La capitale est un cas à part dans le paysage de la mobilité belge. Au centre de nombreux débats animés, la mobilité bruxelloise représente un enjeu sociétal majeur, mais aussi une question quotidienne pour de nombreux travailleurs. Le travailleur bruxellois se déplace en effet très différemment du travailleur belge moyen entre son domicile et son lieu de travail. L’étude de l’évolution des habitudes des travailleurs bruxellois peut aider à tracer les contours de futures solutions de mobilité ambitieuses et nécessaires pour fluidifier le trafic de la première ville du pays. Dans la version bruxelloise de son Baromètre de la mobilité, Acerta tente d’identifier les tendances actuelles. En voici les principales conclusions.
Des transports de plus en plus communs
C’est évidemment aussi dû à la situation particulière de Bruxelles, mais les transports en commun ont, à maintes reprises, rencontré plus d’engouement auprès des travailleurs de la capitale qu’en dehors de celle-ci. Avec 43,3 % (un pourcentage qui tend à augmenter) d’usagers réguliers parmi les travailleurs bruxellois, les transports en commun jouent un rôle de premier plan dans notre capitale. Les chiffres d’utilisation augmentent d’année en année, ce qui est plutôt encourageant, si l’offre en transports arrive à suivre cette demande croissante.
Des perspectives pour la petite reine
La montée du vélo dans les déplacements domicile-lieu de travail était déjà une réalité en 2011 parmi les travailleurs bruxellois, et elle se poursuit donc en 2018, malgré une légère stagnation, à 10,9 %. Les CEO et directeurs RH indiquent de leur côté que leurs travailleurs se montrent de plus en plus souvent intéressés par un plan cafétéria leur permettant de compléter une partie de leur salaire d’une autre façon qu’avec du liquide. Or, la mobilité représente une partie importante et/ou le thème essentiel de certains plans cafétéria, qui peuvent aussi prévoir l’option d’un vélo de société. Celui-ci peut alors être utilisé par le travailleur pour ses déplacements privés, mais doit également être régulièrement utilisé pour les déplacements domicile-lieu de travail. Il y a de réelles opportunités en la matière à Bruxelles, où la distance moyenne des déplacements domicile-lieu de travail s’élève à 14 km (sous la moyenne nationale de 19 km). Avec des vélos (électriques et/ou partagés) de plus en plus rapides et de meilleures pistes cyclables, c’est une distance de plus en plus faisable à vélo. Il ne serait dès lors pas étonnant de voir le vélo (de société) gagner du terrain dans les années à venir.
Auto : oui, mais non (ou moins)
À Bruxelles, la voiture reste malgré tout le moyen de transport le plus populaire : 48,0 % des travailleurs bruxellois se rendent (parfois) au travail en voiture, mais ce pourcentage connaît une baisse. À titre de comparaison, au niveau national, ce chiffre s’élève encore à 76 %. 16,8 % des employés bruxellois reçoivent une voiture de société qu’ils peuvent également utiliser pour se rendre au travail : ce chiffre est en baisse par rapport aux années précédentes, ce qui représente aussi une nouveauté. Cette tendance est à mettre en parallèle avec la baisse de popularité du concept de voiture de société en lui-même. Diverses explications à cela. Il y a bien sûr les mesures prises par Bruxelles pour améliorer sa mobilité : limitations des espaces de parking, mesures pour éviter les voitures à fortes émissions de CO2, etc. La conjoncture économique favorable a par ailleurs entraîné une croissance importante en matière d’occupation. Celle-ci est aussi survenue en grande partie dans la part d’employés qui réalisent traditionnellement plutôt des tâches d’exécution et n’entrent donc pas en considération pour un véhicule de fonction. En outre, les travailleurs nouvellement engagés possèdent un avis plus critique que leurs prédécesseurs sur ce moyen de transport. La voiture de société ne représente plus l’avantage par excellence à obtenir au cours de ‘négociations’ relatives aux conditions de salaire et de travail.
Budget mobilité… à la sauce bruxelloise
Entré en vigueur le 1er mars dernier, le budget mobilité est la deuxième solution alternative à la voiture de société classique. Avant cela, l’allocation de mobilité (mieux connue sous le nom de « cash for car ») apparue début 2018 a connu – sans grande surprise – un succès plus que mitigé. Selon des chiffres récents d’Acerta, au cours de l’année écoulée, seulement 0,065 % des voitures de société ont été échangées contre une allocation de mobilité. 65 voitures de société sur 100 000 ont ainsi été supprimées : c’est peu. Le budget mobilité constitue néanmoins une mesure plus avancée : les travailleurs qui se défont de la voiture dont ils disposent (ou à laquelle ils peuvent prétendre) reçoivent en échange un budget qu’ils peuvent consacrer à un ou plusieurs moyens de transport, pour organiser leur mobilité de la manière qui répond le mieux à leurs besoins. Le montant brut du budget mobilité est plus élevé que l’allocation brute de mobilité et les choix de dépense du budget qui s’offrent au travailleur sont bien plus variés. Autant de facteurs susceptibles d’assurer un meilleur succès au budget mobilité. À Bruxelles en particulier, le budget mobilité pourrait inspirer employeurs et travailleurs. Si les autorités comprennent qu’elles doivent continuer à investir afin d’améliorer les infrastructures et de les rendre plus agréables et sûres, pour les cyclistes notamment, cette option pourrait convenir à de nombreux travailleurs bruxellois.
Catherine Langenaeken, senior consultant legal & reward Acerta.
Contactez-nous : legal.bruwal@acerta.be, 02 474 01 06, Buro & Design Center, Esplanade du Heizel 65 à 1020 Bruxelles
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