Comment les services de ressources humaines gèrent-ils la crise du coronavirus ? Quelles en seront les conséquences sur l’emploi et sur la gestion du travail, à court et moyen terme ? Ces enjeux, au sein de la cellule « Covid » de Beci, sont abordés par Frédéric Simon, Employment Officer.
« La nature de mon travail n’a pas changé », explique Frédéric Simon, qui traite depuis 30 ans déjà les matières liées aux ressources humaines, en tant que conseiller social chez Beci. « Mais évidemment, la crise sanitaire, à chaque phase de son évolution, détermine des priorités. »
« Au début de l’épidémie, avant même la phase de confinement, j’étais surtout contacté pour des questions organisationnelles, à propos de télétravail ou concernant des travailleurs bloqués en quarantaine à l’étranger : quelles conséquences sur le contrat de travail ? Depuis le début du confinement, les questions portent surtout sur le chômage temporaire pour cas de force majeure ou pour raisons économiques, sur les possibilités de versement de compléments par l’employeur, etc. Plus récemment, j’ai commencé à recevoir des questions d’un type différent, alors que les entreprises envisagent le déconfinement. Mais tout le monde ne va pas reprendre de la même manière ni au même rythme. Le chômage temporaire, le chômage économique, ne prendront pas fin du jour au lendemain ; ces questions restent d’actualité. »
Pour des entreprises mises en difficulté par la crise, la question du coût salarial est posée : « Faudra-t-il licencier ? Dans quelles conditions ? Peut-on envisager des alternatives, comme les régimes de travail partiel ou le recours au congé sans solde ? Et à l’inverse, comment retenir le personnel ? Dans une période d’incertitude, les bons éléments risquent de partir… »
L’une des préoccupations des employeurs concerne aujourd’hui l’organisation des vacances. Beaucoup de travailleurs ont reporté ou demandé à annuler leurs congés. « Que faire pour éviter l’accumulation et garantir la continuité des services, après la reprise ? Peut-on obliger le personnel à prendre des jours de congé ? »
Les employeurs s’interrogent aussi sur des questions de santé et de bien-être au travail, après le confinement : sans doute certains salariés préféreront-ils rester en télétravail, soit par crainte de la contagion, soit tout simplement par confort. La mise en place subite du télétravail aura sans doute une influence à long terme.
Selon Frédéric Simon, « ce sera certainement un enjeu de la future relation employeur-employé, donc aussi des politiques de recrutement et de rétention ».
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