En Belgique, les obligations familiales peuvent parfois nécessiter qu’un·e travailleur·euse s’absente pour s’occuper d’un enfant malade ou d’un proche gravement malade. Le droit belge offre plusieurs solutions adaptées à ces situations, mais encore faut-il bien les connaître pour en faire usage efficacement. En prenant en compte ces options, les entreprises peuvent non seulement soutenir leurs collaborateur·ices dans des moments difficiles, mais aussi renforcer leur engagement et leur bien-être au travail.
Voici un aperçu des congés disponibles pour répondre à ces besoins.
1. Le congé pour raisons impérieuses
Ce congé permet à un·e travailleur·euse de s’absenter temporairement en cas de nécessité imprévue, comme la maladie d’un enfant.
- Conditions : la situation doit être urgente et imprévisible.
- Durée : maximum 10 jours par an, non rémunérés sauf disposition contraire dans la convention collective de travail (CCT) de l’entreprise.
- Formalités : informer l’employeur·euse dès que possible et fournir, si demandé, une preuve de la situation (ex. certificat médical).
2. Le congé parental
Si l’enfant est gravement malade, le congé parental peut être une option.
- Conditions : être parent d’un enfant de moins de 12 ans (ou 21 ans en cas de handicap) et être employé·e depuis au moins 12 mois.
- Durée : jusqu’à 4 mois par enfant, sous forme de suspension complète ou de réduction du temps de travail.
- Indemnité : une allocation forfaitaire est prévue par l’ONEM.
- Particularité : ce congé doit être demandé à l’avance (sauf urgence grave).
3. Le crédit-temps avec motif
Pour des soins de longue durée à un enfant ou un proche, le crédit-temps avec motif peut être une solution.
- Conditions : être employé·e depuis au moins 2 ans dans l’entreprise et justifier du besoin (certificat médical requis).
- Durée : jusqu’à 51 mois, en fonction des motifs et des accords sectoriels.
- Indemnité : allocation mensuelle versée par l’ONEM.
4. Le congé pour soins palliatifs ou pour assistance médicale
Pour s’occuper d’un proche gravement malade ou en fin de vie :
- Conditions : fournir un certificat médical attestant de la gravité de l’état de santé du proche.
- Durée : maximum 3 mois par proche, renouvelable une fois.
- Indemnité : allocation forfaitaire versée par l’ONEM.
5. Télétravail ou horaires flexibles
Dans certaines entreprises, des solutions plus souples peuvent être envisagées :
- Télétravail occasionnel : permet de travailler depuis chez soi pour gérer des obligations familiales.
- Horaires adaptés : certaines CCT ou politiques internes permettent une flexibilité horaire en cas de besoin familial.
Conseils pour les employeur·euses
Pour favoriser une gestion humaine et efficace de ces situations :
- Informez les travailleur·euses : assurez-vous qu’ils connaissent leurs droits et les démarches à suivre.
- Encouragez la communication : soyez à l’écoute et adaptez les solutions selon les besoins spécifiques.
- Adoptez une politique proactive : intégrez ces options dans les outils RH pour simplifier les démarches.
Qu’il s’agisse d’une urgence ponctuelle ou d’un besoin prolongé, le cadre légal
belge offre une palette de solutions pour concilier vie professionnelle et
responsabilités familiales. Une gestion proactive et bienveillante de ces
congés peut faire toute la différence dans la relation employeur-employé.
La conciliation entre vie professionnelle et obligations familiales reste un enjeu majeur pour de nombreux travailleurs et travailleuses. Face aux défis liés à la garde des enfants malades, différentes solutions existent aujourd’hui, mais elles restent parfois insuffisantes ou inadaptées aux réalités du terrain.
Dans la note de gouvernement Arizona, plusieurs mesures visent justement à mieux équilibrer vie privée et vie professionnelle. Parmi celles-ci, l’introduction d’un "crédit familial" mérite une attention particulière : chaque enfant recevrait, dès la naissance, un "sac à dos" de droits de congé, indépendamment du statut des parents. Un dispositif qui pourrait offrir plus de flexibilité et de soutien aux familles. Nous vous tiendrons volontiers informés dès que les modalités pratiques seront connues.
Affaire à suivre…
Par Daniel Binamé, Development and Partnerships Manager, Partena Professional
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