Plus que jamais, la mobilité à Bruxelles est la préoccupation majeure des sondés. Ils sont toujours plus nombreux à juger qu’il s’agit là du thème ultra-prioritaire. La propreté également fait une percée fulgurante dans notre baromètre semestriel[1], parmi les demandes des entrepreneurs au gouvernement bruxellois.
1. Le politique : les scores bruxellois restent faibles
Les scores des ministres bruxellois
Quelles sont les tendances les plus notables de notre baromètre politique ? Par rapport à l’année précédente, toutes les femmes au sein du gouvernement bénéficient d’une appréciation significativement meilleure, à l’exception de Fadila Laanan (1,69), lanterne rouge du classement. La secrétaire d’État Cécile Jodogne (2,59) en charge du Commerce extérieur, occupe désormais la troisième place, à la suite de Guy Vanhengel (Budget et Finances, 2,86) et Didier Gosuin (Economie et Emploi, 2,72).
L’épisode des sacs triés envoyés à l’incinérateur a manifestement laissé des traces. Plus globalement, le baromètre a également manifesté une très nette hausse des préoccupations en matière de propreté. À côté de cela, une accentuation, quasi paroxytique, concernant tous les thèmes de mobilité.
Le degré de défiance des entrepreneurs envers les gouvernements reste très élevé : à 76 % envers le gouvernement bruxellois et 48 % pour le fédéral. Le taux de répondants qui se déclare confiant, quant à lui, reste stable pour le gouvernement bruxellois (12 %). Toutefois, il passe à 37 % pour le gouvernement fédéral (+4 %).
2. Les acteurs régionaux
Impulse (ABE) | 3,05 |
Bruxelles Invest & Export | 3,00 |
VDAB | 2,90 |
STIB | 2,76 |
Actiris | 2,73 |
Bruxelles Formation | 2,73 |
Citydev (SDRB) | 2,73 |
Innoviris | 2,67 |
Finance.brussels (SRIB) | 2,60 |
Bruxelles environnement (IBGE) | 2,56 |
Bruxelles Mobilité | 1,80 |
Le classement reste quasiment identique par rapport à la dernière édition. Cependant, les écarts s’accentuent. Les deux premiers classés, ABE et BI&E montent, tandis que le dernier classé, Bruxelles Mobilité, baisse davantage encore. À noter qu’Innoviris, pour son entrée dans le baromètre, occupe la huitième place. Actiris et la STIB sont également en baisse.
Indéniablement, les problèmes récurrents de mobilité et de gestion de chantiers impactent négativement la perception de Bruxelles Mobilité. La bonne tenue de l’ABE et de BI&E est probablement à mettre sur le compte de la réforme en cours et d’une meilleure offre de services. La baisse d’Actiris est par contre difficile à interpréter. Serait-elle le fruit d’une campagne Activa qui met l’accent sur la diminution du coût du travail et moins sur la qualité intrinsèque du demandeur d’emploi ? L’interprétation de la baisse de la Stib est également hypothétique. Serait-elle liée aux difficultés de circulation en surface ? Ou bien à celles de la mise en œuvre et des investissements pour réaliser la ligne de métro 3 ?
3. Priorités régionales : mobilité, propreté, simplification
On assiste à d’importants glissements de tendances. La mobilité, qui se trouvait déjà à son niveau le plus élevé à 65,5 %, a encore augmenté pour passer à un nouveau record : 72,7 %. La propreté fait un bond impressionnant et s’invite à la deuxième place avec 27,5 %, tandis que la troisième place reste occupée par la simplification des procédures administratives à 25,2 % (contre 33,7 % précédemment).
Plus loin dans les préoccupations de nos sondés, l’image de Bruxelles comme centre d’affaires avance pour représenter 24,5 %. La diminution de la fiscalité régionale et communale reste citée par environ un répondant sur quatre (24,1 %), contre un répondant sur trois (34,1 %) précédemment. Enfin, la sécurité monte à 21,6 % et l’aide à l’investissement enregistre 16,9 %.
Le résultat record de la mobilité est sans nul doute la traduction de problèmes irrésolus et d’une incapacité à les surmonter de manière satisfaisante, couplée à une gestion de chantiers erratique, comme l’actualité a pu l’illustrer.
Le recul de la fiscalité, parmi les attentes des entrepreneurs, doit probablement s’analyser dans un contexte de réduction de l’impôt des sociétés et d’autres mesures tendant à diminuer la charge fiscale sur les entreprises au profit d’une nouvelle urgence à Bruxelles : celle de la propreté. Peut-être y faut-il aussi déceler l’impact de l’actualité dans ce domaine : audit des comptes de Bruxelles-Propreté par la Cour des comptes, incinération des sacs triés, impression de saleté du piétonnier du centre-ville…
4. Mobilité à Bruxelles : le baromètre s’affole !
Au point que nous pensions avoir commis des erreurs de comptage. Mais, non, les indicateurs sont de plus en plus dans le rouge. Les écarts sont impressionnants par rapport à notre dernier baromètre.
- 67,88 % des répondants se disent totalement insatisfaits de la politique régionale de mobilité à Bruxelles, soit une augmentation de 10 % par rapport à juillet 2017 (57,34 %).
- 48,99 % des répondants se déclarent totalement insatisfaits de la politique fédérale de mobilité, contre 41,14 % en juillet 2017.
- 87,02 % des sondés estiment que la circulation dans et autour de Bruxelles a empiré comparativement à 2016. En juillet 2017, 76,58 % des répondants étaient de cet avis. Ici aussi, on assiste à une augmentation d’environ 10 %.
- 70,02 % des répondants se déclarent totalement insatisfaits de la gestion des travaux par la Région de Bruxelles-Capitale.
- 33,80 % des personnes interrogées estiment également que la mobilité doit être le thème prioritaire d’intervention dans la commune où ils travaillent.
[1] Enquête en ligne réalisée entre le 23 novembre et le 4 décembre 2017 auprès des membres et sympathisants de Beci ; 476 réponses.