[Coproduction] On le sait, le monde va énormément évoluer dans le futur, laissant place à une société de plus en plus digitale et où les technologies se développeront de plus en plus vite. Dans ce monde en perpétuelle (r)évolution, les entreprises doivent continuellement investir dans des formations pour leur personnel… mais les travailleurs se doivent eux aussi d’« entreprendre leur carrière » pour éviter d’être dépassés par l’évolution de leur métier.
Interview de Giles Daoust, CEO de Daoust.
On parle aujourd’hui de plus en plus du besoin de flexibilité dans les carrières, quelle est votre vision sur ceci ?
G.D. On part d’un constat, c’est que le monde évolue énormément et va continuer à évoluer de plus en plus vite. L’intelligence artificielle et la digitalisation représentent les parties émergées de l’iceberg. Nous n’en sommes qu’aux prémices et l’on en constate déjà les conséquences avec, par exemple, le nombre d’entreprises qui sont forcées de licencier des centaines de personnes pour en engager d’autres centaines avec des profils différents. Il n’est pas question ici de remplacer des travailleurs plus âgés par des plus jeunes mais bien de remplacer des types de compétences devenues obsolètes dans la nouvelle organisation, par des nouveaux qui y trouveront mieux leur place.
Le vrai challenge pour les entreprises et leur service RH repose donc sur la mobilité interne et la flexibilité de leurs travailleurs, qui passent par une formation continue de ceux-ci. Quelle que soit sa fonction, un travailleur qui n’est pas formé tout au long de sa carrière court le risque de devenir obsolète.
Vous pensez donc que les entreprises doivent investir davantage dans les formations ? Qu’ont-elles à y gagner ?
En effet, qu’il s’agisse d’un ouvrier ou d’un employé, le travailleur doit pouvoir être formé, développer de nouvelles techniques, de nouvelles compétences. Les départements RH des entreprises doivent donc prévoir des plans de formations afin d’accompagner les collaborateurs dans leur évolution. Les sociétés d’accompagnement de carrière telles que Daoust Career Management peuvent les aider en apportant un regard extérieur ainsi que toute une série d’outils permettant de trouver les solutions adéquates en termes d’organisation interne et de méthodologie. Mais aussi en apportant un accompagnement spécifique aux travailleurs pour les aider à s’orienter par du coaching, de la formation, un accompagnement en inplacement,… Toute une série de solutions existent pour l’entreprise en termes de formations de ses collaborateurs.
Qu’ont-elles à y gagner ? Beaucoup justement. A long terme, favoriser les évolutions de carrières au sein de l’entreprise grâce à des formations continues s’avère bien plus rentable pour l’entreprise que de perdre des collaborateurs ou de devoir procéder à des licenciements. Se retrouver face à une restructuration avec un plan de licenciement représente, hormis le drame social catastrophique indéniable, un coût très important.
Cela dit, l’investissement de l’entreprise n’est pas suffisant à lui seul. Chaque travailleur doit aujourd’hui être conscient qu’il doit, lui aussi, « entreprendre sa carrière ». C’est donc aussi le rôle de l’entreprise de conscientiser ses collaborateurs sur l’importance de la curiosité et de s’intéresser continuellement à se développer.
« Entreprendre sa carrière », qu’entendez-vous par là ?
Le travailleur doit réellement embrasser cet esprit d’entreprendre sa carrière. Il doit devenir acteur dans cette démarche et ne pas attendre simplement que son employeur lui offre telle ou telle formation. Il est nécessaire dans le futur et dès aujourd’hui que le travailleur s’intéresse, se documente et se forme à de nouvelles compétences ou techniques. Soit, dans le sens d’une ouverture aux nouvelles technologies, soit d’un élargissement d’une compétence ou d’une spécialisation. S’il pense qu’une formation lui serait utile mais que son employeur ne la propose pas, pourquoi ne pas la suivre sur le côté ? Énormément d’initiatives gratuites ou peu coûteuses existent auprès d’organismes publics ou privés.
Trop de travailleurs comptent sur l’entreprise pour les motiver et se positionnent finalement comme des « assistés », c’est une erreur. Prenons l’exemple des cours de langue, si le niveau en langue d’un travailleur est bloquant pour évoluer dans sa carrière, il existe un large choix de cours gratuits ou à coût réduit. Et cela pourrait permettre, dans de nombreux cas, à la personne d’évoluer. Ne pas la suivre juste parce qu’elle ne figure pas dans le catalogue des formations de son employeur, est regrettable.
L’avantage pour le travailleur de se former continuellement est évident. Sa carrière se structure et se développe, que ce soit vers le haut ou latéralement (ou même parfois vers le bas en fin de carrière) dans l’entreprise ou ailleurs ; ce qui correspond au désir de la plupart des salariés.
L’un des besoins pour l’avenir est donc d’agir sur les mentalités. Que les travailleurs pensent à long terme et acquièrent un réel esprit d’entreprendre leur carrière sans attendre l’impulsion de leur employeur et que les Ressources Humaines des Entreprises investissent dans des formations, du career management et du coaching afin que le travailleur puisse évoluer tout au long de sa carrière.