Depuis octobre, BECI accueille Lisa Isnard comme nouvelle Secrétaire Générale, prenant le relais de Jan De Brabanter. Ancienne directrice du cabinet bruxellois de l'économie, elle s'engage à écouter les entreprises pour mieux porter leur voix. La Bruxelloise de cœur se confie sur son nouveau rôle.
Lisa Isnard, Bruxelloise d’adoption depuis 2008 (et elle y reste), a forgé un lien sincère avec la capitale qui l’a « adoptée », comme elle le dit elle-même, et à laquelle elle est farouchement attachée. Désormais Secrétaire Générale de BECI, elle succède à Jan De Brabanter.
Fille d’une mère indépendante, Lisa a grandi dans un environnement d’entrepreneuriat. « Voir quelqu'un se donner corps et âme dans son métier m’a marquée dans mon imaginaire, confie-t-elle, inspirée depuis l’enfance par l’engagement des entrepreneur·es. Cette passion, elle la traduit en une implication profonde pour les entreprises, qu’elle considère comme des acteurs essentiels dans les défis sociétaux actuels. Pour la Schaerbeekoise, « les entreprises ont un rôle sociétal énorme ; elles ne sont pas un simple tiers de la société.» Elle se réjouit de soutenir ces « boîtes et entrepreneur·es qui osent bouger. »
Diplômée en histoire et sciences politiques à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Lisa a rapidement ressenti le besoin de lier ces deux disciplines afin de mieux comprendre comment les grands mouvements historiques influencent les institutions contemporaines. Ce parcours l’a naturellement conduite en Belgique, où elle a poursuivi des études supérieures en études européennes, à l’UCLouvain.
Son attachement à Bruxelles va bien au-delà de la vie professionnelle : elle y trouve une offre culturelle exceptionnelle, avec un penchant tout particulier pour les musées bruxellois. « Montdes-Arts, Bozar, Maison Horta… Ici, on a un patrimoine incroyable », s’enthousiasme-t-elle.
Avec un parcours teinté de curiosité et une envie sincère de faire rayonner Bruxelles et de défendre l’intérêt des entreprises bruxelloises en étroite collaboration avec les fédérations sectorielles, Lisa Isnard est prête à insuffler une énergie nouvelle à BECI.
Quelle est votre impression à l’idée de rejoindre BECI en tant que Secrétaire Générale, au contact des membres et des fédérations ?
Enthousiaste. Je fais un passage sans transition, et cela va être un beau challenge. Je suis impatiente de pouvoir travailler au contact des entreprises et des fédérations et d'aller le plus vite possible à leur rencontre, pour essayer de travailler à ces priorités dans ce contexte électoral. Nous avons beaucoup à faire dans les mois et semaines qui arrivent, et c’est particulièrement enthousiasmant !
Vous semblez prête à relever ces défis. Votre parcours professionnel vous a-t-il naturellement mené à ce nouveau rôle ?
Oui, cela a été comme une évidence. Au cours de ma carrière, j'ai travaillé essentiellement sur deux grands axes. D’abord sur la professionnalisation de l'écosystème économique bruxellois. C’est-à-dire de s'assurer qu'il y ait une offre diversifiée et complémentaire entre le secteur public et privé sur l'accompagnement, le financement et l'hébergement des entreprises. Ensuite, j’ai travaillé sur l’impact social et environnemental des entreprises. Ces deux grands chantiers m’ont accompagnée ces quinze dernières années, et ils étaient tout à fait compatibles avec les valeurs de BECI, et avec ce que j'ai envie d’y porter.
Dans le précédent numéro de notre magazine, Jan De Brabanter, ancien Secrétaire Général de BECI, s'est dit très confiant quant à votre prise de fonction. Vous a-t-il donné des conseils pour cette nouvelle étape ?
Avant d'accepter ce poste de Secrétaire Générale, j’ai rencontré plusieurs fois Jan et Thierry – Geerts, CEO de BECI. C'était important pour moi de savoir quelles étaient leurs priorités et leur état d'esprit. Ces cinq dernières années, j’ai rencontré Jan de façon très régulière, puisque dans mes précédentes fonctions, nous organisions des task forces avec les partenaires sociaux. Tous les quinze jours, je recevais les représentant·es du banc patronal et syndical autour de la table. J’ai donc pu voir Jan à l'œuvre dans la concertation sociale bruxelloise. Je sais que j’ai beaucoup à apprendre, et qu’il va encore continuer de m’écoler un petit peu. Et puis... il m'a rappelé que je devais aussi améliorer mon néerlandais [rires] !
En tant que Secrétaire Générale de BECI, quelles sont vos priorités pour soutenir les entreprises bruxelloises ?
Ma première priorité sera surtout de les écouter pour voir quelles sont leurs priorités à elles. Je vais essayer de refaire ce que j'ai fait pendant ces dix dernières années, c’est-à-dire beaucoup de concertations et co-constructions. Je commencerai par un tour des entreprises bruxelloises, et j’irai sur leur terrain pour les écouter et voir ce qu'elles ont besoin pour faciliter leur fonctionnement quotidien. Je le ferai également avec les fédérations sectorielles.
Que comptez-vous mettre en avant ?
Premièrement, il y a l'attractivité de Bruxelles. Comme Thiery Geerts l’a souvent rappelé, nous devons être fier·ères d'être des entrepreneur·es bruxellois·es. Ensuite, il y a aussi la question du financement, que ça soit pour les indépendant·es, les TPE ou les starters et les scales-up. À Bruxelles, nous devons aussi faire un vrai travail de simplification administrative et instaurer une relation administration-entrepreneur·e qui soit bienveillante et de confiance. Enfin, les thématiques d'impact social et environnemental sont essentielles, non seulement parce qu'elles concernent les Bruxelloises et les Bruxellois, mais aussi parce qu'elles touchent directement les entreprises. Avec l’arrivée des nouvelles réglementations européennes et internationales qui vont arriver, nous devons donc rester à la pointe sur ces matières.
Avec les élections passées et les changements politiques à venir, quel rôle BECI doit jouer pour défendre les intérêts des entreprises auprès du futur gouvernement ?
Je crois que ces élections sont le vrai momentum que BECI doit saisir, que ce soit aux communales, mais aussi aux régionales qui sont toujours en cours de formation. Nous avons un vrai rôle de porte-parole envers les entreprises, et nous devons aussi avoir un rôle propositionnel fort, car il nous permettrait d’avoir une influence encore plus importante. Nos propositions doivent être concrètes et claires pour faire avancer les priorités pour les entrepreneur·es, et ce, à tous les niveaux : communal, régional et même fédéral en travaillant avec nos relais.
Quelle est votre vision de Bruxelles et de son écosystème entrepreneurial et quels atouts faut-il mettre en avant ?
Bruxelles a une force de territoire incroyable. Notre capitale est riche de par ses universités, hautes écoles, centres de formation, hôpitaux universitaires, lieux culturels, son offre HORECA, ses parcs d'espace vert. Il y a une vraie plus-value à vivre à Bruxelles. Nous avons aussi des profils économiques qui sont à l’image du territoire, c’est-à-dire très variés et de qualité. L'un des enjeux clé pour l'écosystème bruxellois sera de maintenir cette diversité.
À l’inverse, que faut-il changer à Bruxelles ?
La Région doit aussi continuer à développer le canal et ses activités portuaires. La logistique de demain, c’est aussi de pouvoir connecter le rail, la route et le canal. Ensuite, Bruxelles rencontre de vrais enjeux en termes d’impact environnemental. Les entreprises sont la solution, et nous ne ferons pas sans elles. Nous devons co-construire les solutions pour faire en sorte que Bruxelles passe ces grands défis.
Découvrez l'interview de Jan De Brabanter, un homme des fédérations et de diplomatie !