Plan d'action diversité : Damhert

7 décembre 2018 par
BECI Community

La valeur économique de la persévérance et de la motivation

La chef d’entreprise Grete Remen occupe cinq personnes atteintes d’un léger handicap mental ou de troubles du comportement dans son entreprise d’alimentation saine Damhert. “Je trouve important que mon entreprise reflète la société telle qu’elle est et que tout le monde y ait sa chance.

Mais ne vous y trompez pas : je ne le fais pas juste par charité. Ces personnes sont une plus-value pour notre entreprise, leur motivation est inestimable.” Pour Grete Remen, les adaptations raisonnables requises sont minimes par rapport à la plus-value de ces cinq collaborateurs.

La motivation de Grete Remen pour travailler avec des personnes ayant des restrictions (“je n’aime pas ce terme, car nous avons tous nos restrictions”) s’explique sans conteste partiellement par sa vie privée. Grete a en effet deux enfants (sur cinq) atteints d’un handicap mental. “Ma fille a suivi l’enseignement secondaire spécialisé. Elle y était bien encadrée mais, dès qu’elle est arrivée sur le marché du travail, elle a dû se débrouiller seule. Manifestement, nous sommes encore loin de l’entrepreneuriat inclusif à grande échelle.”

Concentration

Grete connaît très bien la force de ses cinq collaborateurs particuliers. “Il s’agit notamment de personnes ayant des troubles du spectre autistique. Ils sont très bons dans l’exécution de tâches plutôt répétitives, sur lesquelles ils parviennent à bien se concentrer. Or, c’est une activité qui convient nettement moins bien aux autres collaborateurs.”

Ils sont en outre extrêmement motivés. “Ils sont reconnaissants des opportunités qui leur sont offertes et ont vraiment la volonté de bien faire leur travail. De plus, ils ne sont jamais malades. Ils font correctement leur travail et apportent énormément de positivisme, qu’ils communiquent aux autres collaborateurs. Ils mettent une bonne ambiance, qui se propage à toute l’équipe”, explique Grete. “D’autre part, ils nous font prendre conscience du fait que chacun a ses talents et que personne n’est parfait. Cette leçon de modestie est bénéfique pour nous tous et nous incite à prendre soin les uns des autres. Nous apprenons à regarder un peu plus loin que notre petite vie connue, et c’est une bonne chose.”

Les collègues aident quand c’est nécessaire

Damhert ne doit pas effectuer beaucoup d’adaptations pour pouvoir travailler avec ce petit groupe de cinq personnes. “L’une d’entre elles ne supporte pas quand il y a beaucoup de bruit, mais elle travaille dans un environnement sonore. Nous lui avons tout simplement acheté un casque.”

Un coût moins quantifiable est le soutien apporté par les autres collaborateurs de Damhert pour donner toutes leurs chances à leurs collègues. “En raison de leur restriction mentale, il leur faut parfois plus de temps pour bien comprendre une tâche. Dans ce cas, leurs collègues directs les aident et je ne vais certainement pas dire combien de temps ils peuvent y consacrer. Cela doit se faire spontanément”, estime Grete. “Les cinq collaborateurs ayant une restriction ont parfois besoin de plus de temps, mais une fois qu’ils ont compris, ils travaillent d’arrache-pied.”

Chez Damhert, l’adaptation raisonnable nécessaire n’est donc pas tellement matérielle. Voici un autre exemple. “A une époque, il y avait dans l’entreprise la mère d’un enfant avec une restriction qui n’avait nulle part où aller après l’école en attendant que sa maman termine le travail. Nous avons donc organisé que le bus scolaire dépose ce garçon ici, où il pouvait attendre une heure afin que sa mère puisse arrêter de travailler en même temps que ses collègues. Il s’agit d’une adaptation minimale qui ne coûte rien mais, sans cela, celle femme n’aurait jamais pu travailler ici.”

Soutien financier

“De nombreux employeurs ignorent que les pouvoirs publics aident les entreprises à donner un emploi durable aux personnes porteuses d’un handicap”, constate Grete Remen. La VOP ou Vlaamse ondersteuningspremie est une de ces interventions financières, mais il y a aussi la GIBO (formation professionnelle individuelle spécialisée) du VDAB qui aide les demandeurs d’emploi porteurs d’un handicap à s’insérer progressivement dans un emploi. Le salaire de ce travailleur coûte moins cher à l’employeur. “Le seul problème est qu’il existe trop de services différents auxquels on peut demander de l’aide. On s’y perd un peu dans les mesures d’aide à l’emploi.”

Ainsi, Damhert utilise, au sein du VDAB, le service GOB (formation, accompagnement et médiation spécialisés) qui offre accompagnement et formation aux personnes souffrant d’un handicap professionnel qui veulent travailler dans le circuit économique normal. “C’est grâce à eux que ces cinq personnes travaillent ici”, explique Grete Remen. Ce service offre aussi un accompagnement sur mesure. “Nous avons une collaboratrice qui est hyperkinétique par moments. Le GOB dispose de personnes qui savent comment y réagir et nous pouvons faire appel à eux. Tout cela fonctionne très bien.”

Pour Grete Remen, la conclusion est claire. “Nous ne devons pas régler grand-chose nous-mêmes et les adaptations que nous devons faire sont minimes. En revanche, l’engagement de ces personnes est inestimable.”

https://handicapenarbeid.be/2018/02/02/de-economische-waarde-van-doorzetting-en-gedrevenheid/

 

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BECI Community 7 décembre 2018
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