Dans certains pays étrangers, une entreprise qui souhaite exporter des marchandises doit être en possession d’un certificat d’origine non-préférentiel. Ce document peut être obtenu au guichet, auprès d’une Chambre de Commerce, mais aussi en ligne via DigiChambers. Rencontre avec Christophe Coulie, Legal Affairs Manager de Belgian Chambers, la Fédération des Chambres de Commerce belges.
Un certificat d’origine, pour quoi faire ?
Le certificat d’origine est un document qui atteste, sur justificatif, que les marchandises sont originaires de l’Union Européenne, d’un État membre spécifique ou d’un pays tiers. Lorsqu’on souhaite exporter des marchandises à l’étranger, les certificats d’origine sont en effet parfois exigés par les douanes des pays d’importation ou les clients eux-mêmes.
Vos certificats d’origine en quelques clics
DigiChambers permet aux entreprises de commander à distance leurs certificats d’origine. Il faut, pour ce faire, enregistrer l’entreprise sur la plateforme et compléter les conditions générales. Après approbation de la demande d’enregistrement, l’entreprise peut envoyer en ligne ses demandes de certificats. Pour Christophe Coulie, utiliser DigiChambers présente de nombreux avantages : « Les demandes introduites électroniquement peuvent être traités dans des délais plus courts que les demandes papier. L’entreprise peut à tout moment vérifier le statut de sa demande. Elle peut enfin imprimer les documents elle-même, sans avoir à se déplacer. Il y a donc un véritable gain de temps. Sans compter que le prix est plus avantageux. »
Créée en 2009, DigiChambers est aujourd’hui devenue incontournable. En 2011, 38 % des certificats d’origine étaient émis par DigiChambers contre 86 % cette année. « Ces chiffres sont liés à la numérisation qui touche l’ensemble des secteurs et aux habitudes des consommateurs. De gros efforts ont aussi été consentis par les chambres de commerce pour promouvoir DigiChambers auprès des entreprises. »
Rester à la pointe de la technologie
La Belgique fait, avec la France, l’Angleterre, les Pays-Bas et la Suisse, partie des premiers pays à avoir lancé une plateforme telle que DigiChambers. « À l’époque, nous étions parmi les pionniers en la matière. Nous avons aussi régulièrement des échanges d’expérience très intensifs avec les Pays-Bas pour partager nos best practices. Notre objectif est de rester à la pointe de la technologie. » Ainsi, dès 2011, un module a été lancé permettant aux grandes entreprises d’automatiser une bonne partie des demandes. Une page web de vérification, par laquelle les autorités du pays de destination peuvent vérifier l’authenticité du certificat d’origine, a aussi été mise en ligne cette année-là. Depuis 2014, les entreprises ont par ailleurs la possibilité d’imprimer leurs certificats d’origine sur du papier blanc plutôt que sur des formulaires pré-imprimés. Ces efforts portent leurs fruits puisqu’en 2013, DigiChambers a obtenu un label de qualité décerné par la Chambre de Commerce internationale à Paris.
« De nouveaux projets d’amélioration sont encore dans le pipeline », nous dévoile Christophe Coulie. Belgian Chambers espère ainsi lancer mi-2019 une nouvelle plateforme DigiChambers 2.0 dans laquelle de nombreuses nouveautés seront intégrées. Citons, par exemple, une authentification simplifiée ou encore l’intégration avec d’autres d’opérateurs. Une intégration avec l’Afsca et le SPF Affaires Étrangères est en ce moment à l’étude. « Cette nouvelle plateforme a pour objectif de répondre aux attentes exprimées par les chambres de commerce et leurs membres suite à une enquête de satisfaction. »
Une demande sans cesse croissante
Malgré sa petite taille, la Belgique exporte beaucoup. La demande de certificats d’origine est donc importante. L’an dernier, 338.000 certificats d’origine ont ainsi été délivrés. « Ces chiffres sont en augmentation. Il y a dix ans, tout le monde pensait que les certificats d’origine étaient amenés à disparaître, mais comme de nombreux pays ont pris des mesures protectionnistes, la demande n’a fait finalement qu’augmenter. »
Voir : www.digichambers.be
« Il y a dix ans, tout le monde pensait que les certificats d’origine étaient amenés à disparaître. La demande n’a fait finalement qu’augmenter. »
Christophe Coulie