Trouver un bon équilibre entre famille et temps de travail demeure une pierre d’achoppement chez de nombreux travailleurs. 4 sur 10 estiment que les horaires compliquent le respect des obligations domestiques, et près de 1 sur 5 déclare avoir tant de travail à la maison que son boulot en pâtit, selon une enquête menée pour Tempo-Team par un bureau d’études indépendant, auprès d’un échantillon représentatif de travailleurs et d’employeurs. Un quart des travailleurs interrogés ne s’accordent même pas la cote de 5/10 pour l’équilibre entre travail et vie privée.
Assez étonnamment, il semble justement qu’une délimitation moins stricte entre travail et famille soit la clé d’un meilleur équilibre entre les deux. Près d’un travailleur belge sur trois le prétend, et même 57 % de ceux âgés de 20 à 34 ans. Ils se disent plus heureux au travail (72 % vs 60 %) et nettement plus satisfaits de la répartition du temps entre emploi et famille que leurs collègues chez qui ces deux sphères sont strictement séparées (67 % vs 54 %). Environ la moitié de tous les travailleurs et employeurs de Belgique envisagent favorablement un chevauchement entre les activités privées et professionnelles. Cette souplesse accrue présente surtout des avantages aux yeux des travailleurs de plus de 35 ans (42 %) ou avec enfants (45 %).
Une heureuse répartition du temps entre vie privée et professionnelle gagne également en importance dans le choix d’un employeur : pour 58 % des salariés, c’est le critère principal au moment de poser sa candidature. C’est beaucoup plus que les 38 % enregistrés en 2013.
Des horaires variables et la possibilité de pratiquer le travail à domicile seraient deux pistes importantes. Les travailleurs interrogés attendent que leur employeur adapte les horaires de travail à leur situation familiale (48 %), veille à une communication claire (42 %), facilite le télétravail (30 %) et permette de régler des affaires de nature privée durant le temps de travail (26 %).
Experte en équilibre entre travail et vie privée et enseignante à l’Open Universiteit, la docteure Sara De Hauw explique : « Les recherches ont déjà montré que la création d’un environnement de travail plus ‘permissif’ s’avère judicieux non seulement pour que le personnel éprouve un meilleur équilibre et bien-être, mais soit également plus performant et entretienne de meilleures relations avec la hiérarchie. Plusieurs enquêtes menées aux États-Unis, mais également en Belgique et aux Pays-Bas, révèlent qu’il n’est pas indispensable soit d’intégrer, soit de dissocier totalement les activités privées de celles relatives à la profession, mais qu’il vaut mieux que chacun puisse opter pour son régime de prédilection et obtienne de son employeur et de sa famille la possibilité et les marges de manœuvre suffisantes afin de concilier vie privée et vie professionnelle. Bref, ce qu’il faut éviter, c’est la culture ‘always on’, celle du ‘bain professionnel permanent’, par laquelle les travailleurs auraient l’impression d’être connectés 24 h/24 à leur boulot. »
Info : www.tempo-team.be