Aider l’entrepreneur·e en difficulté, cela commence par l’écoute. Au-delà, le CEd Relance de BECI permet à chacun de clarifier sa situation pour mieux en sortir… et se préparer un nouvel avenir.
L’année 2023 aura marqué un triste record en matière de cessations d’activités dans notre pays. Pour la première fois, celles-ci ont dépassé la barre des 100.000, selon l’atlas du starter, publié par l’UCM, Unizo et GraydonCreditsafe Belgium. En moyenne, une entreprise sur trois cesse aujourd’hui ses activités avant la fin de ses cinq premières années d’existence. Et moins de la moitié restent en vie après 10 ans.
Un bilan clair
C’est pour épauler les entrepreneur·es confronté·es à cette perspective que BECI a mis sur pied, il y a plusieurs années déjà, le CEd Relance. Perte de clients, problèmes de bail, de créanciers, de fournisseurs, de TVA, d’ONSS ou de cotisations sociales… Face aux difficultés, le premier objectif de l’équipe dédiée est de dresser un bilan clair de leur situation et dessiner les solutions possibles.
Le centre peut être contacté téléphoniquement tous les jours par l’entrepreneur·e ou l’un·e de ses proches. Sur base de réponses à quelques questions, l’appelant est ensuite aiguillé, soit vers l’un des partenaires du centre, soit vers des ateliers hebdomadaires - collectifs ou individuels selon le besoin et la disponibilité du demandeur. Ceuxci sont assurés par un duo d’experts financier et juridique qui se livrent à une première analyse et prodiguent leurs conseils. La confidentialité est assurée tout au long des démarches. Les services sont entièrement gratuits et sans engagements.
« Nous demandons notamment au ou à la participant·e de produire une liste détaillée de sa clientèle et créanciers, avec coordonnées précises, la nature des créances ou des dettes – fiscales, bancaires, sociales - et les mises en demeures éventuelles », explique Julian De Paep, l’un des experts juridiques du centre. « Sur base du diagnostic, on peut alors opter pour une procédure de médiation de dettes s’il subsiste une perspective de réinsertion de la société dans le système économique. Faute de quoi, il faudra souvent se résoudre à la faillite », précise le spécialiste. Au-delà, les experts conseillent les entrepreneur·es sur la meilleure façon d’introduire des recours auprès des autorités fiscales afin de soulager le poids de la dette ou obtenir un droit passerelle.
Appui comptable, juridique et administratif
A Bruxelles comme ailleurs, l’arrêt des mesures de soutien post-Covid - qui avaient un temps maintenu à flot les plus fragiles – produit à présent ses effets. Résultat, beaucoup de celleux qui se sont lancé·es ces dernières années sont aujourd’hui plongé·es dans la difficulté financière et, souvent, un profond désarroi.
Reflétant cette réalité, le nombre de dossiers pris en charge par le CEd relance est en forte augmentation. De 800 l’année dernière, il devrait passer à 1.000 cette année. Julian De Paep note par ailleurs que ses ateliers sont aussi suivis par des entrepreneur·es dont la situation n’est pas encore critique, mais qui veulent pouvoir anticiper le pire ou répondre à des questions sur leur responsabilité juridique dans ce cas.
Nouveau départ
BECI a également mis en place un cycle de formations «Prévention/Relance» destinées à renforcer les compétences des entrepreneur·es et faciliter un possible nouveau départ. Le CEd peut ainsi guider vers une nouvelle stratégie financière ou commerciale, ou encore dans la recherche de nouveaux financements ou subsides. « Il y a aussi un volet coaching et bien-être », souligne Eric Vanden Bemden, Conseiller Entreprises de BECI et coordinateur du CEd. « Les séances se veulent être un espace de paroles et d’écoute bienveillante qui permettent de rétablir la confiance en soi », ajoute-t-il.
Partenaires indispensables
Au-delà de ces réponses de première ligne le centre a pour vocation d’orienter les entrepreneur·es vers les personnes ou les organismes les plus appropriés : comptable ou avocat « pro deo » pour l’aveu de faillite, centres d’appui de médiation des dettes, CPAS, Bruxelles Economie et Emploi, finance&invest.brussels ou les banques pour de nouveaux financements éventuels. « Pour ce qui est du suivi à plus long terme, nous travaillons notamment avec le programme Oasis du Réseau Entreprendre Bruxelles, Reload Yourself et le programme Revival de la Pulse Foundation. Ces partenaires sont absolument indispensables », précise encore Eric Vanden Bemden.
Souvent, les entrepreneur·es perdent le contact avec leur comptable. C’est pour cette raison que nous avons intégré des ateliers «comptabilité» dans notre cycle Prévention/Relance.
- Eric Vanden Bemden, Coordinateur du CEd Relance
Jean-Sébastien Hamende, qui dirige Revival, abonde. «Avec notre programme de mentorat et d’accompagnement psychologique, nous pouvons prendre le relais du CEd, par exemple une fois une faillite prononcée, pour aider l’entrepreneur·e à récupérer ses droits et à rebondir. Nous sommes donc complémentaires et avons donc tout intérêt à renforcer encore la collaboration », explique-t-il.
En analysant avec lui l’ensemble de son business model puis en l’accompagnant dans le changement, Reload Yourself, quant à elle, offre à l’entrepreneur·e un coaching de long-terme afin de redresser la barre et maximiser les chances de relance réussie. L’organisation a, elle aussi, connu une augmentation de 30% des dossiers traités cette dernière année. « Face, parfois, à un certain déni, faire comprendre à temps à la direction qu’elle ne peut continuer que moyennant un changement de modèle, ou bien qu’il est trop tard et qu’il faut déposer le bilan au plus vite, cela évite des dettes financières, sociales et humaines encore plus lourdes », explique le CEO Jean-Olivier Collinet. « Lorsque cela permet de se relancer, s’arrêter à temps doit dès lors être vécu comme un succès », ajoute-t-il pour conclure.
Le secrétariat du CEd Relance est disponible au 02/533 40 90, du lundi au vendredi de 7h à 22h !