L’accord de partenariat économique UE-Japon (Japan Europe Free Trade Agreement ou Jefta) est entré en vigueur le 1er février. Un accord de libre-échange dit de « nouvelle génération » (à l’instar du Ceta euro-canadien) qui devrait dynamiser les échanges et les opportunités d’investissement.
Même s’il a été moins médiatisé que le Ceta, le Jefta pourrait avoir un impact nettement plus important : le Japon, ce n’est rien moins que la 3e économie mondiale et le 3e partenaire économique de l’UE. En valeur, les entreprises européennes exportent annuellement pour 58 milliards d’euros de marchandises et 28 milliards de services vers le pays du Soleil Levant. À l’échelle belge, le Japon est notre 5e partenaire commercial hors UE, avec près de 2.000 entreprises belges (surtout des PME) exportant vers le Japon, pour une valeur de 3,3 milliards d’euros.
En négociation depuis 2011, le Jefta vise à dynamiser les échanges de biens et de services ainsi que créer des opportunités d’investissement. En particulier, l’accord supprime la plus grande partie des droits de douanes dont s’acquittent les entreprises de l’UE qui exportent vers le Japon, notamment sur des produits tels que les fromages ou les vins – tout en garantissant la protection de plus de 200 indications géographiques de spécialités alimentaires européennes. Au total, on estime que le Jefta permettra aux exportateurs de l’UE d’économiser environ 1 milliard d’euros en droits de douane par an.
Les négociations UE-Japon ont également concerné des barrières non–tarifaires qui constituaient un sujet de préoccupation pour les entreprises européennes, comme certaines exigences techniques japonaises ou des procédures de certification qui rendaient souvent difficile l’exportation des produits européens au Japon. L’accès au marché japonais, très réglementé, sera ainsi facilité pour une série de produits tels que dispositifs médicaux, produits pharmaceutiques, cosmétiques, automobiles, bière, textiles et habillement.
L’accord élargit aussi l’accès des entreprises européennes aux marchés de services, en particulier pour les services financiers, le commerce électronique, les télécommunications et les transports. Autre chapitre important : le Jefta ouvre aux entreprises de l’UE les grands marchés publics de 54 villes japonaises, et élimine des obstacles aux marchés publics dans le secteur ferroviaire notamment.
Last but not least, le Jefta est le premier accord de ce type à faire explicitement référence à l’accord de Paris sur le climat. Il contient un chapitre complet sur le commerce et le développement durable, fixe des normes très rigoureuses en matière de travail, de sécurité ainsi que de protection de l’environnement et des consommateurs.
Et pour votre entreprise ?
Vous voulez identifier les avantages potentiels du Jefta pour votre entreprise ? Enterprise Europe Network peut vous y aider. Le Centre UE-Japon pour la coopération industrielle, qui fait partie du réseau EEN, a mis en place un service d’assistance pour fournir des informations actualisées et répondre à des questions liées à l’accord. Il va organiser des séminaires en ligne et publier des dossiers d’information, dont un guide pratique sur des sujets précis ou des secteurs de l’accord.
L’économie japonaise en bref
PIB : 4.872 milliards USD (3e PIB mondial)
Croissance : 1,7 %
Population : 126 millions d’habitants
PIB/habitant : 38.428,10 USD
Source : Banque mondiale ; chiffres 2017
Plus d’info : https://www.eu-japan.eu/epa-helpdesk .
Contact : Pour un support spécifique, les entreprises bruxelloises peuvent contacter EEN : Jean-Philippe Mergen, tél. : 02 210 01 77 – jpm@beci.be.