Maîtriser sa communication non verbale est une nécessité pour convaincre et motiver de manière satisfaisante. En effet, un refrain gestuel inconscient est perçu soit comme une maladresse, soit comme une interférence qui peut aller jusqu’à contredire notre propos.
De ce fait, une meilleure connaissance de nos postures physiques et des gestes qui nous animent permet d’abord de comprendre pourquoi nous avons perdu l’attention de l’auditoire ou nos propres moyens, et ensuite d’y remédier. Nous avons toutes et tous la capacité de développer et de maîtriser une « image de soi publique » sans pour autant perdre en authenticité. C’est cette facette de nous-même qui interviendra lors des présentations, durant un événement ou face à la caméra.
La communication non-verbale
Par communication non-verbale, on entend communément l’ensemble des postures physiques, des gestes aux regards, des empreintes vocales, de l’intonation au débit de parole.
Au départ, notre registre gestuel personnel vient de choix d’imitation inconscients au sein de la famille, puis de l’entourage et enfin de nos cercles d’appartenance. Avec le stress, ces « refrains gestuels » augmentent. Par exemple, un intervenant va racler sa gorge plus que de coutume ou se grattera le visage si souvent qu’il en laissera une impression irritante de son discours. Composé depuis le plus jeune âge, ce registre gestuel semble difficile, voire impossible, à changer. Pourtant…
Une observation neutre et bienveillante nous permet de prendre conscience de la façon dont nous nous exprimons et nous mouvons. Une fois nos postures portées à la conscience, il devient possible de les modifier ou de renforcer celles qui servent nos propos. D’ailleurs, les orateurs les plus performants affinent leurs postures au fil du temps pour générer toujours plus de cohérence entre ce qu’ils disent et ce qu’ils montrent.
L’image de soi publique
« Je ne peux pas, ce n’est pas dans ma nature. » L’idée de modifier des gestes ressentis comme identitaires donne l’impression de perdre en authenticité, voire d’y perdre sa personnalité. Cette crainte provient notamment du fait de mettre le « soi » public sur le même plan que le « soi » privé. Cela crée des confusions, comme par exemple le fait de chercher à plaire alors qu’il s’agit de convaincre. De cette confusion et de ces enjeux différents peut naître l’appréhension de parler en public. Dès lors, comprendre sa signature gestuelle et accepter de la changer le temps d’un discours ne transforme pas une personne. Elle permet d’accéder à cette « image de soi publique », nécessaire à tout type de prise de parole.
Une grande partie de l’activité cérébrale est liée aux mécanismes vitaux : respirer, parler… Les neurosciences appliquées nous apprennent que nous pouvons déjouer certains éléments de ces automatismes et en prendre un peu plus le contrôle. Par ailleurs, les techniques issues du yoga, combinées aux pratiques théâtrales, aident à mieux percevoir notre propre respiration, utile à notre phrasé et à notre élocution.
Les bénéfices d’une telle approche sont nombreux : une meilleure gestion du stress, une meilleure confiance en soi, des postures physiques plus stables et rassurantes, un renforcement de la mémoire par les moyens mnémotechniques qu’elle offre lorsqu’on lie le geste et le verbe et des discours plus convaincants.
Au-delà des mots, les aspects non verbaux du discours augmentent son impact. Plus le geste sera cohérent avec le discours, plus les chances de convaincre seront grandes.
Mieux maîtriser sa propre métacommunication ouvre un champ d’action nouveau pour tous les types de prise de parole. Chaque occasion devient alors un prétexte pour pratiquer ce nouveau soi public, le tester, l’améliorer, trouver les gestes qui ponctuent et pourquoi pas, tout en restant soi-même, de prendre plaisir à convaincre.