Sérial entrepreneur, dirigeant de la Virtuology Academy, Alain Heureux pilote aussi le programme d’accélération Medofly de Beci. Il en détaille le fonctionnement et la philosophie.
Comment l’idée de Medofly est-elle née ? ICAB, Greenbizz, Molengeek, BeCentral, KBC Start it,d’autres encore… Il y a déjà plusieurs dispositifs rôdés d’accompagnement des start-ups à Bruxelles, auquel une chambre de commerce a peu à apporter. Par contre, et c’est pareil ailleurs en Belgique, il existe peu de structures d’encadrement des scale-ups. Ici, Beci peut avoir une réelle valeur ajoutée, de par la puissance de son réseau et sa connaissances fine à la fois des écosystèmes d’entreprises et des institutions bruxelloises. Mais aussi à l’international, la chambre disposant d’un réseau de contacts à travers le monde.
A quoi correspondent le Me, le Do et le Fly ? Le Me renvoie à une certaine introspection. Par nos conférences-rencontres avec des scalers qui ont réussi – Univercells, eFarmz, Efficy, CowBoy et beaucoup d’autres – , nous voulons inspirer des porteurs de projets. Mais aussi les amener à s’interroger lucidement sur leurs ambitions et ce qu’ils sont prêts à donner d’eux-mêmes pour les atteindre.
Après présentation de leur entreprise, ceux prêts à se lancer dans l’aventure du scaling intègrent la partie Do du programme. Ici, avec l’aide de nos experts dans 10 domaines clés, nous voulons, en les challengeant, les aider à identifier les facteurs importants pour leur projet de croissance et les nœuds qui pourraient les entraver.
La partie Fly consiste, trimestre après trimestre et sur une période de trois ans, à accompagner les entreprises, en évaluant avec elles les progrès et en leur donnant accès aux ressources du réseau – très riche – de Beci. Les CEO restent totalement maîtres du rythme auquel ils implémentent les actions qui peuvent émaner de nos discussions. Pour notre part, nous nous engageons avant tout à leur poser les bonnes questions.
Quelles entreprises le programme vise-t-il ? Typiquement, ce genre de programme s’adresse à des soc iétés qui tournent entre 200,000 € et 2 millions € de chiffre d’affaires. Au-delà, la plupart entrent en discussion avec des sociétés de capital-risque ou avec des cabinets-conseil spécialisés. Pour notre part, nous n’avons pas voulu établir de pallier. Nous voulons accueillir des entreprises qui ont déjà une activité établie, mais surtout une envie de grandir et un business model qui tienne la route.
Ce n’est pas toujours le cas ? Les entreprises à ce stade de développement sont souvent focalisées sur la vente et le marketing, qu’elles voient parfois comme leurs uniques priorités. Mais la croissance dépend aussi grandement de votre capacité à adapter votre offre de produits et de services, à monter et conduire une bonne équipe de management, à instaurer l’esprit d’innovation et à questionner votre business-model.
Quelles sont les ambitions du programme ? Nous espérons attirer entre 40 et 60 entreprises / an sur les trois premières années et de créer ensuite un vrai effet d’entrainement. Car l’idée n’est pas de refermer le programme au terme de ces trois ans, mais bien d’en faire progressivement une activité structurelle pour Beci. L’ambition est de créer et d’alimenter une communauté de sociétés de croissance. Leurs CEO n’ont peut-être pas besoin de la chambre pour se voir et échanger, mais c’est encore mieux si nous pouvons faciliter et encourager un mouvement perpétuel dans ce sens. Car les scale-ups sont un moteur économique puissant et générateur d’emplois.
Alain Heureux, dirigeant de la Virtuology Academy & Eric Vanden Bemden, coordinateur du programme MeDoFly – evb@beci.be – +32 475 231407