Télétravail et digitalisation, une priorité pour les employeurs bruxellois

September 7, 2020 by
BECI Community

Le COVID 19 fait du télétravail et de la digitalisation une priorité pour les employeurs bruxellois. Le baromètre politique bisannuel de Beci, cette fois consacré à la crise du COVID 19, montre des constats et des évolutions sans précédent dans les priorités des entrepreneurs bruxellois pour la Région bruxelloise.

Quelle confiance dans le gouvernement bruxellois pour gérer la crise ?

Avant la crise, la confiance des entrepreneurs dans le gouvernement bruxellois n’était pas très élevée. Six mois plus tard, cette confiance dans la gestion de la crise Covid-19 montre la même tendance : seuls 21% des entrepreneurs interrogés indiquent faire confiance au gouvernement bruxellois pour gérer la crise du COVID 19, contre 56% des entrepreneurs qui n’ont pas confiance (33% n’ont pas beaucoup confiance et 23% pas du tout).
« Le gouvernement bruxellois n’a pas été en mesure de convaincre avec sa politique de crise jusqu’à présent. Un débat fondamental est nécessaire pour savoir comment Bruxelles doit se préparer pour demain. Le déficit budgétaire atteint son plus haut niveau depuis des années. C’est un défi que la Région ne peut relever seule. Les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, de l’événementiel et de la culture sont clairement les plus touchés. Le secteur privé est un partenaire fondamental de la reprise bruxelloise, la solution ne peut pas seulement venir du secteur public », déclare Olivier Willocx, administrateur délégué de Beci.
Paradoxalement, si la cote attribuée par les entrepreneurs aux ministres du gouvernement bruxellois n’était pas très élevée en décembre 2019, elle s’améliore légèrement pour la plupart d’entre eux. En juillet 2020, aucun d’entre eux ne recule par rapport à décembre 2019. La crise a donc eu un effet positif sur la perception des ministres. Sur une échelle de 1 à 5, Bernard Clerfayt (Emploi) (2,8), Sven Gatz (Finances) (2,6) et Rudi Vervoort (Ministre-Président) (2,4) affichent les trois meilleurs résultats. Suivi par Barbara Trachte (Transition Economique) (2,3), Nawal Ben Hamou (Logement et de l’Egalité des Chances) (2,2), Pascal Smet (Urbanisme et Relations Internationales) (2) et Alain Maron (Environnement) (2). Elke Van den Brandt (Mobilité et Travaux publics) est la lanterne rouge (1,7).

La mobilité reste la priorité, mais le télétravail et la digitalisation deviennent la nouvelle norme

mobilité

À 52%, la mobilité reste de loin la plus grande préoccupation des entrepreneurs, et donc la priorité du gouvernement bruxellois, mais perd pas moins de 23% en importance (contre 75% en décembre 2019). « C’est un constat sans précédent dans le domaine de la mobilité. Depuis 2013, la mobilité a augmenté en priorité année après année de près de 80% en 2019. Cette baisse s’explique par le verrouillage et le télétravail de longue durée qui est encore la norme dans de nombreuses entreprises bruxelloises aujourd’hui. » explique Ischa Lambrechts, coordinateur Business Innovation chez Beci.
Concernant la mobilité des salariés bruxellois, la moitié des répondants (48%) constate un changement dans le comportement de déplacement de ses salariés. Dans ce cas, il s’agit principalement d’une augmentation du télétravail et / ou des horaires flexibles (64%).
Les employeurs sont prêts à faciliter de nouvelles habitudes. Le télétravail est le grand gagnant pour changer les comportements de mobilité. Plus de 86% des répondants indiquent qu’ils souhaitent également investir dans le télétravail à l’avenir.
« Même si le télétravail est encore une conséquence directe des mesures sanitaires dans de nombreuses entreprises aujourd’hui, il est clair que les employeurs y voient une mesure durable à l’avenir », déclare Ischa Lambrechts. « Il est positif de voir que les employeurs voient le télétravail comme une solution de mobilité, mais sa mise en œuvre structurelle sera un défi. Pour une organisation, mettre en place le télétravail structurel est très exigeant. Près de 30% (28%) des entreprises interrogées indiquent donc que le télétravail sera l’un des défis RH les plus importants à l’avenir », explique Ischa Lambrechts.
On constate également un report des transports publics vers la voiture (53%) et un report des transports publics vers le vélo (32%). Les transports publics sont donc clairement le grand perdant.
34% des employeurs souhaitent continuer à promouvoir le vélo après la crise. Pendant le confinement, les employés ont commencé à utiliser davantage le vélo et moins les transports en commun pour leurs déplacements à Bruxelles. Le gouvernement a répondu à cette tendance en installant rapidement des infrastructures pour vélos. « Rapide ne veut pas dire bien pensé. La sécurité routière est essentielle pour les usagers actifs. Si l’on veut convertir cette tendance en un véritable changement de comportement, il faudra se concentrer sur la sécurité et les infrastructures durables, par exemple en séparant les pistes cyclables au lieu de simples marquages au sol. » fait valoir Ischa Lambrechts.
La transformation digitale s’est accélérée en raison de la crise. Pour 19% des entrepreneurs bruxellois, la transformation numérique devrait devenir l’une des priorités du gouvernement bruxellois (8% en 2019%). Dans le même temps, les employeurs indiquent que trouver du personnel qualifié dans les nouvelles technologies est l’un des défis majeurs des RH (27% des répondants).
« L’accélération de la transformation digitale pose à la Région de Bruxelles-Capitale plusieurs défis : les demandeurs d’emploi répondent-ils aux besoins du marché du travail bruxellois ? Déjà aujourd’hui, nous constatons un décalage entre l’offre et la demande de qualifications. Comment le gouvernement bruxellois compte-t-il combler cet écart ? La Région possède-t-elle une gouvernance digitale et une stratégie pour suivre les évolutions du marché ?», précise Olivier Willocx.
« Tout comme la reprise bruxelloise dans son ensemble, ce défi doit être relevé en collaboration avec le marché privé. Les développements dans le domaine se produisent si rapidement qu’il est nécessaire de les suivre de près. C’est au tour du secteur privé maintenant », conclut Olivier Willocx.
BECI Community September 7, 2020
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