Le sport de haut niveau trouve aussi ses marques dans l’entreprise
Certaines entreprises sont à l’origine du développement du professionnalisme du sport. Il en va ainsi du cyclisme, de la boxe, du golf et du football. Un exemple bien connu chez nos voisins d’outre-Quiévrain : c’est grâce à Jean-Pierre Peugeot qu’un championnat professionnel de football a vu le jour en 1932. Dès 1929, il crée une équipe professionnelle et construit, au milieu de ses usines, le stade de la Forge. À travers son équipe, Jean-Pierre Peugeot souhaite mettre en valeur la marque de son entreprise et offrir des distractions saines à ses ouvriers.
Début des années 1930, M. Peugeot mettra en place un championnat professionnel, après des tractations avec la Fédération française de football.
Le sport et l’entreprise pour un bien commun
S’il paraît banal aujourd’hui de rapprocher le sport et l’entreprise, la boxe était certainement la moins prescrite. Aujourd’hui, le revirement est spectaculaire : certaines entreprises ont compris très rapidement le bénéfice qu’elles pourraient tirer de la boxe sur le plan des ressources humaines.
L’entraînement du sportif vise à développer 4 qualités : la vitesse, l’endurance, la résistance et la puissance. À ces qualités s’ajoute la maîtrise des techniques propres à chaque discipline, que l’on peut rassembler sous deux grandes catégories : Maîtrise des gestes (techniques) – Maîtrise des situations (tactiques).
La première s’appuie essentiellement sur le physique, la seconde principalement sur le mental.
La boxe, vecteur de cohésion et de performance
Loin des clichés souvent simplistes alimentés par des films ou par une vision restrictive voire fantasmagorique de ce sport, la boxe, appelée aussi « le noble art » ou « l’escrime des poings », est probablement l’un des très rares sports au monde qui se caractérisent par une exigence extrême alliant rigueur, courage, stratégie, concentration de tout instant et dépassement de soi-même, sous peine de sanction immédiate et irréversible. Il s’agit d’un sport dans lequel on ne peut tricher, parce que l’on se confronte à soi-même et à ses propres limites.
La boxe fait aujourd’hui ses preuves en entreprise dans des domaines aussi variés que la formation, l’amélioration de l’estime de soi, le leadership et la cohésion d’équipe. Elle est à considérer dès lors comme un outil particulièrement performant.
Si la boxe n’échappe pas à la règle du respect de l’adversaire, elle possède la spécificité que l’on y fait face à environ 1 mètre et qu’on ne le quitte jamais des yeux. Pourtant, l’objectif des entraînements n’est pas d’anéantir l’autre mais plutôt de s’appuyer sur lui pour progresser de la même façon qu’il s’appuie sur vous. Un entraîneur sans élèves est juste un pratiquant, de même qu’un chef sans collaborateurs ne représente en fait… rien !
On privilégie ainsi une vision responsable et transversale des relations humaines afin de donner aux gens une autre place dans l’entreprise. Cette vision permet de prendre le pouvoir pour le distribuer. Contrairement à ce que l’on peut croire, la pratique de la boxe est un excellent outil de socialisation, qui alterne démonstrations, discussions, corrections de techniques et partages. Il importera de faire travailler les salariés sur la prise de décisions, la canalisation des émotions et la gestion de groupe. Quand on monte sur le ring, on évalue l’adversaire d’une façon différente. Cela s’applique aussi au regard que l’on porte à l’environnement qui nous entoure. Fort de ce constat, on intègre une stratégie qui s’adaptera aux difficultés auxquelles on sera confronté. Les leviers de prises de décisions sont les mêmes dans une entreprise, si ce n’est qu’avec la boxe, l’évaluation et la prise de décision sont beaucoup plus rapides et impactantes.
L’idée n’est pas de faire de ses collaborateurs des boxeurs. Il s’agit de les sortir du cadre en les mettant sur un ring où, face à eux-mêmes, la plupart sont surpris de leurs propres réactions et capacité d’adaptation en milieu « hostile » et inconnu.
Ils apprennent à voir l’autre sous un autre prisme, à le respecter pour ce qu’il est et pas pour la fonction qu’il incarne. Partant de ce constat, ils vont apprendre à mieux vivre ensemble leur relation professionnelle.