Interview avec Michel Croisé, CEO de Sodexo
Quel a été votre premier job rémunéré (hors job d’étudiant) ?
J’étais kinésithérapeute spécialisé en kiné du sport. En réalité, je n’ai jamais cherché un job de ma vie, j’ai les ai toujours créés ou des opportunités se sont présentées. Une fois diplômé, j’ai ouvert mon cabinet et plusieurs centres de fitness. À chaque début d’année, je ne listais pas de bonnes résolutions, je faisais le bilan. Le crédo ? Continuer ce qui me plaisait, arrêter ce qui m’ennuyait. Quelque temps après, j’ai lancé un business de chèques sport et culture qui m’a propulsé chez Sodexo.
Votre plus belle réussite professionnelle ?
En tant que kiné du sport, je me suis rapidement occupé de sportifs de haut niveau. J’étais jeune, j’ai pu profiter d’une certaine visibilité pour lancer des centres de fitness qui ont très vite connu un grand succès !
Votre plus gros échec professionnel ?
Ma boîte de chèques sport et culture fut un échec. Si le produit était révolutionnaire, il me manquait une crédibilité financière. Je m’attaquais à de gros poissons : je ne savais pas que les gros employeurs possédaient des activités de volume. Ils étaient séduits, mais pas au point de verser des montants en millions sur le compte d’une petite PME avec un capital limité. J’ai évité la faillite : j’ai été racheté par Sodexo et je suis entré dans le groupe !
Quel est votre super-pouvoir ?
L’écoute et l’empathie. Je suis un inconditionnel du time management : je viens du secteur de la santé et ce n’est pas anodin. Savoir s’écouter et écouter ses employés, c’est primordial. Mon rôle, c’est de permettre aux employés de bien faire leur job et cela passe souvent par le fait d’enlever le caillou coincé dans leur chaussure…
Quel est votre plus grand défaut ?
Je suis obstiné et têtu. Je dois bien reconnaître que j’ai horreur de perdre. Si je fais une course, c’est pour la gagner. Je me fiche de l’importance de participer !
Si vous n’aviez pas fait ce que vous avez réalisé, quel job auriez-vous souhaité exercer ?
Je serais devenu neurologue : un métier très exigeant qui requiert un certain focus !
Quel est votre film préféré ?
Plutôt qu’un film favori, parce que c’est difficile à trouver, le dernier en date qui m’a transporté est Bohemian Rhapsody de Bryan Singer. Je suis un guitariste amateur de blues. La musique fait partie intégrante de ma vie. D’ailleurs, je possède une belle collection de guitares à la maison… Lorsque je voyage, j’emporte avec moi une ‘travel guitar’.
Quel conseil donneriez-vous à votre « vous » du début de votre carrière ?
Pour les entrepreneurs devenus intrapreneurs comme moi, c’est importer de gérer l’entreprise dans laquelle on travaille comme si c’était la nôtre. Et puis, j’ajouterai qu’il faut être un peu insurgé plutôt que statutaire…
Votre maxime, votre citation favorite ?
« Le leader doit être sérieux comme un enfant qui joue » (Borges).