restent faibles.
Le Rising Star Monitor, publié par Deloitte et la Vlerick Business School, révèle que 50 % des start-up belges ont l’intention de s’étendre. A contrario, cela signifie que l’autre moitié de ces jeunes entreprises n’en a pas l’intention. Or cette tendance implique des risques, puisque le marché belge est trop limité pour permettre à autant d’entreprises de rester viables.
Quant aux entreprises qui veulent s’étendre, elles n’envisagent pas forcément de le faire à un rythme soutenu. Autre élément important révélé par le rapport : les fondateurs négligent souvent de conclure un véritable pacte d’actionnaires, ce qui est inquiétant puisqu’un fondateur sur quatre quitte son entreprise au cours des trois premières années. Afin de soutenir les entreprises à haut potentiel sur le chemin de la croissance rapide, il convient de veiller en particulier à attirer des employés potentiels de manière plus professionnelle et à fournir aux employés existants un meilleur feed-back et un plan de carrière clairement défini.
« La scène des start-up belge est dynamique, mais le meilleur reste à venir », estime Sam Sluismans, Partner Strategy & Innovation chez Deloitte Private. « Ces dernières années, l’écosystème a fortement mûri, de nouveaux fonds d’investissement ont été créés, la recherche et le milieu académique jouissent d’une renommée internationale et le gouvernement soutient les start-up au travers d’un certain nombre de mesures. Nous constatons qu’un grand nombre de start-up possèdent une équipe qualifiée, la technologie adaptée et les bons investisseurs. Nous n’attendons plus qu’une chose : les voir conquérir le monde. »
« Beaucoup d’entreprises belges ont un haut potentiel de croissance, mais la grande majorité manque d’ambition », commente Veroniek Collewaert, professeure d’Entrepreneurship à la Vlerick Business School. « Elles préfèrent rester petites, évitant de procéder à plus de deux nouveaux recrutements dans les cinq ans, pour pouvoir rester parfaitement sous contrôle. Du côté positif, la proportion d’entreprises qui souhaitent croître est passée de 38 % l’an dernier à 44 % cette année. Nous sommes sur la bonne voie, mais il faut encourager les fondateurs belges à placer la barre plus haut. »
Le Rising Star Monitor a interrogé 152 jeunes entreprises à haut potentiel en Belgique entre mars et mai 2017 et ainsi collecté des données auprès de 300 fondateurs. Le rapport fait partie de l’initiative Entrepreneurship 2.0, lancée par la Vlerick Business School en collaboration avec Deloitte Belgium dans le but d’acquérir des connaissances approfondies sur les problèmes que rencontrent les jeunes entreprises à haut potentiel.