CEd Relance : le bouclier des entreprises en crise

15 octobre 2024 par
Era Balaj

Laurence Vandeplas, avocate au Barreau de Bruxelles, est l’une des expertes du CEd Relance. Dans cette interview, elle nous parle de son engagement pour soutenir les entreprises en difficulté et les aider à éviter la faillite.


Le CEd Relance, soutenu par la Région de Bruxelles-Capitale, est un véritable rempart pour les entreprises en difficulté. Grâce à ses ateliers et formations, il aide les entreprises à détecter les premiers signaux d’alerte. Cette initiative regroupe des expert·es qui offrent un accompagnement sur mesure pour prévenir la faillite et relancer les activités. Laurence Vandeplas, avocate au Barreau de Bruxelles, spécialisée en droit de l’insolvabilité se livre sur son rôle au sein du CEd Relance.

Au sein CEd Relance, vous animez la formation « Sonnette d’alarme » chez BECI, pouvez-vous nous en dire plus ? 

Depuis l'année dernière, nous donnons des formations, en alternance avec mon associé Dimitri Paternostre, sur les outils qui sont mis à disposition des entreprises en difficulté et sur les réflexes à avoir d'un point de vue juridique, en tant que dirigeant·e de ces entreprises. Nous organisons cette formation deux fois par mois. La prochaine aura lieu le 14 novembre.

À partir de quand considère-t-on qu’une entreprise est en difficulté ? 

C'est propre au secteur et à l'entreprise en question, mais il y a quand même plusieurs clignotants qui existent. Le législateur a instauré un système d'alerte qui les prévient. Lorsqu’il y a des risques d'état de faillite c’est que cette entreprise est en difficulté. Nous allons regarder si l'entreprise a des retards de paiement, s’il y a une résiliation de bail commercial, par exemple. Nous allons aussi nous poser la question de savoir s’il y a des jugements qui ont été rendus à son encontre. Il arrive que le tribunal intervienne, mais c’est souvent l’entrepreneur·e qui se rend compte qu’il ou elle n’arrive plus à payer ses créanciers.

Pourquoi faire appel au CEd Relance plutôt qu’à un·e professionnel·le juridique ?

Le CEd Relance, que BECI héberge, propose aux dirigeant·es d'entreprises, une assistance via un panel d'expert·es et pas uniquement des juristes. Dans le monde de l'entreprise, il y a des gens très compétents au point de vue opérationnel, mais qui n'ont pas forcément toutes les notions liées à la comptabilité, etc. Le CEd permet, sous forme d'entretien, de prendre des conseils de manière très large et très diversifiée, que ce soit dans les matières comptables, juridiques ou sociales. Des spécialistes vont aider à identifier et comprendre le problème, pour ensuite, analyser tout ce qui va permettre à l’entreprise de s'en sortir que ce soit d'un point de vue juridique, économique ou commercial.

Ce n'est pas parce que l'entreprise est en difficulté qu'elle ne peut pas se relever

Parfois, nous avons des réflexes ou des éléments qui ne sont peut-être pas forcément visibles pour l'entrepreneur·e qui est dans son business au day-to-day, et qui tout d'un coup, avec l'œil d'un·e expert·e externe, va permettre de resituer la situation. Suite à cette consultation du CEd, nous allons recommander à l’entreprise de peut-être introduire une PRJ ou de faire appel à un médiateur d'entreprise. 

Le CEd Relance, c’est la dernière solution avant l’état de faillite ?

 Ce n'est pas parce que l'entreprise est en difficulté qu'elle ne peut pas se relever. C’est pour cette raison qu’il est important de consulter des spécialistes afin de voir quels sont les outils disponibles pour essayer de sauver l'entreprise et éviter une faillite ou une liquidation. Nous nous rendons compte que, souvent, ce qui permet de sauver les entreprises, c'est tout simplement de dialoguer avec ses créanciers. Avoir une communication ouverte avec les créanciers, c'est essentiel pour trouver des solutions viables sur le long terme.

Quelles sont les principales causes de difficultés pour une entreprise ?

Ce sont souvent des problèmes de trésorerie. En ce moment, nous avons un cas où une entreprise doit recevoir beaucoup d’argent, mais seulement dans un an. En attendant, aujourd'hui, elle est dans sa limite pour payer les salaires de ses employé·es, ses créanciers, … C'est évidemment très préjudiciel parce qu'en soi, la société aura dans un an de quoi se sauver, mais aujourd'hui, elle doit tenir un an pour arriver jusque-là.

Les récentes crises ont-elles provoqué une augmentation du nombre d'entreprises en difficulté ?

Nous avons traversé plusieurs crises successives qui ont un impact, même si nous avons essayé de le limiter. Par exemple, la crise du Covid a entrainé une fermeture des activités, ce qui voulait dire « pas de rentrée pour les entreprises ». Nous avons également eu une crise de l'énergie qui a augmenté les coûts des charges pour toutes les entreprises. L'indexation automatique des salaires qui, elle aussi, élevé les charges, le coût des matières premières a augmenté aussi. Tout cela fait qu'évidemment, les coûts pour les entreprises ont augmenté de manière impressionnante ces dernières années. Et donc évidemment, pour l'entreprise, c'est extrêmement problématique.


Laurence Vandeplas est avocate au Barreau de Bruxelles depuis près de dix ans, avec une spécialisation en droit de l'insolvabilité. Depuis huit ans, elle fait partie du cabinet SHAYP, où elle met son savoir-faire au service des entreprises en difficulté. Active au sein du CEd Relance de BECI, Laurence s’engage à soutenir les dirigeant·es d’entreprises pour les aider à éviter la faillite. .


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Era Balaj 15 octobre 2024
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