Le casino VIAGE va-t-il rester à Bruxelles et renouveler sa concession en 2026 ? Rien n’est moins sûr à cause d’un projet de loi fédéral. En cas de départ, la Région de Bruxelles-Capitale perdrait près de 300 emplois et une recette annuelle de 15 millions d’euros.
Le VIAGE de Bruxelles est le plus grand casino de Belgique. S’étendant sur sept étages du boulevard Anspach, il occupe 280 employés, dont la majorité sont non ou peu qualifiés.
Bien sûr, on y trouve des tables de jeux et des machines à sous, mais aussi différentes autres activités grand public avec tea-room et salles de spectacles accueillant de nombreux événements.
Frais non déductibles
Comme les autres gestionnaires de casinos dans le pays, il est sous la menace un projet de loi fédéral relatif à la taxe sur les jeux, paris et appareils automatiques de divertissement.
Celui-ci propose que les taxes régionales sur les jeux et paris et les appareils automatiques de divertissement soient désormais considérées comme des frais professionnels non déductibles à l’impôt des personnes physiques et à l’impôt des sociétés. Cette mesure serait d’application à partir du 1er janvier 2024.
Expiration de la licence en 2026
Une petite nuance aux fortes implications. « Alors qu’on paie déjà de 15 à 16 millions d’euros par an de taxes de jeux à la Région de Bruxelles-Capitale, le fédéral a décidé de les rendre non déductibles à l’impôt des sociétés », s’exaspèrent Siham Makrache (directrice RP) et Pierre Stuyck (directeur financier) du Grand Casino Viage Brussels. « En faisant une simulation à partir des chiffres de 2022, on passerait d’une situation d’un peu moins d’1 million d’euros de profit taxables à une situation déficitaire de plus de 1,4 million d’euros. »
C’est tout simplement l’existence et la pérennité du casino VIAGE, ainsi que l’emploi de centaines de personnes, qui sont sur la table. « Notre licence expire en 2026. Le groupe se pose déjà la question de savoir s’il va rester à Bruxelles, s’il va simplement participer au prochain appel d’offre. »
Aucune réaction, pour l’instant, du gouvernement bruxellois.
Siham Makrache et Pierre Stuyck, du Grand Casino Brussels VIAGE : « Il est effrayant de constater comment une mesure fiscale peut, du jour au lendemain, mettre financièrement en péril une entreprise »