Faire progresser le recyclage
L’organisme agréé pour la collecte des déchets d’emballages industriels a déjà beaucoup œuvré pour amener les entreprises à trier leurs déchets d’emballages industriels. Désormais, il s’agit encore de convaincre les quelque milliers d’entreprises restantes pour le recyclage de leurs emballages en plastique. Les plus difficiles à faire bouger…
Du pain sur la planche, Valipac en a encore pas mal jusqu’en 2030. D’ici là, elle doit faire en sorte que le tri et le recyclage continuent à progresser au sein des entreprises. « D’après nos estimations, il y a encore en Belgique 25.000 entreprises qui devraient trier mais qui ne le font pas encore »commence Ingrid Bouchez, responsable de la communication chez Valipac.
Au cours d’une action récente, 16.000 de ces entreprises ont été identifiées par l’organisme de gestion des déchets industriels. Sur ces 16.000 entreprises, 4.300 ont reçu par la poste un pack de démarrage avec trois sacs en plastique de 300 litres chacun, un dépliant expliquant ce qu’elles doivent mettre dans ces sacs ainsi qu’une affiche.
Les autres ont été invitées par mail à consulter le site www.jetriedansmonentreprise.be et à commander un kit de démarrage gratuit. 4% d’entre elles ont réagi à ce mail en commandant le kit de démarrage. En tout et pour tout, ce sont ainsi près de 5.000 entreprises qui se sont ajoutées à celles qui trient déjà leurs déchets d’emballages industriels.
Des chiffres encourageants
Ces chiffres en progression sont encourageants, mais plus en aval, la Chine et plus globalement les pays d’Asie du Sud-Est ont durci les conditions d’acceptation des déchets à recycler. Au-delà de la nécessaire mobilisation des entreprises autour du tri, il s’agit de trouver des unités de recyclage pour ces déchets à traiter, ainsi que des débouchés.
Or, en Europe, ces unités de recyclage brillent… par leur absence. Pour qu’une filière puisse voir le jour et puisse se développer de manière pérenne en Belgique et partout en Europe, trois conditions sont nécessaires analyse Ingrid Bouchez :
- L’apport de déchets à recycler doit tout d’abord être constant en qualité et en volume, sans quoi, les usines n’ont pas de matière à travailler;
- Il faut aussi pouvoir réinjecter ces produits recyclés dans le processus de production;
- Enfin, il faut pouvoir compter sur un marché des matières recyclées.
Pour ce dernier point, Valipac rappelle qu’elle a déjà travaillé avec succès avec plusieurs acteurs du secteur de la construction. Parmi ceux-ci, le fabricant de briques Wienerberger qui s’est engagé à utiliser des housses circulaires, c’est-à-dire composées d’au moins 50% de plastique recyclé. Et d’autres devraient suivre le mouvement.
Ceux qui ont une bonne mémoire se souviendront d’une des premières campagnes menées par Valipac. Celle-ci avait joué la carte de la peur de ne pas être en règle avec la législation. Avec sa nouvelle approche, la communication de l’organisme de gestion se fait plus douce, joue la carte de l’humour et de la légèreté. Un ton que l’on retrouve dans le spot réalisé avec Patrick Ridremont (en français) et Nick Balthazar (en néerlandais) autour de cette campagne de sensibilisation au tri des films plastique. Ton qui transparaît aussi dans cette toute dernière campagne d’envois postaux et de mails qui semble avoir fait mouche avec près de 5.000 entreprises, celles-ci ayant mis le pied à l’étrier du tri des déchets d’emballages industriels.