Fugu Mango, c’est l’histoire d’un groupe bruxellois aux consonances exotiques, à l’univers musical atypique et éclectique, rondement mené par deux frères, Vincent et Jean-Yves Leontie. En Belgique, en Allemagne, en Suisse et en France, Fugu Mango enchaîne les concerts et électrise une communauté de fans de plus en plus internationale. Rencontre avec Jean-Yves, le guitariste.
Comment est née l’aventure Fugu Mango ? On a créé Fugu il y a six ans avec mon frère. Si on reste les instigateurs principaux du projet, on est plusieurs musiciens à faire partie de l’aventure. On fait de la musique depuis plus de 15 ans. Aujourd’hui, nos influences ont évolué, on est passé par plusieurs phases : brit-pop, rock et puis maintenant, grâce à beaucoup de voyages, on s’est ouvert à beaucoup d’autres styles.
Quel est l’ADN de groupe ? Notre groupe, c’est tout d’abord un projet live. On a toujours voulu mettre l’accent sur le contact avec le public : c’est à la fois un voyage et une expérience à part entière. Pour l’aspect créatif, on aimer explorer et expérimenter. Il peut nous arriver de partir de rien, et de tester des sons. Si ça nous plaît, alors on le garde… !
Travaillez-vous avec un label ? On travaille uniquement en autoproduction ; on possède notre propre label : la White Negro Agency. Il s’agit d’une ASBL que j’ai moi-même créée il y a une dizaine d’années. Elle nous sert à gérer tous les contrats du groupe avec des clients et les contrats de musiciens au sein même du groupe. On investit nous-mêmes dans la production, le mixage et le mastering de notre musique.
Cette liberté et cette autonomie, c’est une volonté ? Totalement ! Quand on a débuté à faire de la musique, on se doutait bien que l’industrie du disque était un milieu compliqué. Et puis, on a un parcours atypique : on est tous les deux universitaires ; je suis ingénieur agronome et mon frère est ingénieur polytechnicien. Le fait de se lancer dans une aventure entrepreneuriale et de lancer une boîte d’organisation et événementielle nous plaisait beaucoup.
Êtes-vous à temps plein sur le projet ? Non, je suis aussi consultant dans l’industrie chimique un jour et demi par semaine. Je travaille beaucoup à distance ; parfois je fais même des mails en tournée, dans le van. Je facture mes clients à l’heure. C’est vraiment pratique, je peux travailler quand je veux, où je veux. Mon frère a quant à lui le statut d’artiste et se dédie totalement au projet.
Un souvenir mémorable ? L’année passée, on a fait un concert sold–out à l’Ancienne Belgique. Quand tu remplis une salle aussi mythique que l’AB, c’est incroyable ! Plusieurs fois, lorsque j’allais moi-même voir des concerts, je me disais que peut-être un jour nous aussi on y arriverait…