L’un des enjeux de la cellule « Covid » installée par Beci, c’est d’assurer la liaison entre le « terrain » des entreprises bruxelloises et les organes régionaux. Cette mission, c’est celle d’Olivier Kahn, Public Sector Officer chez Beci.
Depuis 15 ans déjà, il est la cheville ouvrière du Centre pour Entreprises en difficulté (CEd), hébergé par Beci. « Ma formation d’expert-comptable me donne une approche transversale des matières légales et extra-légales, souvent croisées », explique Olivier Kahn, qui est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés aux questions entrepreneuriales. « Cette dimension pédagogique est très importante pour moi : je m’efforce de traduire des choses compliquées dans un langage compréhensible de tous. En sens inverse, il s’agit de rendre le terrain compréhensible pour des décideurs qui, parfois, en appréhendent mal les réalités. »
Un rôle, en somme, pas très éloigné de celui de Public Sector Officer qu’il endosse désormais au sein de la cellule « Covid » : « Beci occupe une position de pivot entre les entreprises et les organes de la Région bruxelloise. De là, on peut observer les problèmes de terrain et dire : ‘attention à ceci’. Quelles sont les problématiques ? Quels sont les besoins ? Quelles sont les solutions à recommander ? Bref, faire circuler l’information et alimenter le travail de réflexion. »
Un exemple ? « Pour venir en aide aux PME, la Région leur attribue une prime de 4.000 euros, sous certaines conditions et pour certains secteurs définis par les codes TVA Nace. C’est très bien, mais cela soulève des questions. Pour un grand nombre d’entreprises, c’est utile ; pour beaucoup d’autres, c’est trop peu ; pour certaines, c’est juste un effet d’aubaine ; d’autres encore n’en ont aucun besoin. Et puis, il y a tous ceux qui auraient bien besoin de la prime, mais qui n’ont pas le bon code Nace, par exemple parce qu’il n’a pas été mis à jour. Tout cela, on doit le faire savoir et travailler dessus. »
Et de pointer les prochaines problématiques qu’annonce la crise sanitaire : « La question des loyers va se poser. Il y a aussi la place des fournisseurs stratégiques, en position de force vis-à-vis de clients qui dépendent d’eux. Mais surtout, on va entrer dans le dur des problèmes bancaires vis-à-vis d’entreprises qui, pour certaines, n’étaient déjà pas en bonne santé. Beaucoup de mesures actuelles consistent en reports : de dettes, de cotisations… Mais la reprise sera progressive, tandis qu’on aura accumulé le passif. On va au-devant de gros problèmes de trésorerie dans les prochains mois. Il faudra des mesures intermédiaires avant ces échéances. »
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