Vous envisagez d’ouvrir un magasin bio ? C’est que la tendance ne vous a pas échappé : ces dernières années, le consommateur belge a fait radicalement évoluer ses habitudes d’achats en direction de produits plus sains, plus locaux et plus éthiques. Résultat, les produits bio sont partout, des étals de nos marchés aux rayons de nos superettes. Et les épiceries dédiées poussent comme des champignons !
- Vous vous dites qu’il manque un commerce de bouche dans votre quartier ?
- Vous avez envie de promouvoir une alimentation mieux en phase avec les enjeux environnementaux ?
- L’offre vous a été faite de reprendre une enseigne existante ?
- Ou de façon plus opportuniste, vous flairez sous le label « bio » l’opportunité de faire de jolies affaires ?
Chacun, à vrai dire, a ses raisons pour s’imaginer à la tête d’un magasin « organique », comme disent les Anglo-Saxons. Ceci étant, sachez-le : au-delà des nombreux appelés, rares sont les élus ! Il faut dire que les embûches sont nombreuses dans ce secteur hautement concurrentiel. Ne serait-ce que parce que les consommateurs du secteur bio sont réputés particulièrement éduqués et exigeants. Pour réussir votre projet, mieux vaut donc vous armer d’un solide bon sens et vous renseigner !
Dans le souci de vous aider à réfléchir, nous esquissons une « vue d’hélicoptère » des cinq défis dont la succession caractérise le processus : de l’étude macro-économique initiale jusqu’au plan marketing des semaines précédant l’ouverture, chacun devrait être ainsi mis en situation de se projeter dans l’aventure…
Défi 1 – Étudier à fond le secteur : caractéristiques, potentialités et exigences
Le marché du bio est en plein « boom » en Belgique… et cela devrait continuer : près de 9 Belges sur 10 achètent désormais bio, au moins occasionnellement (alors qu’ils n’étaient que 50 % il y a quelques années encore) !
Cette véritable explosion trouve sa cause dans les scandales alimentaires de cette dernière décennie ainsi que dans le désir croissant des consommateurs de ménager leur santé et l’environnement tout à la fois.
On constate aussi une diversification des lieux de vente du bio. Le secteur se distribue ainsi aujourd’hui sur 3 grands types d’acteurs :
- les magasins spécialisés (« historiques »), qui détiennent encore un bon tiers du marché, via diverses enseignes ;
- les grandes surfaces, qui ont récemment atteint près de la moitié des parts de marché ;
- enfin, les producteurs eux-mêmes (les 20 % résiduels, environ), qui vendent leurs produits sur les marchés ou au départ de leurs fermes.
Notons enfin – et cela réjouira nos candidats entrepreneurs ! – qu’aucun diplôme n’est requis pour tenir un magasin bio. Mais n’en déduisez pas que tout serait permis pour autant : de nombreuses règlementations (hygiène, certification bio, vente d’alcool, etc.) structurent en effet la profession.
Par ailleurs, on verrait mal qu’un commerçant bio ne soit pas « au top » des connaissances sur les différents produits, filières et labels bio ! Assertivité et préparation, donc, sur ce point aussi !
Défi 2 – Les 3 grands choix : montage économique, forme juridique et niche commerciale
Vous êtes toujours partant ? S’imposera alors pour vous la nécessité de configurer plus concrètement les contours de votre futur commerce. Cela passe inévitablement par trois types de choix.
Le modèle économique, d’abord
La première question qu’il faudra vous poser est de savoir si vous souhaitez vous approcher d’une franchise de magasins bio ou si vous préférez ouvrir votre boutique de façon indépendante. On devine les avantages (et inconvénients) respectifs : notoriété, stock préconstitué et support constant dans le premier cas ; liberté accrue dans le second… mais avec ses risques corollaires. À considérer aussi, bien sûr (surtout si vous êtes déjà employé sur place) : le scénario médian d’une reprise de commerce préexistant. Beci est d’un secours tout particulier dans ce genre de cas (voir plus bas).
La forme juridique, ensuite
Vient alors le choix du statut juridique de votre commerce bio, à ne pas sous-estimer. C’est une décision essentielle, qui impactera non seulement votre entreprise, mais aussi votre vie personnelle de gérant. Par souci de s’éviter des frais et des démarches, certains pourront être tentés de se lancer en personne physique. Cela semble être clairement à déconseiller, dans pratiquement tous les cas : il faut en effet garder à l’esprit qu’en cas de faillite, ce sont alors vos biens propres qui seront exposés à l’appétit de vos créanciers !
La forme de la société – avec sa vertu de « paratonnerre » juridique et comptable – semble donc infiniment plus sage. Société de droit commun, société coopérative, société anonyme ou société privée : bien que la toute récente adoption du nouveau Code des sociétés et des associations (CSA) ait considérablement resserré la liste, il demeure une palette appréciable de possibilités. Le choix précis sera notamment guidé par la question de savoir si vous entendez vous lancer seul ou si vous vous êtes entouré(e) d’associés.
La niche commerciale, enfin
Derrière leur dénomination commune, les magasins bio commercialisent en réalité nombre de produits différents : aux classiques aliments (fruits et légumes en tête) peuvent s’ajouter diverses marchandises telles que produits d’entretien, accessoires en tous genres, cosmétiques… À vous de profiler judicieusement votre assortiment, en fonction de vos inclinations et des fournisseurs disponibles !
Défi 3 – Le focus géographique : concurrence, clientèle et emplacement
À ce stade de votre cheminement, il vous faudra analyser en profondeur le positionnement commercial de vos concurrents, d’une part, et le comportement de vos futurs clients, de l’autre. Dans un premier temps, cela impliquera de simplement comparer plusieurs possibles zones de chalandise, sans localisation plus précise à ce stade.
Côté concurrents, la démarche supposera d’identifier vos compétiteurs, tant directs qu’indirects (supermarchés, par exemple). L’ensemble de l’offre est-elle couverte ? Des lacunes ont-elles été laissées, qui pourraient constituer autant de « niches » pour vous ?
Côté clientèle, c’est une chose que de repérer un certain nombre de clients potentiels ; mais il faut aussi se demander si ce public dispose du pouvoir d’achat requis (qui est facilement le double de celui nécessaire à faire ses courses dans un supermarché « classique » !).
Si une zone de chalandise se démarque comme prometteuse sur les deux registres, alors, il sera temps de se mettre en chasse d’un emplacement concret pour votre magasin. Pensez autant au voisinage (une galerie commerçante étant le mieux) qu’à la surface elle-même (qui doit permettre du stockage, mais aussi – autant que possible – un fractionnement en « départements » thématiques).
Défi 4 – Le nerf de la guerre : business plan et recherche de financements
Nous voici parvenus au chapitre le plus difficile et le plus technique, sans doute, de votre projet d’ouverture : en effet, hors le cas rarissime où vous disposeriez de fonds propres autosuffisants, il va vous falloir obtenir des aides financières, spécifiquement de la part des banques. Lesquelles sont d’une méfiance de Sioux ! Pour les rassurer, il faudra leur montrer que vous avez une vue claire de ce qui vous attend en termes de dépenses et de recettes.
Sur le premier front, il importe de chiffrer très tôt et avec précision vos premiers coûts, au titre d’investissement (loyer du commerce, leasing sur une camionnette…), de fonctionnement (premiers stocks, mesures publicitaires…) ou encore de personnel. De la même manière, côté rentrées, vous devez être en mesure d’esquisser un chiffre d’affaires pressenti. Tous ces éléments devront être repris dans un business plan. Celui-ci comprendra une partie dédiée au prévisionnel financier de votre affaire. Il détaillera par ailleurs les points forts de votre projet de création d’entreprise.
Par chance, les banques ne sont pas la seule source de salut pour financer de votre installation. Vous pourrez aussi jouer sur une série de subventions publiques. Beci saura vous renseigner en détail sur ce point.
Enfin, des possibilités existent de faire appel à des financements privés autres que bancaires. On pense ici à la joliment nommée « love money », c’est à dire aux fonds apportés par la famille et les amis. Mais comme on sait, le ‘crowdfunding’ (« de don » ou « avec prise de participation », c’est selon) a également gagné beaucoup en popularité : les cas sont nombreux de commerces bio ayant constitué leur « matelas » initial de cette manière.
Défi 5 – Se faire connaître de ses futurs clients : le plan marketing
Votre projet est structuré, profilé, localisé et financé ? Voici venu le moment de faire parler de lui autour de vous ! Pour y parvenir, il s’impose de mettre sur pied un plan marketing. Objectif : obtenir de nouveaux clients, mais aussi les fidéliser sur la durée.
Les choses seront bien sûr très différentes selon que vous aurez fait le choix de l’indépendance ou de la franchise. Si vous êtes votre seul maître, montrez-vous créatif : multipliez les médias, en privilégiant ceux qui sont gratuits (réseaux sociaux) ou peu chers (site web). Profitez aussi de ces tribunes naturelles que sont votre vitrine (promotions et actions spéciales) et votre portion de trottoir (voiles publicitaires) !
Conclusion
Voilà mené à terme notre rapide tour d’horizon en 5 étapes ! Nous espérons que cet article vous aura permis de mieux appréhender les enjeux. Rappelez-vous que la voie la plus courte vers votre rêve peut être de simplement reprendre un magasin existant: cela vous préservera notamment des incertitudes liées au lancement d’un tout nouveau magasin, en vous appuyant sur une enseigne et un concept rodés. Avec un peu de chance, vous bénéficierez même d’une formation ou d’un accompagnement par l’entrepreneur cédant, qui connaît tant les exigences de sa clientèle que les réalités du quartier.
Cela vous semble trop beau pour être vrai ? N’hésitez pas à contacter le Hub Transmission de Beci ! Plusieurs dossiers de magasins bio à céder sont à disposition d’entrepreneuses / entrepreneurs comme vous, prêts à se lancer dans une nouvelle aventure !