[Article invité]
Le hub, bureau partagé que l’employeur met à la disposition de ses collaborateurs à moins de 30 minutes de leur domicile, pourrait constituer une issue élégante aux bouleversements que les crises successives ont infligés à nos vies professionnelles.
La pandémie, qui nous a obligés à travailler depuis la maison, et la guerre en Ukraine, qui a fait flamber les prix de l’énergie, ont fait réfléchir les entreprises et leurs collaborateurs.
Le télétravail s’est alors présenté comme alternative. Les organisations non industrielles où l’on travaille uniquement en présentiel font désormais partie du passé. Leur approche archaïque et restrictive du travail ne correspond plus aux attentes des collaborateurs. Selon une enquête réalisée en Belgique par SD Worx en mai 2022, seuls 5,1 % des employés veulent retourner au bureau cinq jours par semaine. De plus, 43 % des personnes interrogées sont d’avis que leur emploi leur permet parfaitement de faire du télétravail.
Positif, mais pas que…
Mais si le télétravail, par ses avantages évidents, a réussi à convaincre la majorité des entreprises et de leurs collaborateurs, il a aussi démontré, rapidement, quelques points faibles importants : l’absence de contacts et de possibilités de réunions pourles personnes en télétravail et leurs collègues, le sentiment d’isolement, la difficulté de rester concentré lorsque les enfants sont à la maison, etc. Ne perdons pas non plus de vue que le travail joue un grand rôle social. Nous avons besoin de contacts sociaux et nous aimons atteindre des objectifs et les partager.
Le télétravail à partir du domicile soulève d’autres problèmes encore. Tout d’abord, les frontières entre la vie professionnelle et la vie privée sont devenues floues. Être disponible à tout moment finit par épuiser. Rester concentré lorsque les enfants sont à la maison peut être difficile sans local pour s’isoler. Le télétravail dans sa forme initiale ne favorise pas nécessairement le bien-être des collaborateurs.
Autonomie
D’autre part, pour l’entreprise, le télétravail est une occasion incontournable d’augmenter l’engagement et la productivité des employés, en leur permettant de se sentir plus autonomes et de faire preuve de flexibilité et d’empathie. Aujourd’hui, le monde du travail souhaite plus d’autonomie, non seulement sur le lieu de travail, mais aussi dans sa façon de travailler. Pour être une réussite, le télétravail demande donc une combinaison de motivation et de capacité.
Puisque le marché du travail connaît actuellement de graves pénuries, il faut mettre l’accent sur les personnes. Ceci devient un facteur distinctif qui attire les talents et améliore de manière tangible l’efficacité au travail et le bien-être des personnes. Cette démarche rend les entreprises plus réactives aux demandes des clients, plus agiles et résistantes aux perturbations et, par conséquent, plus productives. De plus, ce modèle réduit toute une série de coûts, tels que l’immobilier, les déplacements et l’attrition des employés.
Les organisations doivent dès lors passer du présentiel à l’évaluation de la productivité basée sur les résultats. Elles doivent réfléchir à une organisation du travail autour de la motivation des travailleurs, en leur accordant un maximum de flexibilité.
Épuisants trajets
Une des principales raisons pour lesquelles les travailleurs quittent leur emploi est le temps de déplacement entre leur domicile et leur entreprise. En Belgique, ces déplacements sont généralement synonymes d’embouteillages et de temps perdu. Depuis la pandémie, la grande majorité des Belges ne veut plus faire un trajet de plus d’une demi-heure. Par ailleurs, une enquête révèle que 43 % des personnes qui passent plus d’une heure sur la route pour se rendre au travail ont l’intention d’en changer pour être plus proche de leur domicile. (Source: https://peoplesphere.be/fr/au-dela-de-quelle-duree-le-trajet-domicile-lieu-de-travail-devient-il-insupportable)
Choisir et réserver son lieu de travail
Aujourd’hui, il existe une troisième option : le hub, un endroit que l’employeur met à la disposition de ses collaborateurs à moins de 30 minutes – à bicyclette, en transports en commun ou en voiture – de leur domicile. Le hub bien organisé offre non seulement les outils et la technologie dont le travailleur ne dispose peut-être pas à la maison – wifi, grands écrans, etc. – mais également des espaces pour les réunions, les communications vidéo ou téléphoniques confidentielles, sans oublier des espaces d’hébergement pour les vélos et généralement des emplacements de parking.
Pour les entreprises, ces petites plates-formes de bureaux, à maximum une demi-heure du domicile, concilient des intérêts divergents. L’avantage de ne pas devoir effectuer des longs et fastidieux trajets jusqu’au siège de l’entreprise est fortement apprécié et les liens avec les collaborateurs sont moins susceptibles de s’étioler. Les bureaux partagés proches du domicile se profilent donc comme des carrefours où les collaborateurs peuvent travailler efficacement et se réunir confortablement. Bref, ils offrent un meilleur équilibre entre la vie privée et le travail auquel nous aspirons tous.Mais pour les entreprises, trouver, dans nos petites villes, ce genre d’infrastructures répondant à leurs exigences en matière de sécurité et de prévention, est un réel défi.
Dans ce domaine, la Belgique fait figure de précurseur. Une plate–forme numérique peut proposer un très grand nombre de hubs – bureaux partagés – mis à la disposition des entreprises intéressées. Les collaborateurs des entreprises participantes peuvent réserver eux-mêmes les lieux de travail à la journée ou demi-journée à maximum 30 minutes de chez eux, au moyen de crédits que l’employeur leur a alloués. En quelque sorte, le ‘booking.com’ des bureaux partagés.
Une telle plate–forme de hubs peut aussi être une solution lorsqu’une entreprise se voit contrainte de réduire, pour l’une ou l’autre raison, ses espaces de travail. L’entreprise s’y retrouve financièrement car cette solution réduit les coûts et peut être une arme supplémentaire pour attirer les talents.
Votre avis compte !L’enquête ci-dessous aborde quelques points de réflexion à propos du télétravail, de la mobilité et des attentes des collaborateurs des entreprises bruxelloises. Nous vous invitons à y participer avant le 7 avril. Les résultats de cette enquête exclusive de BECI et Xwork seront détaillés dans le prochain BECI Magazine. Pour accéder au formulaire, veuillez encoder https://tinyurl.com/BECI-mobility dans votre navigateur ou scanner le QRC qui vous y mènera directement |
à propos de l’auteur
Catherine d’Adesky, Auteure
Avec le soutien de Xwork – www.xwork.be