Le multilinguisme, source de diversité

March 15, 2022 by
BECI Community

Près de 7.000 langues sont parlées dans le monde. Et beaucoup de pays ont plusieurs langues officielles. Le multilinguisme devient donc de plus en plus fréquent. Tant mieux, car être multilingue est un atout indéniable sur le plan personnel et professionnel. Avec 104 langues parlées sur son territoire, Bruxelles est la deuxième ville la plus cosmopolite du monde. Une diversité source de richesse, mais aussi de défis.

Une compétence recherchée

Avec le développement de la mondialisation, les candidats multilingues sont de plus en plus recherchés par les entreprises qui souhaitent exercer une activité à l’étranger ou tout simplement apporter de la diversité au sein d’une équipe. « Compter des employés multilingues au sein de ses équipes est essentiel pour les entreprises qui veulent étendre leur business au-delà des frontières de la Belgique. Le marché belge est petit et le nombre d’entreprises tournées vers l’international est très élevé. Pour certaines entreprises belges, avoir des débouchés sur les marchés internationaux est une question de survie », explique Jean-Philippe Mergen, Directeur Export chez BECI. Le multilinguisme est donc de plus en plus une compétence par laquelle un candidat se démarque d’un autre. 

Parler anglais ne fait pas tout !

Même si de plus en plus de gens parlent l’anglais, maîtriser la langue de Shakespeare ne fait pas tout. Marco Hellemans, Cultural Intelligence Maker et professeur de communication, explique : « Utiliser une langue véhiculaire commune est bien sûr très pratique. Toutefois, s’exprimer dans la langue de l’autre est un signe de respect extrêmement important. Or, dans le cadre de relations interculturelles, envoyer des signaux de respect est essentiel au bon développement de la relation. Lors des premiers contacts, pouvoir dire ne fût-ce que quelques mots dans la langue de son interlocuteur change tout. Cela permet de faire une bonne première impression. Savoir dire ‘Bonjour, comment allez-vous ?’ dans la langue de l’autre, même si on continue après en anglais, change vraiment la donne. » 

Et l’expert de poursuivre : « Nelson Mandela a dit : Lorsqu’on parle à quelqu’un dans une langue qu’il comprend, on s’adresse à son cerveau. Lorsqu’on parle à quelqu’un dans sa langue maternelle, on s’adresse à son cœur. C’est là que parler d’autres langues que l’anglais fait toute la différence. » Lors des relations internes avec des collègues comme pour les relations commerciales, plus on connaît la langue et la culture de son interlocuteur, plus les relations seront faciles et agréables. 

Par ailleurs, si l’anglais s’est imposé au niveau global, d’autres langues sont aussi très répandues. En Amérique du Sud, par exemple, il est tout aussi pertinent de maîtriser l’espagnol. En Chine, c’est l’usage du mandarin qui prévaut. Il y a aussi des différences notoires en fonction de l’âge. Les jeunes générations, peu importe leur origine, maîtrisent généralement mieux l’anglais que les générations précédentes. Selon le secteur, le type de métier, le niveau de fonction… la connaissance de l’anglais sera différente.

Entre risques et opportunités

Pour une entreprise active au niveau international ou qui emploie des travailleurs d’origines diverses, il est essentiel d’intégrer la diversité des langues. « Le meilleur manager ou commercial du monde peut commettre des erreurs monumentales tout simplement parce qu’il est dans un contexte qu’il ne connaît pas », explique Jean-Philippe Mergen. « Les Occidentaux sont habitués à une communication très directe et ouverte. D’autres cultures — notamment en Asie — sont tout à fait à l’opposé et se disent essentiellement les choses de façon indirecte. S’adresser trop directement à une personne qui n’en a pas l’habitude peut être perçu comme de l’agressivité ou de l’arrogance », illustre Marco Hellemans. Le multilinguisme, s’il est source d’opportunités, présente donc aussi des risques. 

En interne, les échanges multiculturels peuvent certes améliorer les processus de l’entreprise, mais des écueils restent possibles. La barrière de la langue peut provoquer des incompréhensions dans la communication et les différences culturelles perturbent parfois la prise de décision et les relations entre employés. Il est donc important de prendre cette diversité en compte et de mettre en place une culture d’entreprise basée sur une bonne communication et un respect mutuel. 

Soutenir la diversité des langues

Dans ce contexte, il est essentiel d’offrir à ses équipes des outils d’apprentissage adaptés. Si l’acquisition est souvent centrée sur la langue qui permet de communiquer dans l’entreprise, n’oublions pas pour autant la langue du pays d’activité pour s’assurer une main-d’œuvre pérenne et de limiter le turnover. Marco Hellemans : « Face aux défis du multilinguisme, de nombreuses formations voient le jour. Citons, par exemple, des formations à la négociation internationale, l’adaptation du processus de vente aux différentes cultures, etc. ». 

La digitalisation au service du multilinguisme

La digitalisation lance sur le marché de plus en plus d’outils qui permettent de surmonter la barrière de la langue. La Commission européenne a par exemple créé un outil de traduction automatique gratuit et sécurisé. Il permet aux PME de traduire leurs contenus dans 20 langues différentes. « Toutefois, pour les rencontres en personne, rien ne remplacera jamais l’humain. Même les outils de traduction les plus fiables ne pourront jamais maîtriser toutes les nuances d’une langue », conclut Marco Hellemans.

Retrouvez-nous sur les ondes

En collaboration avec BXFM, BECI vous propose une série d’émissions radio sur le multilinguisme. Rendez-vous sur BXFM le 11 avril à 17h pour une première émission dédiée au multilinguisme dans le cadre du commerce international. 

Envie d’en savoir plus sur le multilinguisme ? 

Découvrez l’ouvrage « L’avenir sera multilingue : Bruxelles comme laboratoire », de Sven Gatz.

 

Actiris Bruxelles

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