Pour la 3ème fois consécutive, la Cour des Comptes s’abstient sur le budget bruxellois 2024. BECI réagit à la situation catastrophique des comptes bruxellois et craint la faillite de la Capitale de l’Europe.
Avec une dette de 11,4 milliards fin 2022 et des recettes inférieures de 1,4 milliards aux dépenses en pleine année électorale, le risque de dégradation de la notation d’agences internationales telles que Moody’s sera sans appel. La Chambre de commerce et l’Union des Entreprises de Bruxelles réclament un changement de cap radical. Le Titanic est à deux doigt d’heurter l’Iceberg et tout le monde écoute l’orchestre jouer.
« C’est parce que les entreprises aiment Bruxelles et contribuent à la rendre attirante, qu’on doit se ressaisir immédiatement », tonne Olivier Willocx, administrateur-délégué de BECI. Pour rappel, Bruxelles produit 20% du produit intérieur brut (soit plus de 100 milliards par an), compte plus de 30.000 entreprises et 70.000 indépendants, et offre de l’emploi à plus de 700.000 personnes.
« Alors que nous venons d’organiser un événement majeur sur le nouveau City Marketing, des analyses catastrophiques sur l’état des finances de la Région fusent de tous côtés », tempête le représentant des entreprises bruxelloises. Derrière lui, celles-ci sont vent debout contre l’action publique des dernières années : « elle mène clairement à la faillite de la Région », analyse Olivier Willocx. « Bruxelles vit très largement au-dessus de ses moyens » poursuit-il encore.
Il y a cinq ans encore, la dette s’élevait à 4,7 milliards d’euros à équivalence des recettes régionales. Les projections de tous les experts l’établissent au triple dans très peu de temps, soit au double des recettes. « Les dépenses ne sont manifestement pas sous contrôle, les efforts au sein de chaque département sont insuffisants » ajoute encore Olivier Willocx qui dénonce les contradictions d’une volonté de développer un City Marketing digne de ce nom tout en coupant dans les budgets de promotion à l’exportation.
Quant aux recettes, elles sont révélatrices de la crise immobilière actuelle, avec des diminutions importantes sur les taxes qui s’y rapportent. « Le secteur est à terre avec l’explosion des taux d’intérêt d’une part, les normes environnementales de l’autre », analyse BECI. Et ne parlons pas de la source principale de recettes pour Bruxelles que représente l’IPP : « Avec une indexation à plus de 11% l’an dernier, étonnant de ne retrouver qu’une hausse de 7% en retour ».
« Si encore l’action publique portait des fruits évidents sur l’activité économique, le bien-être social, la qualité environnementale», s’inquiète Olivier Willocx. Les taxes augmentent et se multiplient sur tout et n’importe quoi, avec des effets opposés aux intentions du gouvernement » analyse-t-il. « Ou encore des règlementations à n’en plus finir, des contraintes partout et tout-le-temps ». Sans parler de l’immobilité bruxelloise : « A12, Louise, Schumann : on voudrait tuer l’entrepreneuriat et le travail qu’on ne s’y prendrait pas autrement !» !
« Faudra-t-il attendre une nouvelle dégradation de la note de Bruxelles sur les marchés financiers pour se ressaisir ? », craint le représentant des entreprises bruxelloises.