Le coronavirus ne ralentit pratiquement pas la courbe cette année
Bruxelles, le 3 novembre 2020 – En 2020, le nombre de dossiers traités jusqu’à présent concernant les travailleurs malades de longue durée qui reprennent partiellement le travail est à peine inférieur à celui des autres années. Une surprise pour l’entreprise de services RH Acerta, qui s’attendait à un fort ralentissement en raison de la crise du coronavirus. Autre bonne nouvelle : en cinq ans, les reprises progressives du travail ont enregistré une progression de près de 75 %. Alors que la coalition Vivaldi s’est fermement engagée en faveur d’une meilleure réintégration des malades de longue durée, Acerta appelle les entreprises à explorer plus rapidement les diverses possibilités de réintegration.
Reprise progressive du travail : + 73 % ces 5 dernières années
Les travailleurs qui souhaitent et peuvent reprendre le travail après une période de maladie ont la possibilité de demander une reprise progressive, éventuellement en accord avec un médecin du travail. L’objectif d’un tel trajet (quand c’est possible) ? Accompagner le travailleur sur le chemin du retour à son régime de travail initial. Depuis l’introduction d’un nouveau cadre légal régissant ce type de reprise en 2016, les chiffres ne font qu’augmenter : on constate une hausse de pas moins de 73 % de reprises progressives du travail entre 2015 et 2019.
Figure 1 : Reprise progressive du travail la 1re année de la maladie 2015-2019
Constat frappant : le coronavirus n’a que peu d’impact sur la reprise progressive du travail
Pendant le confinement, en avril et en mai, les reprises progressives du travail ont été beaucoup moins nombreuses que d’ordinaire. Toutefois, le grand succès remporté par cette formule durant les autres mois de l’année éclipse totalement cet impact négatif du coronavirus. Pour la période allant de mars à août 2020, nous n’avons enregistré qu’une baisse de 6 % des dossiers par rapport à l’année dernière et si nous élargissons cet échantillon de janvier à août, les chiffres sont presque entièrement identiques.
Nathalie Florent, Senior Consultant chez Acerta, explique : « Il est assez frappant de constater que les reprises progressives du travail ont à peine diminué cette année malgré le coronavirus. Pendant le confinement, de nombreux médecins du travail n’ont pas pu dresser de constats ni être consultés, ce qui les a empêchés d’accompagner les nouvelles reprises du travail. Le fait que les autres mois compensent ce ralentissement envoie un signal extrêmement positif : même en période trouble, les employeurs cherchent à réinsérer les travailleurs après une période de maladie.
Figure 2 : Reprise progressive du travail par mois, 2019-2020
Réintégration dans les 3 mois
Notre pays compte de plus en plus de malades de longue durée, ce qui fait chuter notre taux d’activité. Pour porter ce taux à 80 %, la coalition Vivaldi veut œuvrer davantage à la réintégration de ces malades de longue durée. C’est pourquoi Acerta estime que le gouvernement doit avant tout miser sur l’intervention précoce.
Nathalie Florent déclare : « À l’heure actuelle, la législation permet à l’employeur d’entamer un trajet de réintégration officiel au plus tôt après quatre mois. Selon plusieurs études, la plupart des reprises du travail abouties commencent idéalement dans les trois mois. Nos chiffres montrent que l’année dernière, 31,1 % des reprises progressives du travail ont été entamées dans les 90 jours, un nombre nettement inférieur aux années précédentes. Il est assez regrettable que le lancement des reprises progressives ‘volontaires’ soit de plus en plus retardé. En 2019, plus de 15 % des reprises n’ont été entamées qu’après plus d’un an. Acerta encourage par conséquent les employeurs à se concerter plus rapidement avec leur travailleur et le médecin du travail afin d’accélérer le processus. »
Figure 3 : Reprise progressive du travail dans les 90 jours
À propos des chiffres
Les données recueillies sont basées sur les données réelles d’un échantillon représentatif de travailleurs en service auprès de plus de 28 000 employeurs issus du secteur privé, auquel appartiennent tant des PME que des grandes entreprises.